Le magazine Contact

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Hiver 2019

Parcourir, accueillir et vivre le monde

L’Université Laval déploie plus que jamais ses ailes aux quatre coins du globe.

Saluer dans un pays d’Afrique subsaharienne un diplômé de l’Université Laval dont les enfants fréquentent actuellement le campus, c’est monnaie courante pour Richard Poulin. «Nos liens sont très profonds en Afrique de l’Ouest», rappelle celui qui dirige le Bureau international de l’Université.

L’établissement nourrit ses liens africains, mais aussi ceux, nombreux, qu’il cultive sur la planète. Plus encore, il souhaite les multiplier, l’internationalisation étant au cœur de la stratégie d’avenir de l’actuelle direction.

Résolument internationale
Ainsi, forte de ses partenariats avec quelque 450 établissements d’enseignement supérieur à travers le monde et à la faveur des nombreuses missions qu’elle mène à l’étranger, l’Université Laval accentue son virage international. En 2018, elle a multiplié les développements en ce sens, notamment en établissant un important partenariat avec l’Université Côte d’Azur. Également en participant conjointement avec la Ville de Québec à deux missions, l’une à San Francisco et l’autre à Philadelphie.

Pour développer son rayonnement, l’établissement peaufine également ses stratégies de recrutement sur tous les continents. Déjà, il accueille un nombre grandissant d’étudiants étrangers dans ses programmes réguliers. Ce nombre a presque doublé en 9 ans, pour s’établir à 4200 environ à la session d’automne 2018. La France se taille la part du lion comme pays de provenance, mais le Maroc, la Côte d’Ivoire, la Tunisie et même l’Iran comptent un nombre important de leurs ressortissants sur le campus. «Étonnamment, les Iraniens s’inscrivent chez nous, alors qu’il n’existe encore aucune entente avec des établissements de ce pays, remarque Richard Poulin. En plus, ils doivent rivaliser d’imagination pour payer leurs droits d’inscription, eux qui n’ont pas accès aux cartes de crédit internationales.»

Accueillir en grand
Un sondage effectué en 2017 à l’échelle canadienne, dans le cadre d’une enquête du Bureau canadien de l’éducation internationale, montre d’ailleurs que plus de 9 étudiants étrangers sur 10 apprécient leur séjour à l’Université Laval. «Les étudiants interrogés soulignent la qualité de l’encadrement et la disponibilité des professeurs ici», remarque Luc Simon, agent de recherche au Bureau de planification et d’études institutionnelles.

D’un point de vue plus personnel, plusieurs jugent que leur séjour au Québec constitue un enrichissement culturel. Parfois, cela les éloigne d’un milieu familial oppressant. Volonté de découvrir le monde, de gagner en autonomie, de se frotter à un autre système d’éducation, les raisons pour étudier à l’étranger se ressemblent souvent d’un étudiant à l’autre, peu importe sa région d’origine.

Mais pour que son expérience soit positive, encore faut-il lui offrir des outils adaptés. «Il ne suffit pas d’attirer les étudiants étrangers chez nous, nous devons aussi les intégrer le mieux possible, fait valoir Yan Cimon, vice-recteur adjoint aux affaires externes, internationales et à la santé. Ils doivent avoir accès à tous les services nécessaires pour réussir.» Voilà pourquoi l’Université Laval mise sur l’accueil et l’accompagnement de cette clientèle, une tâche qui relève en grande partie du Bureau de la vie étudiante (BVE).

Aux activités traditionnelles prévues à la rentrée universitaire, qui servent à orienter les nouveaux venus et à leur expliquer le b.a.-ba administratif, s’ajoute depuis peu l’appel téléphonique aux étudiants étrangers. «Quelques semaines après leur installation, nous les contactons pour prendre de leurs nouvelles, explique Geneviève Champoux, directrice du BVE. Il s’agit de s’informer de leur intégration aussi bien dans les études que dans la société d’accueil. S’ils éprouvent des difficultés, nous pouvons les orienter vers des ressources disponibles sur le campus pour les aider à les surmonter.»

Initier et intégrer
Parmi les mesures offertes, le programme de jumelage entre étudiants d’ici et ceux venus d’ailleurs connaît un succès fulgurant. Le nombre de duos formés pour familiariser les arrivants avec les subtilités de la culture locale a doublé en 10 ans, passant de 345 en 2008 à 738 en 2018. La formule n’a rien de compliqué. Des étudiants résidant depuis toujours au Québec, ou arrivés il y a quelques années, prennent sous leur aile des étudiants fraîchement débarqués. Une façon de les initier à des activités comme le patin ou de les introduire dans un cercle d’amis.

