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Automne 2010

Apprendre @ l’Université Laval

L'Université continue d'enrichir et de diversifier son offre de formation à distance.

Introduction à la littérature biblique, Introduction à la carte du monde, Vieillir à travers le monde… Pour les premiers adeptes de l’apprentissage à distance, ces titres de cours évoquent sans doute de beaux souvenirs. Ils sont aussi synonymes des premiers grands succès de l’Université Laval dans le domaine. Aujourd’hui, le Bureau de la formation à distance propose plus de 500 cours répartis dans une cinquantaine de programmes. Deux programmes complets de baccalauréat et deux de maîtrise peuvent même être entièrement réalisés de cette façon!

Pour l’année 2009-2010, les cours suivis loin des salles de classe représentaient près de 10% de tous les crédits obtenus par les étudiants de l’Université. Un score qui doit gros à Internet puisque la quasi-totalité (94%) des cours à distance empruntent désormais la voie de ce réseau.

Le hasard et la nécessité
L’Université entre dans les maisons depuis 1984. «Tout a commencé un peu par hasard avec des productions télévisuelles qui devaient servir de complément à des cours en salle, rappelle Jean-Benoît Caron, directeur du Bureau de la formation à distance. Mais puisque ces premiers compléments étaient diffusés dans tout le Québec, nous avons pensé offrir à ceux qui le voulaient de s’inscrire en bonne et due forme au cours, et de leur fournir la base sur papier.»

Au départ, l’Université misait sur la formation à distance pour répondre aux besoins d’une clientèle incapable de fréquenter le campus: habitants de régions éloignées, travailleurs sans disponibilité aux heures régulières de cours, personnes à mobilité réduite, etc. «C’était aussi une façon d’offrir de la formation continue aux diplômés de l’Université», précise Jean-Benoît Caron. Aujourd’hui, ces deux clientèles sont toujours au rendez-vous. Mais on voit aussi des étudiants suivre leur cours à distance dans un coin du pavillon Jean-Charles-Bonenfant ou à la cafétéria du Palasis-Prince.

L’offre de cours a reposé pendant une vingtaine d’années sur l’initiative personnelle des professeurs ou encore sur la volonté d’un département d’accroître l’accessibilité à son curriculum. Jusqu’en 2005. À ce moment, l’Université change de cap et adopte une politique qui fait de la formation à distance l’un des axes de croissance de l’établissement, appuyée par un budget.

Synchrone et asynchrone
L’évolution des technologies de communication, Internet en tête, a changé la donne en ouvrant des perspectives d’interactivité inédites jusque-là. Actuellement, WebCT et Elluminate sont les deux plateformes technologiques les plus utilisées. La première permet, grâce à des sites Web, d’apporter un complément aux cours à distance offerts principalement sous forme papier (ou en version pdf). Ainsi, chaque cours a son site, qui comprend un forum de discussion et des boîtes de courriel pour favoriser les échanges. Ce type de cours est dit asynchrone puisque chaque étudiant acquiert les connaissances ou participe à un forum au moment qui lui convient le mieux.

Avec la seconde plateforme (Elluminate), on instaure plutôt une classe virtuelle où tous les participants sont mobilisés en même temps, chacun chez soi devant son ordinateur, et qui permet des échanges verbaux directs entre le professeur et les étudiants. On parle alors de mode synchrone. Le professeur peut utiliser une sorte de «tableau noir» virtuel pour ajouter à ses explications. Un forum, des adresses de courriel et un site Web associé au cours sont aussi au menu.

C’est ce deuxième modèle qui gagne en popularité. Le Département d’informatique et de génie logiciel propose même un baccalauréat complet en mode synchrone. Créé en 2004, grâce à une subvention de l’ACDI, pour une diffusion dans huit pays africains membres de l’Université virtuelle africaine, le programme est offert au Québec depuis 2009. Il est conçu pour que l’étudiant ait le choix, en début de session et pour chacun de ses cours, entre les versions en classe et à distance.

