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Élections sous la loupe

3 outils pour mieux comprendre

Outils-299

Vulgariser la politique n'est pas la mission exclusive des médias: les universitaires mettent aussi la main à la pâte.

Des chercheurs liés à l’Université ont mis au point 3 outils accessibles au grand public: la Boussole électorale qui permet aux citoyens de se situer par rapport aux programmes des partis en lice lors d’un scrutin, le Polimètre qui offre une image évolutive des promesses tenues par l’un ou l’autre gouvernement ainsi qu’un Guide des médias sociaux pensé pour les candidats de la dernière élection scolaire, mais tout aussi pertinent pour qui songe à se lancer dans l’arène municipale.

1 – La Boussole électorale
Pour s’orienter dans la jungle politique

«Les syndicats ont trop d’influence au Québec.» «Les élus devraient avoir le droit de se couvrir le visage pour des motifs religieux.» «Doit-on privatiser Hydro-Québec?»

Ces phrases auraient pu être lancées par plusieurs candidats aux élections québécoises du printemps 2014. Elles sont plutôt tirées de l’interface de la Boussole électorale permettant aux internautes de se positionner face aux enjeux de cette campagne électorale. Ces phrases et toutes les autres qui s’y trouvaient étaient le fruit de la réflexion du comité scientifique de la Boussole, dans sa version printemps 2014, soit François Gélineau1, François Pétry2, Éric Montigny3 et Marc André Bodet4, du Département de science politique, ainsi que Patrick Fournier de l’Université de Montréal.

Au Québec, la Boussole électorale, qui prend la forme d’un questionnaire auquel tout internaute peut répondre, a été hébergée 2 fois sur le site de Radio-Canada, en 2012 et en 2014. Le soir du scrutin du 7 avril dernier, l’outil avait été utilisé 471 000 fois, et 550 000 fois en 2012. Confronté aux programmes électoraux des différents partis, l’électeur établit sa position par rapport aux affirmations regroupées sous 10 catégories telles que l’économie, la santé et l’environnement. Et découvre à la fin que le parti qui l’attire le plus n’est pas forcément celui qu’il aurait spontanément choisi en début de questionnaire. Ou que ses valeurs le rapprochent d’une formation politique qu’il connaît moins qu’une autre.

Suivre en direct et explorer après-coup
D’abord et avant tout un outil d’éducation politique destiné à faire réfléchir l’utilisateur sur ses choix électoraux, la Boussole est aussi un instrument privilégié pour suivre le déroulement d’une campagne.

Yannick Dufresne

Yannick Dufresne

«Aux élections fédérales de 2011, nous avons observé le montée de la vague orange d’heure en heure, avant même que les instituts de sondage n’en rendent compte», raconte Yannick Dufresne. Aujourd’hui chercheur postdoctorant à la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires, M. Dufresne est l’un des partenaires de Vox Pop Labs. Cette entreprise, imaginée avec 3 collègues qui étudiaient, comme lui à l’époque, à l’Université de Toronto, a donné naissance à la Boussole. Leur outil a été adopté par des médias du Canada et d’autres pays: États-Unis en 2012, Australie en 2013 et Nouvelle-Zélande cet automne.

Dès la conception de la Boussole, le quatuor étudiant a choisi de s’associer à une équipe locale de chercheurs en science politique pour assurer que l’instrument de consultation colle au contexte électoral du territoire.

Les informations colligées sur les utilisateurs de la Boussole, comme le sexe, l’âge et le degré de scolarité, permettent de pondérer les réponses en fonction de la population. Selon Yannick Dufresne, ce croisement de données corrige notamment la surreprésentation des visiteurs plus jeunes sur le site et renforce la fiabilité des tendances mises en lumière.

Les réponses données aux différentes versions de la Boussole constituent une banque précieuse pour la recherche. Dans les mois qui viennent, M. Dufresne entend par exemple puiser dans celles de la dernière élection québécoise pour examiner certains mythes, notamment l’effet réel de l’arrivée de Pierre-Karl Péladeau sur la popularité du Parti québécois.

Pour voir apparaître la Boussole électorale d’une prochaine élection: http://votecompass.com/

1 François Gélineau est professeur au Département de science politique et titulaire de la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires.

2 François Pétry est directeur du Département de science politique et professeur.

3 Éric Montigny est chargé de cours au Département de science politique et directeur exécutif de la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires.

4 Marc André Bodet est professeur au Département de science politique et chercheur associé à la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires.

Publié le 12 novembre 2014

  1. Publié le 15 novembre 2014 | Par alain harrison

    Bonjour,

    Un bien bel outil a priori.
    Mais, qui sont vos «bailleurs de fonds» pour vous soutenir financièrement?
    Dis-moi qui te paies et je te dirai quel biais tu favorises.
    Désolé, mais le dévoiement a le vent dans les voiles...

    Je ne crois pas en ce genre de gadget.

    Seule une instruction (esprit critique, vérification des infos et le questionnement) solide permet de bien naviguer dans cet imbroglio de mésinformations (les médias de masse occidentaux sont très partiaux) dont nous sommes témoins de plus en plus, parce que justement, grâce à Internet (en étant alerte), la diversité des sources d'infos nous permet de voir un autre discours qui bien souvent remet les pendules à l'heure.
    Juste un exemple, toute info sur le Vénézuéla est toujours teintée et biaisée.

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