Le magazine Contact

La zone d'échanges entre l'Université Laval,
ses diplômés, ses donateurs et vous

Le magazine Contact

Hiver 2019

Marier technique et émotions

Artiste au parcours atypique, Truong Chanh Trung partage son amour de la culture chinoise à l'Université du 3e âge de Québec.

Depuis 21 ans, maître Chanh enseigne l’art millénaire de peindre à l’encre de Chine à l’Université du 3e âge de Québec (UTAQ). «Avec le pinceau chinois vient une méthode, expli­que Truong Chanh Trung. En plus de la technique, il faut tenir compte de ses émotions.»

Né au Vietnam de parents chinois, Truong Chanh Trung, 75 ans, rêvait, adolescent, de réaliser des affiches de cinéma. Lorsque la guerre du Vietnam éclate, il doit faire son service militaire. Contrairement aux soldats qui vont au front, il dessine des affiches publicitaires pour l’armée. En 1979, il fuit le régime communiste du Vietnam pour se retrouver dans un camp de réfugiés en Malaisie avec son épouse et ses trois enfants.

L’année suivante, à l’instar de plusieurs boat people, la famille arrive au Québec pour s’installer à Stoneham. Tout en accumulant les petits boulots, Truong Chanh Trung suit des cours de dessin au Cégep Limoilou, puis s’inscrit à l’Université Laval où il fait deux baccalauréats: un en communication graphique et un en arts plastiques. Il devient le premier étudiant de l’Université à obtenir une maîtrise en arts visuels. «À cette époque, je ne parlais pas beaucoup le français, dit-il, mais j’étais intéressé à découvrir de nouvelles choses. Pour moi, la meilleure façon de comprendre un pays d’accueil, c’est d’aller à l’école.»

En 2003, Truong Chanh Trung a collaboré à La trilogie des dragons de Robert Lepage. C’est aussi lui qui a créé la magnifique série des oiseaux de bronze sur les rives de la rivière Saint-Charles, le buste de Clarence Gagnon dans le Vieux-Port de Québec, ainsi que l’œuvre La Compassion à l’entrée de l’Hôpital général de Québec.

Pour l’artiste, le fait d’enseigner à l’UTAQ, un établissement associé à son alma mater, est en quelque sorte un retour aux sources. «Une fois ma maîtrise terminée, je me suis dit: “Pourquoi ne pas organiser un cours pour partager mes connaissances?” L’atelier à l’UTAQ me permet de marier cette culture qui m’a été transmise par mes parents avec celle du pays qui m’a accueilli.»

Haut de page
  1. Aucun commentaire pour le moment.

Note : Les commentaires doivent être apportés dans le respect d'autrui et rester en lien avec le sujet traité. Les administrateurs du site de Contact agissent comme modérateurs et la publication des commentaires reste à leur discrétion.

commentez ce billet

M’aviser par courriel des autres commentaires sur ce billet