Archives des Les pouvoirs de la musique - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Tue, 04 Dec 2018 19:36:43 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 5 bonnes raisons de chanter en groupe http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/5-bonnes-raisons-de-chanter-en-groupe/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/5-bonnes-raisons-de-chanter-en-groupe/#comments Tue, 13 Nov 2018 16:26:50 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_dossier&p=30006665 De nombreuses recherches ont prouvé que la pratique d’un instrument de musique a une incidence positive sur les capacités cognitives et la concentration. Cependant, peu d’études se sont jusqu’à maintenant intéressées aux effets du chant sur le développement de ces …

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De nombreuses recherches ont prouvé que la pratique d’un instrument de musique a une incidence positive sur les capacités cognitives et la concentration. Cependant, peu d’études se sont jusqu’à maintenant intéressées aux effets du chant sur le développement de ces aptitudes.

Pascale Tremblay

En collaboration avec des spécialistes en musique, en phonologie et en psychologie, la professeure Pascale Tremblay 1, du Département de réadaptation, s’intéresse à l’influence du chant sur les mécanismes physiologiques, neuromoteurs et neurocognitifs qui sous-tendent la production de la parole et de la voix. Ses travaux visent, entre autres, à développer des stratégies pour prévenir ou retarder les effets du vieillissement sur la communication.

Ses études font état d’effets positifs du chant choral tant pour la communication, pour la cognition que pour la santé du cerveau. Comment se traduisent concrètement ces bénéfices?

1. Une voix plus stable
Lorsque nous entendons une voix, nous sommes généralement capables de dire si elle appartient à une personne jeune ou âgée. L’un des critères sur lequel nous nous appuyons alors est la stabilité de la voix, puisque le vieillissement altère cette qualité. «Les résultats préliminaires de notre étude, indique Pascale Tremblay, permettent d’affirmer que le chant stabilise la hauteur de la voix. Lors des tests, nous demandions, entre autres, aux participants de parler sur un ton triste, un ton joyeux et un ton neutre. Nous avons découvert que la voix des non-chanteurs est plus variable que celle des chanteurs lors d’un discours neutre. En fait, les chanteurs parviennent à mieux contrôler leur voix et possèdent de meilleures capacités pour la moduler.»

Or, la maîtrise de telles capacités, loin d’être anodine, permet de donner une meilleure impression en société. «La voix est l’une des caractéristiques majeures qui influencent notre jugement général d’une personne, et particulièrement d’une personne aînée. Sa voix sonne-t-elle bien? Si la réponse est affirmative, l’individu bénéficie d’une meilleure perception sociale», affirme la chercheuse.

2. Une capacité à parler plus distinctement
En vieillissant, les chanteurs parviennent à maintenir une meilleure articulation. «C’est important, souligne la professeure Tremblay, puisque les chanteurs âgés sont plus intelligibles pour les autres par rapport aux non-chanteurs.» Ils peuvent donc profiter d’une vie sociale plus intéressante et préserver plus longtemps une certaine qualité de vie. Le chant a également une influence sur le débit de la voix, ce qui a également une incidence sur la qualité des échanges des personnes aînées avec les autres.

Ces bienfaits du chant choral n’ont-ils d’intérêt que pour les personnes qui vieillissent? Pas nécessairement, répond la chercheuse. «La collecte de nos données, dit-elle, s’est terminée en août. Les volontaires qui ont participé à l’étude chantent au moins 60 minutes de manière continue chaque semaine depuis 2 ans. Par contre, ils n’ont pas tous la même expérience. Certains ont commencé à pratiquer l’activité il y a 2 ans, alors que d’autres chantent depuis 50 ans. Nous avons l’intention d’évaluer si le temps consacré à ce passe-temps au cours d’une vie a des répercussions sur nos résultats.»

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Si la musique apaise l’âme et contribue au bien-être de ceux qui l’écoutent, c’est peut-être encore plus vrai pour ceux qui la pratiquent. Airs et notes qui s’envolent deviennent autant de points d’attache pour ces personnes, les liant à un groupe et leur permettant d’œuvrer à une création commune. Plusieurs projets menés par des professeurs de la Faculté de musique en font la démonstration.

