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Automne 2013

Du séminaire de 1663 à l’Université d’aujourd’hui

Il y a 350 ans, naissait le Séminaire de Québec et, avec lui, le goût du savoir qui allait plus tard s’épanouir à l’Université Laval.

En 1760, rien ne va plus pour le Séminaire de Québec, fondé un siècle plus tôt. Cette société de prêtres à vocation missionnaire a été coupée de la mère patrie après la Conquête. Ses fermes ont été rasées par la guerre et son maigre contingent de cinq prêtres ne suffit pas à poursuivre son œuvre. Pourtant, cinq ans plus tard, elle transforme son Petit Séminaire (ouvert en 1668) en un collège-séminaire voué à l’éducation des jeunes gens, qu’ils se destinent ou non à la prêtrise. Et le 8 décembre 1852, elle convaincra Victoria, reine du Royaume-Uni, de signer la charte fondatrice d’une nouvelle maison d’enseignement : l’Université Laval.

Une réalité changeante
La capacité de se réinventer fait partie du patrimoine génétique que le Séminaire a légué à sa « filleule » universitaire. C’est ce qui est ressorti d’un colloque international sur cette société plus que tricentenaire, tenu sur le campus en mai.

Cette capacité est manifeste dès les débuts du Séminaire, grâce à son fondateur. Élevé dans une Europe de la Renaissance qui vient de s’ouvrir au monde, Mgr de Laval ne cherche pas à reproduire un vieux modèle d’évangélisation et de formation, mais à s’adapter à une réalité changeante. «Sa devise était “aller à toute rencontre”», a fait remarquer Gilles Routhier, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses, lors du colloque.

Deux siècles plus tard, l’Université Laval naissante colle à son tour aux besoins de son époque : ceux qui président à sa destinée font le choix de miser sur la médecine, le droit ainsi que les arts et lettres, en plus de la théologie. «Cet enseignement cherche à inculquer aux étudiants la plus “haute culture philosophique, littéraire et scientifique”», rappelle l’archiviste James Lambert durant son allocution au colloque.
Le premier recteur, Louis-Jacques Casault, aussi supérieur du Séminaire de Québec, sait où il s’en va. Il dirige la première université francophone en Amérique alors même que les moyens matériels manquent et que l’évêque de Montréal réclame un tel établissement pour sa propre ville. L’excellence de l’enseignement de professeurs tels les abbés Jérôme Demers et Jean Holmes, férus de sciences et de philosophie, contribue également à la légitimité de l’Université.

De très nombreuses collations des grades ont eu lieu depuis. Cependant, certaines valeurs héritées du Séminaire de Québec perdurent. «Le respect de l’autre, l’éthique, la volonté de transmettre le savoir dans une société de plus en plus néolibérale», énumère spontanément l’historien de la Nouvelle-France Jacques Mathieu, ex-doyen de la Faculté des lettres. «Et l’humanisme», ajoute Marc Pelchat, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses.

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