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Photo de Martin Dubois

Carnet de Prague

Prague, capitale de la République tchèque, a la réputation d’être l’une des plus belles villes du monde. Je suis assez d’accord avec cette appréciation, à la suite du séjour que j’y ai effectué en décembre. D’un point de vue architectural, cette ville d’art et de musique n’a rien à envier aux autres grandes capitales d’Europe. Fondée durant le Moyen Âge sur les rives de la rivière Vltava, Prague porte les traces architecturales des différentes époques de son histoire, des forteresses moyenâgeuses aux constructions modernes, en passant par les églises baroques, les palais de la Renaissance et les hôtels Art Nouveau, sans oublier les grands édifices austères de sa période communiste. Tout cela dans un cadre urbain de grande qualité où les rues et les magnifiques places publiques sont aménagées pour les piétons, qui peuvent profiter d’un réseau de transport collectif efficace alliant tramway et métro. Retour sur quelques points forts de ce voyage en pays de Bohême.

Le pont Charles sur la Vltava et, en fond de scène, le Château de Prague et la cathédrale Saint-Guy. Photo : Martin Dubois.

Le pont Charles sur la Vltava et, en fond de scène, le Château de Prague et la cathédrale Saint-Guy. Photo Martin Dubois

Les incontournables de la ville
Comme toute visite qui se respecte s’amorce par un tour de ville en bonne et due forme, débutons par le Château de Prague qui est en fait une ancienne forteresse médiévale construite sur un promontoire dominant la ville. En plus du palais royal, qui a été la résidence des princes de Bohême, le Château comprend la majestueuse cathédrale gothique Saint-Guy, dont la silhouette de la tour et des clochers se découpe dans le ciel. Il abrite aussi des musées ainsi que le siège du gouvernement actuel. Du Château, nous atteignons ensuite le pont Charles, le plus vieux des 17 ponts traversant aujourd’hui la Vltava. Construit en pierre au 14e siècle, ce pont est désormais réservé aux piétons. À chacune de ses extrémités, se dresse une tour gothique servant autrefois à en contrôler l’accès. Ses parapets sont ornés de plusieurs dizaines de statues de personnages illustres.

Une fois dans la vieille ville, issue du Moyen Âge, un labyrinthe de petites rues piétonnes favorise la découverte. Au détour d’une rue, il y a toujours une place publique bordée de magnifiques édifices de styles variés. À mon avis, la plus belle place est celle de la Vieille-Ville, où l’on trouve notamment l’hôtel de ville, dont le sommet du beffroi offre l’une des plus belles vues et dont les personnages de l’horloge astronomique (1490) s’animent toutes les heures. Deux églises de même que plusieurs maisons romanes et gothiques très colorées agrémentent aussi cette place.

Au nord de la vieille ville, se trouve le quartier juif où ont été conservés plusieurs synagogues et un cimetière rappelant la présence de l’un des premiers ghettos juifs d’Europe. Plus au sud, la Nouvelle Ville, datant du 15e siècle, possède aussi des places magnifiques comme la place Venceslas, un ancien marché aux chevaux aujourd’hui bordé d’hôtels et de restaurants.

Partout dans la cité, un nombre impressionnant d’édifices consacrés à la musique, à l’opéra, au théâtre, à la danse ou aux expositions muséales font de Prague une véritable capitale culturelle.

Une forte présence de l’architecture baroque

L'opulent intérieur baroque de l'église Saint-Nicolas de Prague. Photo : Martin Dubois.

L’opulent intérieur baroque de l’église Saint-Nicolas de Prague. Photo Martin Dubois

Qu’on aime ou pas la surcharge décorative de ce style popularisé au 17e siècle, il faut reconnaître que sa facture exubérante ne laisse personne indifférent. Surtout utilisé par l’Église catholique, ce style qui fait appel aux émotions et aux sens laisse grande place aux décors sculptés tout en courbes et aux effets fantaisistes. Plusieurs églises pragoises sont de style baroque. Si elles sont reconnaissables de l’extérieur par leur dôme, leurs clochers ornés de bulbes et leurs façades recourbées, c’est à l’intérieur qu’elles impressionnent le plus. Aucun centimètre carré n’est épargné par les dorures, les sculptures en marbre ou les peintures mises en scène d’une manière théâtrale, voire pompeuse. L’une des plus prestigieuses est l’église Saint-Nicolas (quartier du Petit-Côté), avec sa coupole baignée de lumière.

L’église Notre-Dame-des-Victoires, où est exposée la statue du célèbre Petit Jésus de Prague, est aussi particulière, avec son décor noir et or. Outre les édifices religieux, l’architecture baroque se trouve un peu partout dans la ville, sur les façades des grands immeubles. En effet, certaines maisons sont dotées d’éléments sculptés en pierre qui leur donnent un aspect surchargé, notamment autour des ouvertures et sur leur couronnement. Tout en dégageant un air de richesse, cette décoration anime le paysage urbain, qui est rarement monotone. 

