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Hiver 2014

Le sociofinancement selon trois diplômés

Des diplômés témoignent de l'état du sociofinancement au Japon, aux États-Unis et au Mexique.

Ces témoignages s’inscrivent dans la suite de l’article Grandeur et limites du sociofinancement. 

McMurray_150En nette progression au Japon
Professeur à l’Université internationale de Kagoshima au Japon, DavidMcMurray (Administration 1982) rapporte que le sociofinancement est assez populaire au pays pour qu’une dizaine d’organisations japonaises proposent des plateformes Web de promotion des projets. Toutefois, ces projets sollicitent rarement un financement de plus de 30 000$.

Au Japon, la percée du sociofinancement est étroitement associée à l’augmentation de l’entrepreneuriat, selon lui. «Il y a beaucoup de grosses compagnies ici, mais il n’y a plus d’emploi à vie comme autrefois», constate le professeur. Aujourd’hui, en raison du chômage technique et des retraites anticipées, plusieurs Japonais sont prêts à se lancer en affaires ou à faire carrière dans des PME. De plus, au cours des dernières décennies, l’accès à des prêts individuels a été grandement amélioré, souligne-t-il. Un complément de financement par des plateformes Web est souvent bienvenu.

David McMurray rappelle également qu’après le tremblement de terre de 2012, plusieurs ONG et PME ont cherché un soutien financier rapide, notamment par l’entremise des sites de sociofinancement.

Par contre, le financement participatif au Japon n’est pas toujours sûr pour qui veut apporter sa contribution. Le professeur rappelle le cas du site Studygift.net qui, en 2012, recueillait de l’argent pour payer des frais d’université. Ce site, qui se concentrait sur un seul étudiant, semblait être une arnaque. «Heureusement, l’affaire a fait du bruit et tous les dons ont été retournés», se souvient-il.

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Little_150Très populaire aux États-Unis
James Little (Communication publique 1994) vit en Californie où il a fondé JumpStarter PR, une firme de communication-marketing se spécialisant dans le démarrage d’entreprises et le sociofinancement. «Ce type de financement est très répandu aux États-Unis. Les sites comme Kickstarter et Indiegogo sont les plus populaires et possèdent un bon capital de sympathie chez les Américains», souligne-t-il. Les projets présents sur ces sites peuvent parfois recueillir 1 M$.

Dernièrement, le spécialiste a travaillé sur un projet destiné à financer un produit, Almond+. Il s’agit d’un routeur à écran tactile qui, lié à une application mobile, permet à toute personne ayant un téléphone intelligent de contrôler à distance divers systèmes domestiques: chauffage, éclairage, électroménagers, etc. Le concepteur avait besoin de 250 000$ pour démarrer le projet. Il a finalement amassé 855 265$!

«Pour avoir du succès en sociofinancement, il faut utiliser plusieurs médias», conseille James Little. Il faut penser à faire des relations de presse traditionnelles, à bien utiliser les médias sociaux et à acheter de l’espace publicitaire dans Facebook ads, Google ads, Twitter ads, etc.

Pour les campagnes dites rewards-based (un cadeau pour chaque don), comme on voit sur Kickstarter et Indiegogo, c’est important d’avoir un bon capital social: amis, famille, Facebook, etc. 

Selon lui, l’avenir se trouve dans les projets dits equity-based. Avec cette forme de sociofinancement, des entreprises peuvent recueillir des fonds auprès d’investisseurs particuliers en leur offrant des parts dans la société plutôt qu’un simple cadeau.

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Sala_150Inexistant au Mexique
«Le sociofinancement n’existe pas encore au Mexique», observe Andrés Guzmán Sala (Administration 2001), professeur-chercheur à l’Université autonome Juárez de Tabasco, où il donne entre autres le cours Petites etmoyennes entreprises.

À sa connaissance, il n’y a encore aucune organisation mexicaine qui fait la promotion de ce type de financement. Les entrepreneurs peuvent toutefois bénéficier de programmes d’accès au crédit mis en place par l’État mexicain. Les trois niveaux de gouvernement (fédéral, étatique et municipal) travaillent conjointement dans le but de fournir des ressources financières pour le développement de projets.

Andrés Guzmán Sala croit que ce n’est qu’une question de temps avant que le sociofinancement devienne populaire, car les banques mexicaines sont insensibles à leurs clientèles. Selon lui, il est possible d’envisager l’arrivée du financement participatif au Mexique dans quelques années.

«Au Mexique, dit-il, le sociofinancement pourra être une source monétaire appréciable, pour les entrepreneurs, car les taux d’intérêt sont élevés et en découragent plusieurs.»

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