Les avantages du mode synchrone sont indéniables. «L’interactivité est essentielle au sein de la classe virtuelle», estime Mario Marchand, directeur du Département d’informatique et de génie logiciel. D’ici 20 ans, assure-t-il, l’Université sera en mesure d’offrir tous ses cours à distance en mode synchrone. Il ne restera aux étudiants qu’à choisir ceux auxquels ils préfèrent assister en chair et en os.

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SUR LES TRACES DE RENÉ LÉVESQUE

«J’ai vu naître la télévision. J’étais fasciné par René Lévesque qui, devant son tableau noir à l’émission Point de mire, nous expliquait les grands enjeux de la politique internationale.» Alors, quand l’occasion de concevoir le premier cours télévisé de l’Université Laval s’est présentée, en 1984, Jean-Claude Filteau n’a pas hésité. «Il y avait une belle équipe de production à l’Université pour m’appuyer dans mes premiers pas», se rappelle le professeur de théologie aujourd’hui à la retraite.

Depuis, son cours Introduction à la littérature biblique (rebaptisé L’univers de la Bible) est devenu un best-seller de la formation à distance. Il a été largement diffusé au Québec par le Canal Savoir, qui en a subventionné la nouvelle mouture de 2001, et est connu dans plusieurs pays de la francophonie. Sanctionné par un examen final en classe, il sert entre autres à la formation des prêtres en Afrique. Au Québec, il s’adresse non seulement aux jeunes étudiants du programme régulier en théologie, mais aussi à une clientèle plus âgée inscrite au certificat en théologie, un programme qui peut d’ailleurs se suivre entièrement à distance.

À l’origine, il s’agissait d’un cours où l’émission télévisée servait d’appui à une documentation écrite. Aujourd’hui, Internet permet une plus grande interaction entre les étudiants et le professeur en direct, ainsi qu’une écoute de la reprise diffusée à certaines heures. Le cours est aussi disponible sous forme de DVD. Avec ce cours télévisé, Jean-Claude Filteau, conteur dans l’âme, a appris à se discipliner: «En classe, j’avais tendance à m’emballer et à raconter des histoires. À la télévision, le temps est compté rigoureusement.»

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UNE NOUVELLE FAÇON DE FAIRE

Titulaire d’un baccalauréat en administration, Jonathan Lessard est inscrit à la maîtrise en gestion des technologies de l’information (qui marie cours en classe et à distance) ainsi qu’au microprogramme de deuxième cycle sur la gestion des connaissances et la e-formation en entreprise (entièrement en ligne). Même s’il réside à Québec, l’étudiant apprécie les cours à distance entre autres parce qu’ils lui évitent de se déplacer: «Je gagne beaucoup de temps et, autre avantage, il est possible de suivre ou revoir les cours en mode asynchrone.»

En général, il constate de la part des concepteurs un grand soin apporté à la présentation de la matière et à la structure du cours à distance. «En classe, constate-t-il, le professeur peut se permettre d’être moins organisé parce qu’il obtient un feedback rapide des étudiants et peut s’adapter.»

Pendant la formation à distance, les réactions du professeur ne doivent pas manquer. «C’est la différence entre un bon et un mauvais cours, précise Jonathan Lessard. Comme l’étudiant doit être autonome, il est important qu’il sache s’il va dans la bonne direction.»
 
Alors qu’il s’apprête à entreprendre une carrière, le fait de ne pas avoir fréquenté le campus pour se constituer un réseau ne l’effraie pas du tout. «Ma situation est presque la norme dans mon domaine d’emploi, souligne-t-il. Et puis, j’entretiens un réseau de contacts à distance. C’est la nouvelle façon de voir les relations. Il faut simplement apprendre à intégrer les aspects relationnels et émotionnels dans nos communications.»

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L’UNIVERSITÉ DANS LES CHAMPS

Afin de joindre les agronomes éparpillés aux quatre coins de la province ainsi que les finissants du baccalauréat en agronomie et du certificat en production laitière et bovine, le Département des sciences animales a conçu trois cours offerts à distance. Tous trois combinent les approches synchrones et asynchrones.

