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Hiver 2019

Pour la santé durable des Burkinabés

L'Université Laval participe à un ambitieux projet visant à améliorer la santé des mères et des enfants au Burkina Faso.

Au Burkina Faso, le taux de mortalité maternelle est de 371 pour 100 000 naissances vivantes. Le taux de mortalité néonatale est, lui aussi, élevé, avec 26,2 décès pour 1000 naissances vivantes. Quant au taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, il est de 88,5 pour 1000 naissances. «Le Burkina Faso est l’un des pays où les indicateurs de santé maternelle et infantile sont parmi les plus préoccupants», affirme Josette Castel, médecin et professeure à la Faculté de médecine.

Le Programme d’amélioration de la santé des mères et des enfants – phase 2 (PASME 2), dont elle assure la coordination scientifique pour l’Université, vise à améliorer l’offre de services de santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant et d’en accroître l’utilisation par ces clientèles. Ce projet, mis en œuvre par l’Entraide universitaire mondiale du Canada et financé par Affaires mondiales Canada, est fait avec divers partenaires canadiens et burkinabés. À l’Université Laval, les facultés de Médecine, des Sciences infirmières, de Pharmacie, des Sciences de l’éducation et des Sciences de l’administration sont impliquées.

Depuis 2016, plusieurs projets de recherche et de transfert d’expertise ont été menés par des professeurs. S’ajoutent des stages sur le terrain par des étudiants. Pour Josette Castel, la force du PASME 2 réside dans son approche fortement interdisciplinaire. «Le projet mobilise des chercheurs de différentes facultés. Cela permet d’avoir une vision globale des interventions à faire et d’enrichir les compétences des acteurs sur le terrain. L’équipe comprend des experts en soins médicaux, mais aussi en organisation de services, en éducation, etc. Son approche intégrée est liée aux différents besoins des clientèles servies.»

Avec Anne Royer, chargée de cours clinique à la Faculté de médecine, Judith Lapierre, professeure à la Faculté des sciences infirmières, a donné l’automne dernier un atelier de formation à des gens issus du ministère de la Santé, à des médecins, à des sages-femmes, à des infirmières et à des acteurs du milieu communautaire. «Nous avons misé sur l’importance d’intégrer la prévention dans toutes les activités de soins cliniques. Souvent, les femmes vont consulter pour des besoins spécifiques, comme un suivi de grossesse. Pour nous, ces rencontres deviennent des occasions d’agir sur un ensemble de facteurs de risques, notamment des maladies chroniques», explique-t-elle.

La formation visait aussi à améliorer l’accès au système de santé pour les mères et les nouveau-nés. À l’heure actuelle, au Burkina Faso, seulement 34% des femmes enceintes font les 4 visites recommandées par l’Organisation mondiale de la santé. «Il est possible d’améliorer l’accessibilité aux services en adoptant une pratique basée sur les forces et l’autonomie des patients, ainsi que sur leur engagement dans les soins et leur pouvoir d’agir», affirme la professeure Lapierre.

Le contenu de la formation sera bientôt disponible sous la licence Creative Commons. Ainsi, tous les professionnels de la santé, peu importe où ils se trouvent dans le monde, y auront accès gratuitement.

Il y aura aussi création d’une communauté de pratique afin de soutenir le partage des nouvelles stratégies mises en place. Judith Lapierre est responsable de ce projet avec Jean Ramdé, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation. «L’Université Laval deviendra un pôle de communauté de pratique qui inclura des partenaires du Burkina Faso, mais aussi du Brésil. Ce sera une belle occasion de faire rayonner l’établissement à l’international comme expert en promotion de la santé et en soins de proximité», se réjouit la chercheuse.

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