Le magazine Contact

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Hiver 2006

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur l'agressivité, le don de sang, la dystrophie myotonique, la dissidence et les amours des homards.

AGRESSION, PLAISIR ET ACCEPTATION SOCIALE

    Rien de plus déplaisant que l’agressivité. Pourtant, ont démontré des chercheurs de la Faculté de médecine et un col­lè­gue espagnol, répondre à un individu désagréable par une réplique modérément agressive semble procurer plus de plaisir qu’adopter un comportement passif ou que servir une réponse très agressive.

Réalisée auprès de 50 hommes et femmes, l’étude alimente le postulat de Michel Cabanac voulant que les humains adoptent des comportements qui optimisent leur plaisir. «L’acceptation sociale d’un comportement et les contraintes morales des individus influencent leurs choix», analyse-t-il.

Un constat similaire transpa­raît d’une plus vaste étude, me­née auprès de 234 paires de jumeaux de six ans par des chercheurs en psychologie de l’Université Laval et de deux institutions montréalaises.

À partir des témoignages recueillis auprès des enseignants et des compagnons de classe des petits sujets, les chercheurs ont déterminé que le facteur génétique (évident pour des jumeaux qui ont le même bagage biologique) intervenait pour environ 20% dans les comportements d’agression sociale. Selon leurs données, tourmenter un copain, l’ostraciser ou faire courir sur lui des rumeurs sont des actes davantage modulés par le comportement parental et l’influence des amis.

LES ARGUMENTS DU DON

    Avoir donné du sang récemment, craindre de regretter une absence de don, pouvoir donner facilement (distance, temps…), connaître les bénéfices du don: voilà les principaux facteurs qui influencent la décision d’aller ou non donner du sang.

C’est ce qui ressort de l’enquête menée auprès de 1100 Québécois par une équipe de la Faculté des sciences infirmières, en collaboration avec Héma-Québec et des chercheurs britanniques. On y indique aussi quels facteurs jouent le plus pour qui a déjà donné de son sang et quels facteurs influencent davantage qui n’a jamais donné.

Reste à voir si ces arguments, dont s’inspireront les prochaines campagnes publicitaires d’Héma-Québec, réussiront à accroître le taux annuel de don, qui se situe à 3% au Québec.

UN GÈNE-MÉDICAMENT CONTRE LA DYSTROPHIE

    Un nouveau pas vient d’être franchi, dans les laboratoires de la Faculté de médecine, vers la guérison de la dystrophie myotonique –forme la plus courante de la dystrophie musculaire chez l’adulte. L’équipe dirigée par Jack Puymirat a développé un gène capable de neutraliser les ARN mutés qui s’accumulent dans le noyau de la cellule musculaire malade et qui se lient à des protéines ainsi rendues non fonctionnelles.

Les chercheurs avaient déjà démontré que ce gène-médicament était capable de détruire 60% à 80% des ARN défectueux dans des cellules humaines cultivées in vitro. Depuis, ils ont trouvé un virus capable de livrer le gène-médicament à l’intérieur des cellules musculaires de souris transgéniques qui expriment le gène humain de la dystrophie, avec la même efficacité.

Prochaine étape: vérifier si ce gène parvient à restaurer les fonctions musculaires normales chez le même type de souris. Un résultat positif paverait la voie à des essais chez les humains.

SUPRÊMES DISSIDENCES

    Une analyse de l’adhésion des juges aux décisions de la Cour suprême entre 1982 et 1999 révèle que les femmes juges ont émis davantage de différences d’opinions que leurs collègues masculins.

À elles seules, Bertha Wilson, Claire L’Heureux-Dubé et Beverly McLachlin ont signé 40% des avis dissidents, pendant cette période. «Elles n’étaient alors que trois femmes sur les 28 juges qui se sont succédé», précise Marie-Claire Belleau, professeure à la Faculté de droit et auteure de l’étude.

Les deux autres juges ayant émis des opinions dissidentes faisaient eux aussi partie de minorités: Bora Laskin, premier juge juif de la Cour suprême, et John Sopinka, premier juge d’origine étrangère.

Une dissidence se traduit par la publication d’un document, en marge du jugement majoritaire, qui influence souvent les décisions futures de la Cour.

DE VRAIES BÊTES DE SEXE !


    La pêche intensive pousse-t-elle les femelles homards à s’accoupler avec plusieurs mâles? C’est ce que suggèrent Louis Bernatchez, du Département de biologie, et deux collègues de Pêches et Océans Canada, dans la revue scientifique Molecular Ecology.

L’analyse génomique des œufs fécondés a révélé que le taux de double paternité atteint 11% aux Îles-de-la-Madeleine et 22% à l’île Grand Manan au Nouveau-Brunswick, où la pêche est intensive. De plus, 6% des femelles de Gran Manan auraient batifolé avec trois mâles. Par contre, aucun cas de polyandrie n’a été découvert chez les homards de l’île d’Anticosti, un secteur où l’intensité de pêche est faible.

L’hypothèse des trois biologistes: la relative rareté des mâles dominants dans les secteurs de pêche intensive forcerait les femelles à se rabattre sur de plus petits partenaires qui produisent moins de sperme. «Si un premier accouplement ne permet pas à la femelle d’accumuler suffisamment de semence pour féconder tous ses œufs, elle pourrait tenter de s’accoupler rapidement avec un autre mâle», suggèrent-ils.

VISION ÉTUDIANTE

    Trois étudiants-chercheurs du Laboratoire de vision et sys­tèmes numériques viennent de mettre au point un détecteur qui simplifiera considérablement l’inspection du revêtement des navettes spatiales. Le nouveau logiciel fait appel à des concepts déjà connus, mais qui n’avaient jamais été intégrés avant que Patrick-Emmanuel Boulanger-Nadeau, Nicolas Dubé et Stéphane Guibert s’en chargent.

Grâce à eux, pour détecter une faille, il ne sera plus nécessaire que des humains examinent les milliers d’images de tuiles thermiques recouvrant la navette à inspecter: le logiciel filtre les données captées par caméra laser, construit une image, détecte les bris et en établit la dimension avant d’en permettre une visualisation tridimensionnelle.

Ce produit, développé à la Faculté des sciences et génie, est maintenant en phase d’évaluation chez Neptec, une entreprise ontarienne qui travaille étroitement avec la NASA.
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