Archives des Automne 2010 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Wed, 04 May 2016 15:16:37 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Apprendre @ l’Université Laval http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/apprendre-luniversite-laval-1981/ Wed, 08 Sep 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Introduction à la littérature biblique, Introduction à la carte du monde, Vieillir à travers le monde… Pour les premiers adeptes de l’apprentissage à distance, ces titres de cours évoquent sans doute de beaux souvenirs. Ils sont aussi …

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Introduction à la littérature biblique, Introduction à la carte du monde, Vieillir à travers le monde… Pour les premiers adeptes de l’apprentissage à distance, ces titres de cours évoquent sans doute de beaux souvenirs. Ils sont aussi synonymes des premiers grands succès de l’Université Laval dans le domaine. Aujourd’hui, le Bureau de la formation à distance propose plus de 500 cours répartis dans une cinquantaine de programmes. Deux programmes complets de baccalauréat et deux de maîtrise peuvent même être entièrement réalisés de cette façon!

Pour l’année 2009-2010, les cours suivis loin des salles de classe représentaient près de 10% de tous les crédits obtenus par les étudiants de l’Université. Un score qui doit gros à Internet puisque la quasi-totalité (94%) des cours à distance empruntent désormais la voie de ce réseau.

Le hasard et la nécessité
L’Université entre dans les maisons depuis 1984. «Tout a commencé un peu par hasard avec des productions télévisuelles qui devaient servir de complément à des cours en salle, rappelle Jean-Benoît Caron, directeur du Bureau de la formation à distance. Mais puisque ces premiers compléments étaient diffusés dans tout le Québec, nous avons pensé offrir à ceux qui le voulaient de s’inscrire en bonne et due forme au cours, et de leur fournir la base sur papier.»

Au départ, l’Université misait sur la formation à distance pour répondre aux besoins d’une clientèle incapable de fréquenter le campus: habitants de régions éloignées, travailleurs sans disponibilité aux heures régulières de cours, personnes à mobilité réduite, etc. «C’était aussi une façon d’offrir de la formation continue aux diplômés de l’Université», précise Jean-Benoît Caron. Aujourd’hui, ces deux clientèles sont toujours au rendez-vous. Mais on voit aussi des étudiants suivre leur cours à distance dans un coin du pavillon Jean-Charles-Bonenfant ou à la cafétéria du Palasis-Prince.

L’offre de cours a reposé pendant une vingtaine d’années sur l’initiative personnelle des professeurs ou encore sur la volonté d’un département d’accroître l’accessibilité à son curriculum. Jusqu’en 2005. À ce moment, l’Université change de cap et adopte une politique qui fait de la formation à distance l’un des axes de croissance de l’établissement, appuyée par un budget.

Synchrone et asynchrone
L’évolution des technologies de communication, Internet en tête, a changé la donne en ouvrant des perspectives d’interactivité inédites jusque-là. Actuellement, WebCT et Elluminate sont les deux plateformes technologiques les plus utilisées. La première permet, grâce à des sites Web, d’apporter un complément aux cours à distance offerts principalement sous forme papier (ou en version pdf). Ainsi, chaque cours a son site, qui comprend un forum de discussion et des boîtes de courriel pour favoriser les échanges. Ce type de cours est dit asynchrone puisque chaque étudiant acquiert les connaissances ou participe à un forum au moment qui lui convient le mieux.

Avec la seconde plateforme (Elluminate), on instaure plutôt une classe virtuelle où tous les participants sont mobilisés en même temps, chacun chez soi devant son ordinateur, et qui permet des échanges verbaux directs entre le professeur et les étudiants. On parle alors de mode synchrone. Le professeur peut utiliser une sorte de «tableau noir» virtuel pour ajouter à ses explications. Un forum, des adresses de courriel et un site Web associé au cours sont aussi au menu.

C’est ce deuxième modèle qui gagne en popularité. Le Département d’informatique et de génie logiciel propose même un baccalauréat complet en mode synchrone. Créé en 2004, grâce à une subvention de l’ACDI, pour une diffusion dans huit pays africains membres de l’Université virtuelle africaine, le programme est offert au Québec depuis 2009. Il est conçu pour que l’étudiant ait le choix, en début de session et pour chacun de ses cours, entre les versions en classe et à distance.

Les avantages du mode synchrone sont indéniables. «L’interactivité est essentielle au sein de la classe virtuelle», estime Mario Marchand, directeur du Département d’informatique et de génie logiciel. D’ici 20 ans, assure-t-il, l’Université sera en mesure d’offrir tous ses cours à distance en mode synchrone. Il ne restera aux étudiants qu’à choisir ceux auxquels ils préfèrent assister en chair et en os.

