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Hiver 2020

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur l'hypersomnolence, sur l'alimentation des ours noirs, sur la qualité de l'information en nutrition sur Instagram, et plus encore...

Mauvaises influences
Les comptes Instagram des influenceurs regorgent d’information sur la nutrition et la santé. Mais est-elle fiable? Une étude réalisée par des chercheuses de l’Université de l’Alberta et Sophie Desroches, professeure à l’École de nutrition et chercheuse à l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, révèle des écarts importants entre les influenceurs ayant une formation professionnelle en santé et les autres. Les chercheuses ont analysé les comptes Instagram comptant au moins 15 000 abonnés de 29 influenceurs, dont 13 professionnels de la santé. Histoires personnelles ou faits, vente de produits ou aide à la prise de décision, cure-miracle ou données probantes comptaient parmi les éléments de comparaison. Résultat, le risque de désinformation est plus grand du côté des comptes Instagram des non-professionnels de la santé. Également, les publications Instagram des professionnels ne sont pas irréprochables sur le plan de la fiabilité, possiblement parce que le format des publications de cette plateforme se prête mal aux explications détaillées et nuancées garantes d’une prise de décision éclairée.

Fini l’endormitoire
Entre 5 et 30% des gens doivent composer avec de brusques envies de dormir qui interfèrent avec leurs activités quotidiennes. Or, une étude menée par des chercheurs de l’Université Laval et de l’Université de Montpellier parue dans un récent numéro de la revue Sleep suggère que le meilleur remède contre l’hypersomnolence est le sommeil nocturne. Les chercheurs ont suivi pendant cinq ans un échantillon composé de 2167 Canadiens qui devaient remplir périodiquement un questionnaire portant sur leur difficulté à demeurer éveillés pendant la journée. L’analyse des données montre qu’au départ 33% faisaient de l’hypersomnolence. Pendant la période de suivi, 33% de ces personnes ont eu une hypersomnolence persistante, 44% une hypersomnolence intermittente et 23% une rémission. Celles qui ont connu une amélioration ou une rémission avaient un sommeil nocturne de meilleure qualité, étaient moins dépressives et avaient un indice de masse corporelle normal. «Près de 60% des Canadiens disent être en déficit de sommeil en raison de leurs obligations professionnelles et personnelles, résume Charles Morin de l’École de psychologie et du Centre de recherche CERVO. Notre étude montre que le meilleur remède contre l’hypersomnolence est le sommeil nocturne. Il est essentiel de lui accorder toutel’importance qu’il mérite.»

Plus carnivore dans le Nord
À la faveur des changements climatiques, l’ours noir a étendu son aire de répartition jusqu’aux confins du Nunavik, là où une bonne partie de ce qui compose son régime alimentaire dans le Sud n’existe pas. Comment assure-t-il sa subsistance? En devenant davantage carnivore, démontre une étude qui vient de paraître dans le Canadian Journal of Zoology. Michaël Bonin et Steeve Côté, du Département de biologie, et Christian Dussault, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, arrivent à ce constat après avoir étudié, indirectement, le régime alimentaire de 57 ours noirs. Ils ont mesuré la concentration d’un isotope stable, l’azote 15, dans leur pelage. Plus l’ours se nourrit d’animaux, plus la concentration de cet isotope est élevée. Les analyses indiquent qu’il existe une forte corrélation entre la latitude et la concentration d’azote 15 dans les poils des ours noirs. En bref, plus les ours vivent dans un habitat nordique, plus la part des protéines animales dans leur alimentation est grande, et ce, en toutes saisons.

Bourgeons d’espoir
Une équipe de recherche de l’Université Laval et de l’Université du Québec à Chicoutimi a démontré que certains composés des bourgeons de peuplier baumier, traditionnellement utilisés par les Amérindiens pour traiter différents problèmes cutanés, seraient plus efficaces qu’un médicament couramment prescrit pour le psoriasis. Les traitements actuels, sans guérir cette maladie qui touche 2% à 3% de la population mondiale, freinent ou résorbent l’inflammation. Ils ont toutefois plusieurs effets indésirables. Pour comparer l’efficacité du méthotrexate, un médicament prescrit aux personnes souffrant de formes modérées ou sévères de psoriasis, à celle de 49 composés présents dans les bourgeons de peuplier baumier, les chercheurs ont eu recours à un modèle de peau créé in vitro il y a une dizaine d’années par l’équipe de la responsable de l’étude, Roxane Pouliot, de la Faculté de pharmacie. Les résultats parus dans l’International Journal of Molecular Sciences démontrent que cinq de ces composés réduisent la prolifération des cellules psoriasiques et permettent une certaine normalisation du processus de différenciation des cellules cutanées. Leurs effets seraient supérieurs à ceux du méthotrexate. De plus, ces composés ont des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes qui ajoutent à leur intérêt dans le traitement du psoriasis.

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