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Hiver 2011

Manger moins gras ne suffit pas

À quel point le manque de sommeil ou de calcium influence-t-il la prise de poids?

Aussi étonnant que cela puisse paraître, il y a pire que la consommation de matières grasses et la sédentarité pour entraîner la prise de poids. Des nuits trop courtes, une faible consommation de calcium et une propension à surconsommer de la nourriture dans certaines situations mettraient davantage la table à l’embonpoint. Jean-Philippe Chaput (maintenant à l’Université d’Ottawa), Jean-Pierre Després et Angelo Tremblay, de la Faculté de médecine, et des collaborateurs en font la démonstration dans un récent numéro de la revue Obesity Facts.

Au cours des dernières années, Angelo Tremblay et son équipe ont mis en lumière la contribution de facteurs tels que la consommation de calcium, la durée du sommeil et la désinhibition alimentaire –une propension à surconsommer des aliments en réponse au stress, aux émotions ou à certaines situations sociales– comme facteurs de risques d’embonpoint. L’importance de ces facteurs par rapport à la consommation de graisses et à la sédentarité restait toutefois à établir.

Familles sous la loupe
Les chercheurs ont utilisé des données provenant de l’Étude des familles de Québec pour tirer la question au clair. Mise sur pied à l’Université Laval en 1978 par Claude Bouchard et Angelo Tremblay, cette étude a permis de constituer, au fil des ans, une précieuse banque de données sur plus de 2000 membres de 475 familles de la région.

L’analyse des données sur les habitudes de vie et la prise de poids de plusieurs centaines de sujets de cette banque révèle que le fait de ne pas pratiquer d’activité physique intense et d’avoir une alimentation riche en graisses triple le risque d’avoir un surplus de poids. De leur côté, les personnes qui ont de courtes nuits de sommeil, une alimentation pauvre en calcium et une forte propension à la désinhibition alimentaire courent six fois plus de risques. N’importe quelle combinaison de deux de ces trois derniers facteurs produit un risque plus élevé que l’effet combiné des deux facteurs classiques.

«Ces résultats constituent un rappel de la nature multifactorielle de l’obésité, sou­ligne Angelo Tremblay. L’échec des régimes qui reposent sur la consommation de lipides et l’activité physique montre bien qu’il y a d’autres éléments en jeu. Le sommeil, les vitamines, les minéraux et les polluants influencent les enzymes et les hormones et, conséquemment, la régulation du bilan énergé­tique. Ces facteurs peuvent
rendre des personnes résistantes à la perte de poids.»
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