L’accès à un emploi à temps partiel pendant les études fait également partie des stratégies suggérées par le BVE pour mieux intégrer les étudiants étrangers. Conscients des possibilités d’emploi dans la région, certains envisagent même de ne pas rentrer directement chez eux après leurs études. En travaillant quelques heures par semaine, tout en suivant leur formation, ils peuvent acquérir cette fameuse expérience québécoise, très souvent exigée par les employeurs.

«La région de Québec est de plus en plus ouverte sur le monde, s’enthousiasme le vice-recteur adjoint Yan Cimon. Elle offre une panoplie d’entreprises très diversifiées qui peuvent intéresser des étudiants venus d’ailleurs.» Le Pôle régional en enseignement supérieur de la Capitale-Nationale, mis sur pied en août dernier, permettra de poursuivre ce développement, ajoute-t-il. Le projet est né d’une entente qui regroupe l’Université Laval et 18 grands partenaires. Parmi eux, le CHU de Québec — Université Laval, la Ville de Québec, la Chambre de commerce et d’industrie de Québec ainsi que plusieurs établissements d’enseignement supérieur et partenaires issus des milieux de la santé et des affaires de la région. Recruter à l’international, valoriser les compétences d’une main-d’œuvre étrangère, mais aussi d’étudiants d’ici qui se sont frottés à d’autres cultures, relever les défis liés à la pénurie de compétences et mieux arrimer les besoins des employeurs à ceux des diplômés sont autant de buts visés par le Pôle.

Sonder le monde
La dimension mondiale de l’Université Laval se reconnaît aussi par ses représentants qui se déplacent tous azimuts, notamment ses nombreux étudiants qui font le choix d’ajouter la corde internationale à leur formation. Et les possibilités en ce sens abondent. Courts séjours, stages sur le terrain, missions de formation universitaire d’une ou de plusieurs sessions, les formules qui offrent la possibilité de séjourner sur l’un des cinq continents dans le cadre de ses études sont nombreuses, variées et touchent à peu près tous les domaines.

Selon les dernières statistiques, environ 13% des étudiants du campus intègrent une expérience de mobilité étudiante dans leur parcours. «Les recruteurs se montrent de plus en plus sensibles à la candidature de personnes qui, parce qu’elles ont séjourné à l’étranger, ont une vision élargie des enjeux de société, note Yan Cimon. Ces futurs employés peuvent aussi aider leur entreprise à se développer sur le marché international.»

Cet intérêt des employeurs pour la facette internationale ne se limite pas à l’expérience individuelle des étudiants. Des organisations professionnelles comme l’Association to Advance Collegiate Schools of Business s’intéressent aussi aux liens tissés à l’étranger par les diplômés durant leur formation universitaire. La dimension internationale de certains programmes facultaires de l’Université Laval joue donc un rôle significatif quand vient le temps de recevoir des agréments qui apportent une valeur ajoutée à leur curriculum.

Très bien implantée dans la francophonie, l’Université Laval veut désormais se positionner dans le monde anglophone. Elle dispose pour cela d’attraits importants, notamment une solide expertise dans les domaines de l’optique-photonique et de la recherche en santé publique, avec des programmes comme Sentinelle Nord et des centres de recherche comme l’Institut nordique du Québec, sans parler des projets menés en sciences sociales ou en éducation.

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Professeur globe-trotter
L’Université Laval internationale passe aussi par ses professeurs, dont certains diffusent leur expertise sur la planète. C’est le cas de René Therrien. Son passeport n’expire que dans 5 ans, mais déjà il manque de pages pour recueillir les tampons des douaniers. Allemagne, Suisse, Chine, Australie, Colombie, Japon, Danemark: ce sont quelques pays que le professeur au Dépar­tement de géologie et de génie géo­logique a arpentés ces dernières décennies avec son modèle de simulation de transport des eaux souterraines sous le bras.

Au fil des ans et des collaborations, ce spécialiste en hydrogéologie a mis au point une méthode pour anticiper comment certains contaminants peuvent migrer vers les eaux de surface. But de l’opération: prévenir les désas­tres écologiques en s’adaptant chaque fois à la réalité locale. Pour nourrir son modèle de données particulier à chaque nappe phréatique, l’expert gagne à aller échanger directement avec d’autres chercheurs, en particulier ceux des universités de Neuchâtel, en Suisse, de Copenhague, au Danemark, et d’Adelaïde, en Australie. «On peut s’écrire par courriel ou se parler par Skype, mais la discussion sur place, dans les laboratoires, permet souvent de   résou­dre plus rapidement les problèmes», souligne le chercheur. Initié dès ses études doctorales aux collaborations internationales, René Therrien a bâti un solide écosystème mondial de       recher­che dont il fait bénéficier ses étudiants qui fréquentent l’Université Laval. Ce réseau lui permet également de faire venir sur le campus de nombreux candidats en provenance de l’étranger. Souvent consulté par des organismes internationaux pour son expertise, l’hydro­géologue constitue la preuve par l’exemple qu’il appartient à un établissement de stature internationale.