Maité Moreno

Parmi eux figure celui initié par la professeure Maria Teresa (Maité) Moreno 1. Lorsque les réfugiés syriens ont commencé à s’installer à Québec, en 2016, cette catalane d’origine a replongé dans les souvenirs de sa propre arrivée ici. «À l’époque, je voulais pratiquer une activité avec des Québécois pour développer des amitiés et apprendre le français», se souvient-elle. Elle s’était donc jointe à une chorale. En s’inspirant de son expérience, elle a lancé une idée à son collègue Francis Dubé: imaginer ensemble un projet musical basé sur l’échange culturel autour des danses et des musiques pour favoriser le bien-être des nouveaux arrivants.

Rapidement, d’autres professeurs du campus se sont joints à l’initiative, notamment Andrea Creech et Gérald Côté, également de la Faculté de musique, et Stéphanie Arsenault, de l’École de service social et de criminologie. Finalement, cette équipe a mis en place le collectif Chantons ensemble, dont les activités ont démarré à l’automne 2017. Ainsi, tous les samedis d’octobre à décembre, une vingtaine de personnes se sont réunies au pavillon Louis-Jacques-Casault: des réfugiés d’origine syrienne, mais aussi des Congolais, des Birmans et même des Québécois «de souche». Cette diversité était souhaitée par les créateurs du collectif pour favoriser l’intégration, éviter l’effet de ghetto ou les rivalités entre factions politiques différentes, et bénéficier d’une musique venue des quatre coins du monde.

Faire tomber les barrières
Également, les professeurs responsables ont choisi d’axer l’activité sur le partage. Au début, il fallait prendre le temps de déguster café et gâteaux, de faire des activités toutes simples pour briser la glace et entrer en relation avec l’autre en empruntant d’autres voies que les chemins musicaux. «Pour nous, c’était très important aussi de ne pas nier la culture d’origine des participants, de la valoriser, raconte Maité Moreno. Tous devaient se sentir acceptés, sans préjugés, tout en ayant accès à la culture de l’autre.»

Durant les ateliers hebdomadaires, chansons québécoises, birmanes, maghrébines, percussions de tambour ou airs de guitare se sont donc côtoyés en un joyeux mélange de musiques et de danses. Au fil des notes et des pas, les barrières ont commencé à s’effriter. Les réfugiés syriens, aux prises avec le stress d’apprendre une nouvelle vie, une nouvelle langue, ont apprécié les bulles de bon temps que leur procuraient ces samedis culturels. Plusieurs en ont profité pour améliorer leur français ou s’initier à un instrument, tandis que leurs enfants se faisaient garder à proximité. Parmi son répertoire varié, le groupe a notamment exploré un incontournable de la culture québécoise, à savoir la chanson Mon pays de Gilles Vigneault. Ils l’ont chantée, entre autres, lors de la cérémonie commémorant le premier anniversaire de l’attentat à la mosquée de Québec en janvier 2018.

Photo Muriel Leclerc

Lors de la même occasion, les membres du collectif ont aussi interprété une chanson qu’ils avaient eux-même composée, motivés par l’envie de raconter leur expérience. La langue de nos âmes cristallise ce sentiment d’appartenance au groupe et la découverte de leur nouvelle société. Cette création, devenue vidéoclip, témoigne de la force du groupe dont les membres sont bien décidés à continuer cette expérience hors du commun, même si la Faculté de musique n’en est plus officiellement responsable, alors que Maité Moreno met la dernière main à l’analyse du projet. Ravie de l’expérience, la professeure rêve que la pratique de la musique fasse partie intégrante des activités d’accueil offertes par les organismes communautaires aux nouveaux arrivants.

1 Maria Teresa (Maité) Moreno est aussi codirectrice du Laboratoire de recherche en formation auditive et didactique instrumentale (LaRFADI).