Un haut lieu de l’Art Nouveau européen

Édifices de style Art Nouveau sur la place Venceslas de Prague. Photo : Martin Dubois.

Édifices de style Art Nouveau sur la place Venceslas de Prague. Photo Martin Dubois

L’Art Nouveau est un mouvement artistique et architectural qui a balayé surtout l’Europe au tout début du 20e siècle. Apparue en réaction à l’industrialisation et aux styles classiques du passé, cette nouvelle architecture dont les formes fluides s’inspirent de la nature a touché plusieurs villes de ce continent, notamment Paris, Bruxelles, Barcelone et Vienne. Comme ces dernières, Prague a su développer son propre style Art Nouveau grâce à des architectes et à des artistes locaux, particulièrement le peintre décorateur Alfons Mucha, le plus célèbre d’entre eux. La maison municipale, située près de la place de la République, est le plus bel exemple d’architecture Art Nouveau pragoise avec les fresques multicolores ornant ses façades, tout comme la gare avec son décor intérieur spectaculaire.

Ailleurs dans la ville, plusieurs façades sont ornées de sgraffites (dessins gravés sur une surface recouverte de mortier). Si cette technique décorative est plus ancienne, elle a été particulièrement populaire durant la période Art Nouveau pour orner les façades de belles fresques colorées. D’autres immeubles, dont certains hôtels, possèdent quant à eux des ouvrages en fer ornemental aux inspirations végétales typiquement Art Nouveau.

L’architecture d’après-guerre

La maison qui danse de l'architecte Frank Gehry. Photo Martin Dubois

La maison qui danse de l’architecte Frank Gehry. Photo Martin Dubois

Prague a, fort heureusement, été épargnée des destructions de la Seconde Guerre mondiale, ce qui permet aujourd’hui d’admirer son architecture si riche et diversifiée, issue de différentes périodes. Peu de choses ont ainsi été construites après 1945, du moins dans les parties plus anciennes de la ville. On voit bien, ici et là, quelques insertions modernes qui contrastent avec l’architecture ornementée et raffinée de celle des siècles précédents, mais c’est surtout en périphérie, dans les banlieues développées plus récemment, qu’on trouve de grands ensembles résidentiels issus du régime communiste caractérisés par des formes minimalistes en béton.

Après la Révolution de velours de 1989, quelques manifestations architecturales contemporaines sont apparues, dont la Maison qui danse, une œuvre éloquente de l’architecte canadien Frank Gehry et de l’architecte Vlado Milunic (1996). Surnommée «Ginger et Fred», en l’honneur des danseurs Ginger Rogers et Fred Astaire qu’évoquent les 2 parties du bâtiment qui s’enlacent, cet immeuble fait aujourd’hui partie des icônes architecturales de la ville.

Marchés de Noël

Marché de Noël sur la place de la Vieille-Ville de Prague. Photo Martin Dubois.

Marché de Noël sur la place de la Vieille-Ville de Prague. Photo Martin Dubois

Prague est charmante à voir en décembre. Siège de l’un des plus grands marché de Noël d’Europe, il est intéressant de voir comment on peut animer la ville même en saison froide. Les centaines de cabanes de bois érigées sur plusieurs places publiques offrent diverses décorations artisanales et des spécialités culinaires locales pour se réchauffer. Rien de mieux qu’un «trdelnik», cette sublime pâtisserie creuse cuite autour d’un rouleau sur la braise, et un verre de vin chaud pour oublier qu’on est à l’extérieur. Et il est beau de voir toutes ces terrasses devant les restaurants qui restent ouvertes à l’année grâce à des appareils chauffe-terrasse, à des abris bien adaptés contre le vent et la neige ainsi qu’à des couvertures offertes à tous les occupants de places assises! Et que dire des concerts de musique classique offerts en ce temps de l’année dans les magnifiques églises et chapelles de la ville. Tout cela pour un coût de la vie nettement plus bas qu’ailleurs en Europe. Alors, bonne Prague!

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Ce billet s’inscrit dans une série de Carnets. Pour lire les autres billets:

1. Carnet de Floride

2. Carnet de Louisiane

3. Carnet de Nouvelle-Angleterre

4. Carnet de Scandinavie

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  1. Publié le 18 mai 2016 | Par Oumar Meima

    Je ne peux rien ajouter sauf que j'ai vu ce beau pays et que j'ai envie d'y retourner. La 1re visite, c’était le congrès des sages-femmes et la 2e est un souhait, mais je ne sais comment ni à quelle occasion j'aurai la chance d'y aller. Un très beau pays que je n 'ai pas beaucoup découvert.

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