Le magazine Contact

La zone d'échanges entre l'Université Laval,
ses diplômés, ses donateurs et vous

Le magazine Contact

Hiver 2018

Une molécule très polyvalente

Un médicament prescrit pour des troubles de santé mentale appelé en renfort pour traiter les infection à levures.

Candida  albicans est un champignon microscopique qui fait partie du microbiote de 80 % de la population. En règle générale, ce micro-organisme se tient coi, mais, dans certaines circonstances, il prolifère et cause des problèmes qui se déclinent sous plusieurs formes: candidose, infection à levures, muguet, mycose, vaginite, balanite, érythème fessier. Chez la plupart des gens, ces infections causent de l’inconfort et des douleurs d’intensité variable, mais les dommages sont limités. Par contre, chez les personnes dont le système immunitaire est très affaibli, ces infections peuvent être fatales.

Les antibiotiques utilisés pour traiter les candidoses se butent à l’apparition de souches résistantes de C.  albicans. L’équipe du professeur Adnane Sellam, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec–Université Laval, pourrait bien avoir trouvé une solution. Dans un article publié dans la revue Frontiers in Micro­biology, les chercheurs proposent d’utiliser un médicament, l’acide valproïque, déjà prescrit pour traiter certains problèmes de santé mentale, notamment la dépression, le trouble bipolaire et l’anxiété, pour ramener C.  albicans à l’ordre. «Lors d’expériences visant à élucider le mécanisme de fonctionnement de l’acide valproïque dans le système nerveux, d’autres équipes ont testé cette molécule sur une levure modèle, S.  cerevisiae, et elles ont constaté que sa croissance était inhibée. C’est ce qui nous a donné l’idée de tester cette molécule sur la levure C. albicans», explique l’étudiant-chercheur Julien Chaillot.

Les tests effectués in vitro montrent que l’acide valproïque freine la multiplication de C. albicans en quelques heures à peine. «La molécule ne tue pas la levure, mais elle bloque sa prolifération, ce qui est souhaitable pour ne pas affecter les levures bénéfiques de notre corps», précise Julien Chaillot. De plus, l’acide valproïque s’est révélé efficace contre des souches résistantes à certains médicaments couramment utilisés pour traiter les candidoses. «Nos résultats indiquent également que, contrairement à d’autres antifongiques, l’acide valproïque gagne en efficacité en milieu acide, une caractéristique intéressante étant donné que le pH du milieu vaginal se situe entre 4 et 4,5», ajoute l’étudiant-chercheur. 

Haut de page
  1. Aucun commentaire pour le moment.

Note : Les commentaires doivent être apportés dans le respect d'autrui et rester en lien avec le sujet traité. Les administrateurs du site de Contact agissent comme modérateurs et la publication des commentaires reste à leur discrétion.

commentez ce billet

M’aviser par courriel des autres commentaires sur ce billet