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Scandinave de cœur
Longtemps, Florence Boutin a rêvé de la Scandinavie. Enfin, l’an dernier, grâce à l’un des nombreux programmes de mobilité que propose l’Université Laval, l’étudiante au baccalauréat en génie indus­triel a pu s’installer durant une session à l’Université technologique de Tampere, dans le sud de la Finlande. Là-bas, la souplesse du modèle pédagogique l’a impressionnée. Dans cet établissement tourné vers les sciences, on peut passer ses examens individuellement, devant un ordinateur, dans une salle réservée à cet effet et à la date de son choix. Une formule qui enlève beaucoup de stress, selon la jeune femme. «J’ai trouvé les cours très pratiques, avec beaucoup de discussions en classe, ajoute-t-elle. Nous avions des simulations à effectuer en collaboration simultanée avec des étudiants en Nouvelle-Zélande, en Angleterre ou en Indonésie. Cela ressemblait à une vraie situation de travail.»

L’étudiante a expérimenté aussi les longues nuits finlandaises hivernales, suivies des soirées printanières de barbecue sur le lac, sous un soleil qui n’en finit plus de se coucher. Ce fut l’occasion pour elle de tisser des liens avec d’autres étudiants, surtout venus de l’étranger. «Nous avions l’impression de nous connaître depuis toujours, car là-bas nous comptions tous les uns sur les autres, témoigne-t-elle. Ces rencontres m’ont vraiment marquée.» Tout comme les excursions en Laponie ou à Tallin, en Estonie, qui ont ponctué son séjour! Très satisfaite de son expérience, Florence Boutin constate qu’elle s’implique davantage dans ses cours depuis son retour. L’intérêt pour ses études s’est accru. Son prochain projet? Une maîtrise… à l’étranger!

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Alliance brésilienne
Entre les plages brésiliennes et les trottoirs enneigés du Québec, Luciana Gondim a choisi de ne pas choisir. Alors qu’elle était professeure à l’Université Potiguar, dans le nord-est du Brésil, elle a entrepris de faire son postdoctorat au Centre inter­universitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport (CIRRELT), dont elle connaissait le niveau d’excellence. Maintenant qu’elle a obte­nu son diplôme, elle collabore comme chercheuse au CIRRELT. De plus, à la faveur d’une entente entre l’Université Laval et l’Université Potiguar, elle continue d’encadrer plusieurs étudiants à la maîtrise et au doctorat au Brésil, tout en vivant au Québec avec sa famille. Une alliance naturelle pour cette professionnelle. «La recherche opérationnelle débute au Brésil, alors j’aimerais profiter de mes liens ici pour démarrer un centre de recherche dans mon université d’attache», explique celle qui s’y rend plusieurs fois pas an. Un pied en Amérique du Nord, un pied en Amérique du Sud, la professeure développe donc plusieurs projets de collaboration. Certains ont trait aux villes intelligentes, d’autres aux réseaux de distribution de médicaments dans les hôpitaux. Très impliquée dans les réseaux de chercheurs en optimisation des opérations et en transport au Québec et en Europe, Luciana Gondim facilite leur séjour dans des universités brésiliennes. Quant à son bureau à l’Université Laval, il devient un mini-centre d’accueil pour les étudiants brésiliens de passage.

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Réaliser un rêve
À 38 ans, Maha Hassoun aurait pu continuer tranquillement sa carrière de fonctionnaire au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Liban, tout en regardant grandir ses neveux et ses nièces. Sauf qu’elle caressait un rêve depuis de longues années: celui de mieux soutenir et accompagner les enfants qui ont des difficultés en lecture et en écriture au tout début de leur scolarité.

Titulaire d’un baccalauréat en littérature française obtenu à Tripoli, au Liban, Maha Hassoun a bénéficié d’une bourse pour étudier dans une université francophone au Canada et d’un congé de son employeur. Le classement de l’Université Laval à l’international l’a incitée à s’y inscrire, il y a 4 ans, pour réaliser sa maîtrise. «J’ai décidé de venir remplir mes bagages de connaissances et d’explorer de nouvelles approches pédagogiques», relate cette passionnée de pédagogie. Une fois son diplôme en poche, elle a voulu poursuivre ses recherches sur le campus. Maha Hassoun travaille présentement à l’obtention d’un doctorat en didactique du français, un diplôme qui, selon elle, lui donnera la crédibilité nécessaire pour réaliser ses idées dans son pays. «Je veux devenir un agent de changement pour ma communauté», explique-t-elle avec fougue, ajoutant que son projet devrait aussi aider à ce que les enfants handicapés et les autistes trouvent mieux leur place à l’école au Liban.

 

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