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Automne 2011

Vivre d’art contemporain hors Québec

Trois diplômés témoignent de leur pratique artistique en Allemagne, aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

Artiste-chirurgienne, entre l’Allemagne et l’Espagne
Depuis l’école primaire, Marie-Lou Desmeules (Communication graphique 2000) savait qu’un jour elle serait une artiste: soit une caricaturiste, soit une actrice. Aujourd’hui, elle un peu des deux et plus encore. La jeune femme pratique une forme d’art qui lui donne le maximum de liberté pour s’exprimer: la chirurgie picturale, un mélange de plusieurs techniques artistiques telles que la peinture, la photographie et la vidéo.

«Une chirurgie picturale est une performance qui dure environ trois heures, explique-t-elle. Tout d’abord, je laisse jouer une sélection de musique loufoque et tragique. Une personne sert de tableau. J’efface sa personnalité sous de grosses couches de peinture de matériaux divers, comme du latex, des cheveux ou du plastique. Je crée un décor qui emprisonne l’être humain dans une nouvelle existence. Une identité piégée est créée.»
 
Après avoir vécu 10 ans à Berlin, Marie-Lou Desmeules se dirige maintenant vers l’Espagne: «J’aime me lancer vers des horizons incertains pour m’accomplir et vivre intensément.» L’artiste souhaite donc s’établir en à Valence, où elle compte ouvrir son «cabinet de chirurgies picturales» et faire, entre autres, des performances devant le public, des expositions et des projections-vidéo. Cet automne, elle met la dernière touche au livre d’artiste Pain-Thing Surgeries, qu’elle réalise avec le critique d’art polonais Mat Maria Bieczynski.

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Créer dans  la Grosse pomme

Julie Tremblay (Arts visuels 1995)a habité au Danemark pendant quelques années avant de s’installer à New York. Ses œuvres reproduisent des formes humaines, ce qui n’a rien d’original selon elle: «Mais ce qui les rend uniques est leur facture, la multiplicité des influences et les matériaux inusités que j’utilise. Même si mes sculp­tures ont souvent des influences classiques, elles appartiennent décidément au XXIe siècle.»
 
Au cours des dernières années, Julie Tremblay a principalement utilisé, comme matériau de base, des feuilles de métal percées puisqu’ayant été utilisées pour faire des bouchons de bière ou de boisson gazeuse. Auparavant, elle a travaillé avec de la broche dite «de cage à poules», ainsi qu’avec la cire et le plâtre. Ses œuvres, note-t-elle, trouvent différentes résonnances selon les pays et cultures où elles voyagent. Par exemple, l’une d’elles a été acquise par une famille qui possède la plus grande collection d’art mauresque en Turquie: «Imaginer mon œuvre au milieu de cette collection lui donne une tout autre dimension.»

À compter du 10 décembre, Julie Tremblay présentera une exposition au Nassau County Museum of Art, situé à Roslyn en banlieue de New York. Puis, au printemps 2012, elle aura sa première exposition solo dans la Grosse pomme. À plus long terme, de nouveaux projets en Europe se dessinent pour la diplômée.

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Peindre aux côtés  de Big Ben

André Monet (Communication graphique 1987) réside à Londres, ville dont il apprécie la richesse culturelle. Avant de réaliser son rêve de devenir artiste-peintre, il a travaillé dans le milieu de la mode et de la publicité pendant plusieurs années.

«Ce qui m’a incité à devenir peintre à temps plein, c’est l’approche de mes 40 ans; je ne pouvais pas imaginer ma vie sans tenter de réaliser ce rêve», raconte le diplômé. Inspiré par le cinéma, la photographie, la musique et la littérature, André Monet créé aujourd’hui des portraits sur un fond de collage de pages tirées de livres anciens, ce qui donne une texture particulière à ses toiles. Selon lui, cette technique le démarque des autres artistes. Même si ses toiles ressemblent énormément à des photographies, elles sont toutes créées à la main avec précision.

Et la bonne réception du public est au rendez-vous. À preuve: en avril, deux de ses œuvres ont été offertes par la réputée galerie Opera de Londres au prince William et à Kate Middleton en guise de cadeau de mariage. L’artiste a peint un portrait de chacun pour l’occasion. Les projets d’André Monet sont orientés vers l’Asie. En effet, il souhaite y développer un marché et s’établir à Hong-Kong.

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