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SUR LES TRACES DE RENÉ LÉVESQUE

«J’ai vu naître la télévision. J’étais fasciné par René Lévesque qui, devant son tableau noir à l’émission Point de mire, nous expliquait les grands enjeux de la politique internationale.» Alors, quand l’occasion de concevoir le premier cours télévisé de l’Université Laval s’est présentée, en 1984, Jean-Claude Filteau n’a pas hésité. «Il y avait une belle équipe de production à l’Université pour m’appuyer dans mes premiers pas», se rappelle le professeur de théologie aujourd’hui à la retraite.

Depuis, son cours Introduction à la littérature biblique (rebaptisé L’univers de la Bible) est devenu un best-seller de la formation à distance. Il a été largement diffusé au Québec par le Canal Savoir, qui en a subventionné la nouvelle mouture de 2001, et est connu dans plusieurs pays de la francophonie. Sanctionné par un examen final en classe, il sert entre autres à la formation des prêtres en Afrique. Au Québec, il s’adresse non seulement aux jeunes étudiants du programme régulier en théologie, mais aussi à une clientèle plus âgée inscrite au certificat en théologie, un programme qui peut d’ailleurs se suivre entièrement à distance.

À l’origine, il s’agissait d’un cours où l’émission télévisée servait d’appui à une documentation écrite. Aujourd’hui, Internet permet une plus grande interaction entre les étudiants et le professeur en direct, ainsi qu’une écoute de la reprise diffusée à certaines heures. Le cours est aussi disponible sous forme de DVD. Avec ce cours télévisé, Jean-Claude Filteau, conteur dans l’âme, a appris à se discipliner: «En classe, j’avais tendance à m’emballer et à raconter des histoires. À la télévision, le temps est compté rigoureusement.»

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UNE NOUVELLE FAÇON DE FAIRE

Titulaire d’un baccalauréat en administration, Jonathan Lessard est inscrit à la maîtrise en gestion des technologies de l’information (qui marie cours en classe et à distance) ainsi qu’au microprogramme de deuxième cycle sur la gestion des connaissances et la e-formation en entreprise (entièrement en ligne). Même s’il réside à Québec, l’étudiant apprécie les cours à distance entre autres parce qu’ils lui évitent de se déplacer: «Je gagne beaucoup de temps et, autre avantage, il est possible de suivre ou revoir les cours en mode asynchrone.»

En général, il constate de la part des concepteurs un grand soin apporté à la présentation de la matière et à la structure du cours à distance. «En classe, constate-t-il, le professeur peut se permettre d’être moins organisé parce qu’il obtient un feedback rapide des étudiants et peut s’adapter.»

Pendant la formation à distance, les réactions du professeur ne doivent pas manquer. «C’est la différence entre un bon et un mauvais cours, précise Jonathan Lessard. Comme l’étudiant doit être autonome, il est important qu’il sache s’il va dans la bonne direction.»
 
Alors qu’il s’apprête à entreprendre une carrière, le fait de ne pas avoir fréquenté le campus pour se constituer un réseau ne l’effraie pas du tout. «Ma situation est presque la norme dans mon domaine d’emploi, souligne-t-il. Et puis, j’entretiens un réseau de contacts à distance. C’est la nouvelle façon de voir les relations. Il faut simplement apprendre à intégrer les aspects relationnels et émotionnels dans nos communications.»

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L’UNIVERSITÉ DANS LES CHAMPS

Afin de joindre les agronomes éparpillés aux quatre coins de la province ainsi que les finissants du baccalauréat en agronomie et du certificat en production laitière et bovine, le Département des sciences animales a conçu trois cours offerts à distance. Tous trois combinent les approches synchrones et asynchrones.

Ces cours reposent sur l’étude de cas et la résolution de problèmes. Par exemple, les étudiants inscrits au cours Gestion technicoéconomique de l’entreprise laitière doivent faire des études de cas réels et proposer des solutions. «Nous présentons les cas en mode synchrone, explique Édith Charbonneau, professeure au Département des sciences animales. Nous nous assurons que tout le monde part dans la bonne direction et, ensuite, les étudiants travaillent de leur côté pour résoudre le problème soumis.» Ils peuvent, entre autres, aller puiser de l’information sur le site Web du cours.

Après cette démarche, les étudiants présentent à tour de rôle leurs solutions lors d’une séance en mode synchrone. «Nous veillons à ce que tout le monde participe à la discussion, précise Édith Charbonneau. Ce mode crée une dynamique de groupe très intéressante.»

