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Printemps 2005

On cherche, on trouve

Des résultats de recherche sur la régulation du poids, les casinos en ligne, l'adoption, le saumon et la détresse des infirmières.

QUI NE DORT PAS GROSSIT

    Après avoir scruté les habitudes de sommeil et les caractéristiques physiques de plus de 700 personnes, des spécialistes de l’obésité de l’Université concluent qu’il existe une durée optimale de repos (environ huit heures par nuit) qui facilite la régulation du poids. Les écarts par rapport à cet optimum sont associés à une prise de poids –plus marquée pour un manque de sommeil que pour un excès. Par exemple, les hommes qui dorment cinq heures par nuit montrent un taux d’adiposité 40% plus élevé que ceux qui en dorment huit.

Le phénomène est encore loin d’être clairement explicable. Les chercheurs Jean-Philippe Chaput, Angelo Tremblay et Jean-Pierre Després, du Département de médecine sociale et préventive, et leur collègue Claude Bouchard, du Pennnington Biomedical Research Center, ont toutefois observé que la leptine, une hormone qui diminue la faim, est moins présente chez les personnes qui dorment moins. Ces résultats renforcent le soupçon qu’un lien unit la progression actuelle de l’obésité et le raccourcissement généralisé des heures de sommeil.

CYBERPARIEURS BERNÉS

    Beaucoup de casinos sur Internet proposent des parties gratuites de démonstration qui font miroiter des gains impossibles à reproduire lorsque l’argent est réellement en jeu, ont constaté Serge Sévigny, Martin Cloutier, Marie-France Pelletier et Robert Ladouceur, de l’École de psychologie. Après avoir visité 117 de ces casinos virtuels, les chercheurs ont retenu cinq sites parmi les plus généreux lors des démos (entre 110 et 520% de retour sur la mise). Ils ont ouvert un compte dans chacun d’eux et y ont déposé 100$.

Après avoir joué 100 parties, leur argent n’avait pas fructifié: dans quatre de leurs cinq comptes, il restait entre 49 et 84$. Dans le cinquième, le gain se chiffrait à 14$. En plus de cette «fausse publicité», rien ne garantit que le cyberparieur recevra son argent si jamais il gagne. En 2002, 14 000 Québécois ont pris part à cette forme illégale de jeu, dont 40 % de femmes (comparativement à 5% dans les casinos classiques).

ADOPTÉS BIEN ADAPTÉS

    Les enfants adoptés à l’étranger ne sont pas plus à risque de développer des troubles de comportement ou de connaître des difficultés scolaires que les jeunes Québécois de souche.

C’est ce qui se dégage, entre autres, d’une vaste enquête portant sur l’adoption internationale au Québec, réalisée auprès de parents ayant adopté des enfants entre 1985 et 2002. Selon Réjean Tessier, professeur à l’École de psychologie et l’un des principaux responsables de cette recherche portant sur 1333 enfants, plusieurs préjugés tenaces sont ainsi démolis.

L’enquête montre par ailleurs que les enfants adoptés en bas âge révèlent un taux d’attachement sécurisant plus élevé que les enfants adoptés plus vieux, mais qu’une adoption tardive ne conduit pas nécessairement à des problèmes de développement ou de comportement.

SAUVAGE OU D’ÉLEVAGE: MÊME BIENFAIT

    Qu’il ait grandi dans une rivière ou dans un étang d’élevage, le saumon atlantique ne présente pas une contamination dangereuse pour la santé de qui consomme sa chair. Et dans les deux cas, les concentrations d’omega-3 sont comparables. Ces conclusions de Carole Blanchet, Michel Lucas et Éric Dewailly, chercheurs à l’Unité de recherche en santé publique et à l’Institut national de santé publique du Québec, remettent les pendules à l’heure.

Les analyses faites sur 46 saumons atlantiques d’élevage et sur 10 saumons atlantiques provenant de rivières québécoises révèlent que les valeurs maximales de dioxine, furane, BPC et mercure se situent plusieurs fois sous la norme recommandée par les autorités médicales. «Même en prenant sept repas de saumon ou de truite par semaine, on ne dépasse pas 40 % de la dose maximale», assure Michel Lucas.

INIFIRMIÈRES EN DÉTRESSE

    Les bouleversements qu’a connus le réseau de la santé au Québec ont eu des répercussions sur l’environnement de travail et sur la santé psychologique des infirmières, révèle une étude menée par une équipe de la Faculté de médecine. Renée Bourbonnais, Chantal Brisson, Romaine Malenfant et Michel Vézina ont confronté les résultats d’une enquête qu’ils avaient menée en 1994 auprès de 961 infirmières aux réponses fournies par 1437 infirmières interrogées à l’automne 1998, deux années après le début de la réforme.

Des différences majeures s’imposent: 80% des répondantes estimaient que leur charge de travail avait augmenté à la suite de la réforme, 35% avaient moins de latitude décisionnelle et 67% considéraient avoir moins de soutien social au travail. Par ailleurs, la prévalence des répondantes qui estiment que leur travail leur impose des demandes psychologiques élevées (charge de travail excessive, exigences élevées, fortes contraintes de temps) a connu une augmentation relative de 31%, pour s’établir à 66%.
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