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Hiver 2017

Au Temple de la renommée médicale

Michel G. Bergeron est récompensé pour ses réalisations comme bâtisseur et comme chercheur.

Marguerite d’Youville, fondatrice des Sœurs grises qui veillaient sur les malades démunis au 18e siècle, Frederick Banting et Charles Best, codécouvreurs de l’insuline, Norman Bethune, chirurgien avant-gardiste dont l’engagement humanitaire a transcendé les frontières: voilà quelques-unes des figures historiques honorées au Temple de la renommée médicale canadienne. En mai prochain, le nom de Michel G. Bergeron s’ajoutera à cette liste de 124 personnes. «C’est très émouvant et très gratifiant de me retrouver parmi eux», avoue ce professeur de la Faculté de médecine et chercheur au CHU de Québec-Université Laval.

Bergeron

Créé en 1994, le Temple de la renommée médicale canadienne rend hommage aux Canadiens qui ont contribué à une plus grande compréhension des maladies et à la promotion universelle de la santé. C’est à titre de bâtisseur et de chercheur que Michel G. Bergeron fait son entrée dans ce groupe prestigieux. «Lorsque j’ai commencé ma carrière à l’Université Laval, en 1974, le CHUL n’avait pas de service clinique en maladies infectieuses et il n’y avait pas de recherche dans ce domaine. J’ai fondé le Centre de recherche en infectiologie (CRI) et j’en ai assuré la direction pendant quatre décennies. Avec une équipe de 250 personnes, le CRI est aujourd’hui l’un des plus importants centres de recherche en infectiologie en Amérique du Nord.»

Un chef d’orchestre efficace
Les travaux que mène le scientifique depuis 1985 poursuivent deux objectifs. Le premier: diagnostiquer en moins d’une heure les microbes responsables d’une infection afin de prescrire rapidement un antibiotique efficace. Pour y arriver, Michel G. Bergeron s’est associé à des chercheurs de diverses disciplines, une constante dans sa carrière. «J’ai joué le rôle de chef d’orchestre pour que ces spécialistes de diverses provenances parlent un même langage et collaborent plutôt que de travailler en vase clos.» Les tests qu’ils ont conçus –et qui ciblent des microbes faisant des dizaines de milliers de victimes chaque année dans le monde– sont maintenant vendus dans une cinquantaine de pays par Becton Dickinson. À Québec, cette entreprise emploie plus de 300 personnes à son Centre de fabrication de tests de diagnostic moléculaires, générant des retombées économiques considérables pour la région.

Le second objectif du chercheur: concevoir des outils permettant d’effectuer un diagnostic rapide à l’endroit même où le patient est traité. Ici encore, les collaborations multidisciplinaires ont porté leurs fruits. Michel G. Bergeron et ses collaborateurs sont parvenus à créer un microlaboratoire automatisé de la taille d’une cafetière, qui permet de réaliser ces tests en moins d’une heure. «Ce produit est maintenant fabriqué par GenePOC Diagnostics, une entreprise que j’ai fondée. Les premières ventes ont eu lieu l’automne dernier en Europe.»

En juin, après 42 ans à la tête du CRI, Michel G. Bergeron a passé le flambeau à Gary Kobinger. «J’ai eu un pincement au cœur, admet-il, mais c’était ma volonté et nous avons trouvé un homme d’équipe et un chercheur exceptionnel pour prendre la relève.» Il n’accroche pas ses patins de chercheur pour autant. «J’ai des subventions pour mener mes travaux, j’ai des étudiants dans mon équipe et j’ai encore le désir de développer d’autres tests de diagnostic rapide.»

Michel G. Bergeron est le troisième professeur de la Faculté de médecine intronisé au Temple de la renommée médicale canadienne. Les deux premiers, Jean Dussault et Claude Fortier, l’ont été à titre posthume. 

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