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Quand jeunes cerveaux et musique font la paire http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/quand-jeunes-cerveaux-et-musique-font-la-paire/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/quand-jeunes-cerveaux-et-musique-font-la-paire/#comments Mon, 12 Nov 2018 21:59:11 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_dossier&p=30006633 Snifoti a le nez
Plus long que ses pieds
Pendant qu’il mouche ses narines
Il tarlouche ses babines.

La comptine ludique Snifoti le tapir est bien plus qu’une suite de mots, certains inventés, qui riment sur fond rythmique. Chaque terme …

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Snifoti a le nez
Plus long que ses pieds
Pendant qu’il mouche ses narines
Il tarlouche ses babines.

La comptine ludique Snifoti le tapir 1 est bien plus qu’une suite de mots, certains inventés, qui riment sur fond rythmique. Chaque terme de cette ritournelle extraite du livre DC Des comptines pour apprendre a été minutieusement pensé par son concepteur, le professeur à la Faculté de musique Jonathan Bolduc 2, en collaboration avec un collègue orthophoniste. Le but: stimuler et développer le langage des tout-petits.

Jonathan Bolduc

Car on sait maintenant, grâce à la science, que l’attention, l’imagination, la mémoire, la motricité et même les habiletés langagières sont stimulées par la musique! «En favorisant le développement de ces capacités, la musique ne soutient rien de moins que la réussite scolaire», signale Jonathan Bolduc.

Grandir en chantant
Déjà, dans le ventre de sa mère, le fœtus réagit aux sons, au rythme et aux mélodies. À la naissance, la musique favorise l’attachement entre les parents et leur nouveau-né par la production d’hormones associées au plaisir, au bien-être et à la confiance. «Écouter ou faire de la musique déclencherait les mêmes hormones que lorsqu’on mange du chocolat!», soutient le professeur Bolduc.

Des études ont aussi montré que chanter des berceuses ou jouer un rythme imitant des battements de cœur permet de stabiliser la fréquence cardiaque des bébés prématurés, les aide à mieux téter et ainsi à prendre du poids plus rapidement. D’autres recherches ont constaté que les bébés demeurent calmes deux fois plus longtemps en présence d’une personne qui chante par rapport à une autre qui parle. Cet effet calmant de la musique se poursuit au fil du temps, aidant notamment les tout-petits à gérer leurs émotions et leurs comportements.

C’est d’ailleurs pendant la petite enfance que la musique a le plus d’influence. «Comptines et chansons devraient être omniprésentes dans les routines et les apprentissages de base», croit Caroline Bouchard 3, professeure spécialiste du développement global de l’enfant au Département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage. Une chanson pour se laver les dents, une comptine pour ranger les jouets, une autre pour apprendre les parties du corps. La musique a du sens pour les enfants et elle aide leur cerveau à développer des stratégies d’apprentissage ainsi que la mémoire auditive et la concentration. Les petits apprennent ainsi plusieurs notions sans le savoir!

Caroline Bouchard

La plupart des chercheurs recommandent donc d’éveiller les 0-5 ans à la musique. «Vingt minutes de musique à coup de petites chansons, de jeux musicaux ou de comptines tout au long de la journée seraient l’idéal, notamment dans les services de garde», mentionne Jonathan Bolduc.

Le chercheur précise qu’il n’est pas nécessaire d’apprendre à jouer d’un instrument en particulier pour bénéficier des effets de la musique. Il suggère d’ailleurs d’attendre vers 4-6 ans avant d’initier les enfants au piano, à la guitare ou au violon. «Avant cet âge, la plupart n’ont pas la maturité, la concentration et la coordination pour ça.»

1 Bolduc, J. et Lefebvre, P. (2017). Des comptines pour apprendre. Les éditions Passe-Temps.

2 Jonathan Bolduc est aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada en musique et apprentissages, directeur du Laboratoire Mus-Alpha, membre du Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) et membre associé du Laboratoire international de recherche sur le cerveau, la musique et le son (BRAMS).