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ABOLIR LA DISTANCE

Claire Boisclair et Roxanne Joly sont toutes deux inscrites au microprogramme de deuxième cycle en gestion des personnes et des organisations d’enseignement, offert à distance. Si la première, coordonnatrice du Service des ressources humaines du Cégep de Victoriaville, aurait pu opter pour un cours en salle, la seconde n’avait pas vraiment le choix.

En effet, Roxanne Joly enseigne le français et l’histoire aux élèves du secondaire de Mistissini, au nord de Chibougamau. «Mais si je pouvais choisir, je suivrais quand même un cours à distance», lance-t-elle. Ayant déjà suivi des cours par correspondance avec une documentation uniquement papier, l’enseignante peut témoigner des avantages de la technologie: «C’est beaucoup plus dynamique. En plus, le forum permet d’échanger avec les autres étudiants et le professeur.»

Les deux femmes apprécient particulièrement la souplesse que procure la formation à distance en mode synchrone. «Il est possible de suivre le cours où qu’on soit puisqu’il suffit de se brancher sur Internet», remarque Claire Boisclair, qui souhaitait expérimenter la formule synchrone afin de se tenir à jour sur les nouvelles technologies d’enseignement.

«Au départ, se rappelle-t-elle, je craignais qu’il soit difficile de créer des liens avec les autres étudiants. Ce n’est pas le cas, même si ce n’est pas aussi facile qu’en classe.» Au contraire, Roxanne Joly considère qu’il est plus facile de créer des liens à distance: «En classe réelle, l’attitude des gens et le langage corporel peuvent parfois créer des obstacles. À distance, on découvre les personnes par leurs interventions dans le cours.»

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SOUPLESSE POUR LE DROIT

Soucieuse d’élargir son offre de cours à distance, la Faculté de droit a demandé au chargé de cours Denis LeMay de revoir entièrement le contenu et la présentation du cours Introduction générale au droit pour l’année 2006-2007.

Cette formation, offerte principalement comme cours optionnel aux étudiants des autres facultés, permet beaucoup de souplesse. À partir d’un plan de cours détaillé, l’étudiant choisit un certain nombre de modules afin de se familiariser avec les implications légales propres aux domaines qui le concernent plus particulièrement –l’architecture et le génie, par exemple.

Pour l’instant, le cours repose essentiellement sur une documentation papier –également disponible en version pdf. L’étudiant travaille seul, mais grâce à la plateforme WebCT, il peut interagir avec ses collègues dans un forum et par courriel. L’étudiant organise donc son horaire (le cours est d’ailleurs très populaire en été), mais il lui faut faire preuve de discipline et d’autonomie pour respecter le calendrier.

Ce type de cours est tout aussi exigeant pour le professeur. «Devant des étudiants en salle, explique Denis LeMay, je maîtrise suffisamment la matière pour improviser un peu ma présentation à partir de quelques notes. À distance, je n’ai pas le choix, je dois tout écrire.» M. LeMay assure aussi une présence soutenue, consultant courrier électronique et forum plusieurs fois par jour, une assiduité fort appréciée des
étudiants.

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Témoignages de diplômés
Lisez les témoignages de trois diplômés qui ont suivi des cours en ligne de l’Université, qu’ils habitent le Cameroun, le Sénégal ou à deux pas du campus.

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Le nouveau visage de l’enseignement http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/le-nouveau-visage-de-lenseignement-2141/ Wed, 08 Sep 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Cet automne, les étudiants des programmes d’ergothérapie, médecine, orthophonie et physiothérapie de la Faculté de médecine ainsi que les étudiants des facultés de sciences infirmières et de pharmacie fréquentent tous le pavillon Ferdinand-Vandry. Ce pavillon a fait peau neuve pour…

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On doit au gouvernement du Québec, à l’Université Laval et à de nombreux partenaires le financement et la réalisation du Projet Santé. Pour remercier les donateurs de leur soutien, l’Université a adopté une politique de reconnaissance très novatrice qui respecte des exigences rigoureuses en matière d’éthique. Ainsi, des espaces du nouveau complexe, aménagés grâce à la générosité de donateurs, sont désignés du nom de personnes ayant marqué le domaine de la santé. Dernièrement, en plus de la Great-West Life, deux donateurs ont reçu cette marque de reconnaissance.

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DON FERTILE POUR PRÉPARATION STÉRILE

Grâce à un investissement majeur de 750 000$, Sandoz Canada est devenu l’unique partenaire de la Faculté de pharmacie dans le développement du nouveau programme de formation sur les préparations stériles et un allié du Projet Santé par sa contribution à la mise sur pied du laboratoire de manipulations stériles dans le Centre Apprentiss.

En plus de former les futurs pharmaciens avec de l’équipement à la fine pointe de la technologie correspondant à des normes élevées, la Faculté peut ainsi répondre aux besoins de formation continue d’un grand nombre de pharmaciens du Québec.

