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Hiver 2007

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur le chamanisme, le chevalier cuivré, les vasectomies, l'oxygénothérapie et le suicide chez les femmes qui ont reçu des implants mammaires.

LE CHAMANISME TOUJOURS VIVANT

   
Bien que tous les Inuits se définissent aujourd’hui comme chrétiens, plusieurs continuent de fonctionner à l’intérieur du cadre cosmologique du chamanisme et d’entretenir certains rapports avec les animaux, les esprits, les défunts et Dieu. Pourtant, la plupart des explorateurs, missionnaires et ethnographes qui ont séjourné dans l’Arctique au cours des deux derniers

siècles n’ont cessé d’annoncer le déclin sinon la disparition de cette forme de religion très ancienne. Telles sont les grandes lignes d’une étude parue dans la revue scientifique Ethnohistory. Les auteurs, Frédéric Laugrand, du Département d’anthropologie, et deux collègues des Pays-Bas, ont passé en revue les écrits couvrant 150 ans de traditions inuites. M. Laugrand a également participé à l’organisation d’ateliers récents sur le chamanisme dans des villages arctiques et constaté que plusieurs traditions chamaniques ont été conservées, comme le recours aux esprits auxiliaires appelés tuurngait. «Ceux qui ont conclu à la disparition du chamanisme ont eu tort, affirme Frédéric Laugrand. Ni le discours ni le cadre spirituel du chamanisme ne semblent avoir perdu de leur vigueur.»


DIVERSITÉ MALGRÉ LA RARETÉ

    Il ne reste que 600 spécimens de chevalier cuivré sur la planète, plus précisément dans le sud du Québec. Pourtant, ce poisson autrefois abondant présente encore une grande diversité génétique et très peu de consanguinité, viennent d’établir l’étudiante-chercheuse Catherine Lippé, le professeur du Département de biologie Louis Bernatchez et un collègue du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Pour conserver cette étonnante diversité, il faudra procéder à des ensemencements stratégiques, qui feront augmenter la population sans éroder la diversité ni favoriser la consanguinité. C’est d’ailleurs ce que prévoit le plan de reproduction de l’espèce conçu par l’équipe de Louis Bernatchez.


VASECTOMIES RATÉES: PLUS D’UNE SUR DIX


    Dans les semaines qui suivent leur vasectomie, 13% des hommes sont victimes d’une recanalisation spontanée qui restaure leur fertilité, révèle un article de la revue BMC Urology signé par Michel Labrecque de la Faculté de médecine et quatre collègues américains. Les chercheurs ont analysé les spermogrammes de 1000 sujets. Ils soulignent que la technique chirurgicale employée influence grandement ce taux. La recanalisation survient dans 25% des cas d’excision d’un segment d’un centimètre du canal déférent. Par contre, la cautérisation thermique avec agrafage s’est avérée totalement efficace. Des variantes des deux méthodes ont donné des résultats intermédiaires. Nécessaire, ce spermogramme recommandé par le médecin après une vasectomie!


COUPER L’OXYGÈNE AUX FUMEURS?


    Oxygène et cigarette forment un duo… inflammable! Pourtant, entre 10 et 20% des patients à qui l’on a prescrit une oxygénothérapie à domicile continuent de fumer. Dans la seule région de Québec, en 2005, deux des quelque 500 personnes bénéficiant de cette thérapie sont décédées à la suite d’un incendie attribuable à la cigarette. Doit-on mettre un terme à ce seul traitement capable d’améliorer l’espérance de vie du patient lorsque le tabagisme met en danger sa sécurité et celle de ses proches? C’est le débat lancé par Yves Lacasse, Jacques La Forge et François Maltais, du Centre de recherche de l’Hôpital Laval, dans la revue scientifique Thorax. Un autre élément pèse contre cette thérapie si le patient fume: ses bienfaits sont annulés par le tabagisme.


CHIRURGIE ESTHÉTIQUE ET MORTALITÉ

    Selon une étude menée auprès de 24 600 Canadiennes ayant reçu des implants mammaires pour des raisons esthétiques, le fait d’avoir ces implants n’augmente pas le risque de mortalité. Par contre, le taux de suicide de ces femmes est 73% plus élevé que dans la population en général, soulignent Jacques Brisson et Louis Latulippe, de la Faculté de médecine, et cinq chercheurs ontariens dans l’American Journal of Epidemiology.

D’autres équipes de recherche avaient déjà évalué l’impact de tels implants sur la mortalité à long terme, mais la taille de leur échantillon limitait la portée de leurs conclusions. La donnée surprenante sur le suicide devrait inciter les chirurgiens à porter attention aux motivations de leurs patientes afin de les diriger vers des professionnels celles qui éprouvent des problèmes d’ordre psychologique, estime M. Brisson.
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