3 Caroline Bouchard est aussi membre du Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES).

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Une science qui résonne http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/une-science-qui-resonne/ http://www.contact.ulaval.ca/article_dossier/une-science-qui-resonne/#comments Mon, 12 Nov 2018 21:02:50 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_dossier&p=30006624 On a longtemps cru qu’art et science s’opposaient. Et s’il en était tout autrement? Lier les deux, en musique par exemple, permet de mieux comprendre l’utilité de cette forme d’art pour la société.

Professeure à la Faculté de musique de …

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On a longtemps cru qu’art et science s’opposaient. Et s’il en était tout autrement? Lier les deux, en musique par exemple, permet de mieux comprendre l’utilité de cette forme d’art pour la société.

Professeure à la Faculté de musique de l’Université Laval, Sophie Stévance 1 a mis en place des méthodes de recherche qui interpellent différentes spécialités afin de mettre en lumière tout le potentiel de la musique pour agir favorablement sur les humains. Musicienne de formation, elle œuvre à la mise en place des conditions favorables à l’atteinte de cet objectif, qu’il s’agisse de création, de performances sportives ou d’outil thérapeutique.

Sophie Stévance

Depuis quand s’intéresse-t-on à la musique comme objet de recherche?
La musicologie remonte à la fin du 19e siècle. Traditionnellement, cette science s’intéressait surtout à l’histoire de la musique. C’est un de ses aspects importants, car questionner l’histoire dans différents domaines permet de mieux comprendre l’évolution d’une société. Cela dit, aujourd’hui, la musicologie est bien plus que cela. C’est une discipline qui va plus loin, elle est plus vaste et plus inclusive. C’est pour cette raison que l’on parle désormais de recherche en musique.

Sur quoi porte la recherche en musique et à quoi peut-elle servir?
En tant que chercheurs en musique, nous travaillons avec l’idée de mieux saisir l’humain dans son entier, de même que la société, et cela par une meilleure compréhension de la musique. Nous voulons soutenir les artistes, mais aussi l’ensemble de la population, tout en participant à l’avancement des connaissances. Comment consomme-t-on la musique? En quoi est-elle si importante dans nos vies? La musique est partout, dans les stades, les ascenseurs, les supermarchés. Elle va des berceuses aux hymnes nationaux en passant par les chants traditionnels. Chacun de nous préfère différents genres et styles musicaux. Dans cette optique, je cherche par mes travaux à mettre en valeur ce en quoi la musique peut être utile pour mieux comprendre les gens sur la base de leurs relations avec cette forme d’art. Or, dans cette démarche, la recherche-création s’avère fort utile.

Qu’est-ce que la recherche-création exactement?
C’est une approche novatrice qui combine les pratiques distinctes de la création et de la recherche. La conjugaison de ces deux modèles nous permet d’atteindre des objectifs que l’on ne pourrait obtenir avec une démarche traditionnelle. En musique, par exemple, l’idée est d’observer et d’analyser les interactions entre la recherche (musicologie) et la création (pratique musicale) et ce qu’elles font émerger comme «savoir» et comme «faire».

De plus, parce que cette méthode est éminemment collaborative, elle nous permet d’aller chercher des expertises diverses pour arriver à nos fins. Ainsi, pour mieux comprendre mon objet de recherche, je fais appel à des collaborateurs comme des sociologues, des psychologues et même des ingénieurs. Je fais interagir d’autres compétences, je réunis des méthodes qui proviennent d’autres disciplines pour avoir une vision à 360o de la musique prise dans son sens le plus large possible. J’ai besoin de ces autres méthodes, certaines en sciences humaines et sociales, d’autres plus empiriques, pour mener des projets qui vont permettre de mieux comprendre les phénomènes humains observés.

1 Sophie Stévence est également directrice du Groupe de recherche-création en musique (GRECEM), membre du comité d’administration de la Société de musique des universités canadiennes (MusCan), membre du comité de direction de l’Institut du patrimoine culturel (IPAC) et membre du conseil d’administration et du comité scientifique de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM).

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