Ces cours reposent sur l’étude de cas et la résolution de problèmes. Par exemple, les étudiants inscrits au cours Gestion technicoéconomique de l’entreprise laitière doivent faire des études de cas réels et proposer des solutions. «Nous présentons les cas en mode synchrone, explique Édith Charbonneau, professeure au Département des sciences animales. Nous nous assurons que tout le monde part dans la bonne direction et, ensuite, les étudiants travaillent de leur côté pour résoudre le problème soumis.» Ils peuvent, entre autres, aller puiser de l’information sur le site Web du cours.

Après cette démarche, les étudiants présentent à tour de rôle leurs solutions lors d’une séance en mode synchrone. «Nous veillons à ce que tout le monde participe à la discussion, précise Édith Charbonneau. Ce mode crée une dynamique de groupe très intéressante.»

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ABOLIR LA DISTANCE

Claire Boisclair et Roxanne Joly sont toutes deux inscrites au microprogramme de deuxième cycle en gestion des personnes et des organisations d’enseignement, offert à distance. Si la première, coordonnatrice du Service des ressources humaines du Cégep de Victoriaville, aurait pu opter pour un cours en salle, la seconde n’avait pas vraiment le choix.

En effet, Roxanne Joly enseigne le français et l’histoire aux élèves du secondaire de Mistissini, au nord de Chibougamau. «Mais si je pouvais choisir, je suivrais quand même un cours à distance», lance-t-elle. Ayant déjà suivi des cours par correspondance avec une documentation uniquement papier, l’enseignante peut témoigner des avantages de la technologie: «C’est beaucoup plus dynamique. En plus, le forum permet d’échanger avec les autres étudiants et le professeur.»

Les deux femmes apprécient particulièrement la souplesse que procure la formation à distance en mode synchrone. «Il est possible de suivre le cours où qu’on soit puisqu’il suffit de se brancher sur Internet», remarque Claire Boisclair, qui souhaitait expérimenter la formule synchrone afin de se tenir à jour sur les nouvelles technologies d’enseignement.

«Au départ, se rappelle-t-elle, je craignais qu’il soit difficile de créer des liens avec les autres étudiants. Ce n’est pas le cas, même si ce n’est pas aussi facile qu’en classe.» Au contraire, Roxanne Joly considère qu’il est plus facile de créer des liens à distance: «En classe réelle, l’attitude des gens et le langage corporel peuvent parfois créer des obstacles. À distance, on découvre les personnes par leurs interventions dans le cours.»

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SOUPLESSE POUR LE DROIT

Soucieuse d’élargir son offre de cours à distance, la Faculté de droit a demandé au chargé de cours Denis LeMay de revoir entièrement le contenu et la présentation du cours Introduction générale au droit pour l’année 2006-2007.

Cette formation, offerte principalement comme cours optionnel aux étudiants des autres facultés, permet beaucoup de souplesse. À partir d’un plan de cours détaillé, l’étudiant choisit un certain nombre de modules afin de se familiariser avec les implications légales propres aux domaines qui le concernent plus particulièrement –l’architecture et le génie, par exemple.

Pour l’instant, le cours repose essentiellement sur une documentation papier –également disponible en version pdf. L’étudiant travaille seul, mais grâce à la plateforme WebCT, il peut interagir avec ses collègues dans un forum et par courriel. L’étudiant organise donc son horaire (le cours est d’ailleurs très populaire en été), mais il lui faut faire preuve de discipline et d’autonomie pour respecter le calendrier.

Ce type de cours est tout aussi exigeant pour le professeur. «Devant des étudiants en salle, explique Denis LeMay, je maîtrise suffisamment la matière pour improviser un peu ma présentation à partir de quelques notes. À distance, je n’ai pas le choix, je dois tout écrire.» M. LeMay assure aussi une présence soutenue, consultant courrier électronique et forum plusieurs fois par jour, une assiduité fort appréciée des
étudiants.

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Témoignages de diplômés
Lisez les témoignages de trois diplômés qui ont suivi des cours en ligne de l’Université, qu’ils habitent le Cameroun, le Sénégal ou à deux pas du campus.

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