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Photo de Martin Dubois

Les 10 bons coups patrimoniaux de Québec

Voici le pendant plus positif de mon dernier billet qui portait sur les 10 sites patrimoniaux les plus menacés de Québec. Ce palmarès avait pour but de dénoncer certaines situations malheureuses et de sensibiliser le plus grand nombre aux menaces qui planent constamment sur certains biens de notre héritage bâti. Je tenais toutefois à aller au-delà de cette liste noire. Selon moi, les bons coups doivent aussi être soulignés pour féliciter nos concitoyens et nos dirigeants de leurs belles initiatives et en encourager d‘autres à faire de même. Ce palmarès présente des bâtiments ou des sites qui ont été sauvés, restaurés, mis en valeur ou qui sont sur le point de l’être. Le patrimoine religieux y est particulièrement bien représenté (la moitié du palmarès), ce qui démontre qu’il fait actuellement partie des grands défis de l’heure en matière de patrimoine. Après les prix Citron, place aux prix Orange!

1. L’église Saint-Dominique

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Photo Andréane Beloin, ministère de de la Culture et des Communications

Construite en 1930 dans un style néogothique anglais, cette église de la Grande Allée vient d’obtenir un avis de classement du ministre de la Culture et des Communications du Québec. Cet avis vise la protection du lieu de culte et de ses biens mobiliers, dont le décor intérieur, une œuvre majeure du sculpteur Lauréat Vallière qui figure parmi les plus grands ensembles sculptés en bois du Québec. Malgré la disparition du monastère des Dominicains, avec lequel elle formait un bel ensemble, pour faire place au nouveau pavillon du Musée national des Beaux-Arts du Québec, l’église Saint-Dominique est maintenant mieux protégée. Le jour où elle ne servira plus au culte, elle pourra aisément devenir une galerie d’art sacré rattachée au musée.


2. L’église Saint-Denys-du-Plateau / Bibliothèque Monique-Corriveau

J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de ce projet dans un précédent billet. Bien qu’on n’ait pas pu tout préserver de cette église moderne érigée en 1963 selon les plans de l’architecte Jean-Marie Roy, sa coquille extérieure, dont la silhouette est si caractéristique, a été conservée dans le paysage bâti de Sainte-Foy. Un bel exemple où la préservation patrimoniale et l’architecture contemporaine font bon ménage.

 

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L’ancienne église St.Paul, sur le boulevard des Étudiants


3. L’ancienne église anglicane de Loretteville

L’ancienne église anglicane St. Paul, bâtie en 1919, avait perdu sa vocation. Heureusement, la communauté orthodoxe roumaine de Québec s’est approprié le bâtiment entièrement en bois et l’a restauré avec soin. Ce geste a été récemment salué alors que le projet a reçu un Prix d’excellence du Conseil du patrimoine religieux du Québec.


4. Le monastère des Augustines
Les travaux de réhabilitation, de restauration et de mise en valeur du monastère des Augustines, actuellement en cours dans le Vieux-Québec, sont exemplaires à plusieurs points de vue. Ce vaste projet planifié depuis plus de 10 ans offrira non seulement un lieu de séjour axé sur la santé, mais aussi un lieu culturel et historique, avec son musée exposant des artéfacts exceptionnels, son centre d’archives ainsi que son architecture unique témoignant de plus de 3 siècles d’occupation par les Augustines hospitalières. Ce précieux héritage a été confié à une fiducie qui a maintenant la responsabilité de livrer ce lieu d’exception en 2015 et de l’animer par la suite.


5. Le couvent de Beauport

Ce magnifique couvent construit en 1885 pour les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame trône encore fièrement dans le Vieux-Beauport. Il a toutefois failli disparaître après plus d’une décennie d’abandon. Finalement, la Ville de Québec a décidé d’en faire une Maison du Citoyen. Peu d’éléments ont pu être récupérés à l’intérieur en raison des modifications que le couvent a subi au fil des années. L’extérieur est toutefois un bijou d’architecture. Une saga qui devrait donc bien se terminer.

Le moulin à vent de l’Hôpital-Général-de-Québec, boulevard Langelier. Photo François Cantin

Le moulin à vent de l’Hôpital-Général-de-Québec, boulevard Langelier. Photo François Cantin

6. Le moulin à vent de l’Hôpital-Général-de-Québec
Peu de citoyens connaissent cet ancien moulin à vent situé près du boulevard Langelier dans le quartier Saint-Sauveur. Bâti en 1731, on a cessé d’y moudre le grain au début du 19e siècle. Il a tout de même été conservé et fait partie des 18 moulins à vent restants dans la province, et est le seul à Québec. Des travaux effectués en 2013 ont permis de remettre en valeur cet ancien moulin en pierre classé immeuble patrimonial et appartenant à la Ville de Québec.

7. La chaufferie des anciennes serres du parc du Bois-de-Coulonge
Le parc du Bois-de-Coulonge est l’un des plus beaux parcs de la ville. La résidence des lieutenant-gouverneurs du Québec, incendiée en 1966, s’y trouvait autrefois. De grandes serres voisines de la villa étaient chauffées par un bâtiment attenant construit en 1916. La Commission de la capitale nationale du Québec, responsable du maintien et de la mise en valeur de ce site exceptionnel, a récemment restauré cette chaufferie et l’a recyclée en lieu d’interprétation dédié à l’histoire du Bois-de-Coulonge. Il s’agit d’un bel exemple de recyclage architectural qui fait ressortir le caractère industriel du bâtiment tout en préservant son intégrité patrimoniale.

8. Les Nouvelles-Casernes
On s’attaque enfin à ce dernier grand ensemble du Vieux-Québec qui n’avait pas encore été mis en valeur. Les Nouvelles-Casernes sont d’anciens logements militaires français construits vers 1750, juste avant la Conquête britannique. Ce long bâtiment de plus de 160 mètres a ensuite logé des soldats de la garnison britannique, puis a été converti, à la fin du 19e siècle, en usine de cartouches et de munitions. Désaffecté depuis les années 1960, cet ensemble a été acquis par l’Hôtel-Dieu de Québec qui s’en est servi pendant de nombreuses années comme stationnement intérieur. Après 50 années de projets de mise en valeur avortés, les astres sont maintenant alignés pour revaloriser ce bâtiment de valeur patrimoniale exceptionnelle. D’abord, le site des Nouvelles-Casernes a été classé immeuble patrimonial en octobre 2012. Puis, le bâtiment est passé des mains de l’Hôtel-Dieu, dont le mandat n’est pas de gérer et de restaurer le patrimoine bâti, à la Commission de la capitale nationale du Québec. Enfin, un investissement de 20 M$ sur 6 ans pour effectuer des travaux de sauvegarde et de stabilisation du bâtiment a été octroyé par le gouvernement du Québec. Tout n’est pas gagné, car la nouvelle vocation n’est pas encore choisie, mais l’avenir est prometteur pour ce superbe site.

9. Le complexe Lépine Cloutier

L’ancien complexe funéraire Lépine Cloutier,  rue Saint-Vallier Est. Photo Martin Dubois

L’ancien complexe funéraire Lépine Cloutier, rue Saint-Vallier Est. Photo Martin Dubois

Un autre beau projet en devenir: le recyclage de l’ancien complexe de pompes funèbres Lépine Cloutier en lieu de création multimédia et en ateliers d’artistes. Fondée en 1845, la fabrique de cercueils de Germain Cloutier devient par la suite la plus grande entreprise de pompes funèbres à Québec. Dans le quartier Saint-Roch, adossé à la falaise, ce grand complexe comprenaient entre autres des bureaux, une chapelle ardente, une manufacture de cercueils, des écuries, un garage de corbillards, une salle d’embaumement et un four crématoire. Abandonné en 2010, le site reprendra bientôt vie grâce au créateur Olivier Dufour qui y logera les employés de son entreprise de hautes technologies multimédias. Il louera également à la Ville de Québec des espaces destinés à des artistes en arts visuels. Les travaux commencent tout juste, mais le projet est bien parti!


10. L’édifice TELUS

Cet ancien centre de tri postal, construit en 1959 au 300, rue Saint-Paul, fait partie du patrimoine moderne de Québec. Désaffecté pendant un certain temps, il a récemment été converti en immeuble de bureaux avec des commerces au rez-de-chaussée. Les architectes ABCP qui ont conçu cette réhabilitation, ont adapté l’ancien centre de tri en espaces lumineux et conviviaux tout en respectant le caractère contemporain de l’immeuble. Ils ont notamment agrandi les fenêtres sans pour autant dénaturer l’aspect général des façades revêtues de marbre. Cette belle conservation de notre patrimoine récent a valu aux concepteurs un prix d’excellence en architecture remis pas l’Ordre des architectes du Québec en 2011.

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  1. Publié le 26 mai 2014 | Par Pascal

    Bonjour,
    Je profite de cette suite de bâtiments sauvés de l'abandon ou de la destruction pour vous demander un conseil. Français de passage dans votre beau pays cet été, que me conseillez-vous comme architecture, afin de découvrir le Canada autrement? Je m'explique: faire découvrir à ma fille, passionnée des différents style construits au fil des siècles. Merci et cordiales salutations.

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