Sandoz a choisi de désigner le laboratoire de manipulations stériles du nom de Sœur Jeanne Bourassa de la communauté des Augustines qui fut, pendant 26 ans, pharmacienne en chef à l’Hôtel-Dieu de Québec. La religieuse a notamment fait reconnaître les hôpitaux comme lieux de formation pour les pharmaciens. Elle a aussi favorisé leur intégration au sein des équipes de soins, prônant bien avant l’heure les vertus de l’interdisciplinarité.

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POUR DES LABOS ULTRAMODERNES

Parce qu’il est sensible aux besoins en santé, le président de Boa-Franc|Mirage, Pierre Thabet, a soutenu le Projet Santé. Selon lui, l’apprentissage de la collaboration interprofessionnelle et une formation pratique de haut niveau grâce à des laboratoires ultramodernes constituent des atouts majeurs pour de futurs professionnels de la santé.

La contribution financière de l’entreprise beauceronne Boa-Franc|Mirage est reconnue par la désignation d’une salle du Centre Apprentiss «Salle de débreffage Yves-Morin». Le Dr Morin, qui est cardiologue, a exercé une influence déterminante pour l’amélioration des services en santé au Québec. Il a notamment participé au développement du Centre hospitalier de l’Université Laval et de l’Institut de cardiologie de Québec. Il s’est de plus distingué par son importante contribution à l’évolution de la recherche clinique, et ce, autant au niveau national qu’international.

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Viol de guerre: non à l’impunité http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/viol-de-guerre-non-a-limpunite-1991/ Wed, 08 Sep 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Pas besoin de remonter aux calendes grecques pour constater que les violences sexuelles font intimement partie des périodes de conflit dans le monde. Quand le droit prend le bord, les coups pleuvent, la mort rôde et les belligérants violent leurs…

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Cependant, un changement s’opère depuis peu. Le droit international ne nie plus ce crime si longtemps occulté. Les législations évoluent, comme le constate Fannie Lafontaine, professeure de droit international à la Faculté de droit, à qui Contact a posé ses questions.

Quand a-t-on décidé que la violence sexuelle en temps de guerre était un crime?
Il a fallu attendre l’arrivée des tribunaux ad hoc, créés au milieu des années 1990: Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et Tribunal pénal international pour le Rwanda. Même lors des procès de Nuremberg, toute de suite après la Seconde Guerre mondiale, aucune accusation pour violence sexuelle n’a été portée. Pas plus qu’au tribunal de Tokyo mis sur pied à la même époque où certaines poursuites concernaient pourtant les femmes de réconfort (ndlr: 200 000 femmes esclaves sexuelles pour 7 millions de soldats), mais on parlait alors de violations contre la dignité… la dignité des hommes, les vaincus, dont on violait les femmes! Ce n’est que récemment que la notion de crime de viol, reconnu comme un crime contre l’humanité, a été introduite. On l’a ensuite élargie à d’autres violences sexuelles: grossesse forcée, prostitution forcée, stérilisation forcée, nudité forcée… La Cour pénale internationale, mise sur pied en 1998, a une liste beaucoup plus explicite de crimes de violence sexuelle.

Quel a été l’élément déclencheur de cette prise de conscience internationale?
En ex-Yougoslavie et au Rwanda, les actes de violence sexuelle ont été captés par des caméras, en direct. Il devenait presque impossible de ne pas s’y attarder, même si au départ cela a demandé beaucoup de pression pour que les procureurs, hommes et femmes, s’y intéressent. En ex-Yougoslavie, on recense près de 40 000 viols durant le conflit. Au Rwanda, 250 000 à 500 000 femmes, surtout des Tutsies, ont été violées, et les deux tiers ont contracté le virus du sida. Ce sont des chiffres vraiment atroces. Sans parler du Sierra Leone, où de 50 000 à 60 000 femmes ont été violées durant la guerre civile. Les chiffres viennent d’ONG ou de l’ONU, mais ils restent largement sous-estimés.

Que signifient les violences sexuelles pour ceux qui les commettent?
C’est un crime comme un autre, en temps de guerre. On tue, on viole, on torture. Parfois, cela représente aussi un butin pour l’armée victorieuse qui considère que les femmes appartiennent aux soldats vainqueurs. C’est une démonstration de puissance: on domine la femme de l’ennemi. Il peut aussi y avoir des objectifs plus précis, par exemple le nettoyage ethnique: on viole pour qu’un certain groupe fuie une région.

Cela va aussi jusqu’au viol pour exterminer un peuple. Dans le premier jugement du Tribunal pénal international pour le Rwanda en 1998, l’affaire Akayesu (ndlr: reconnu coupable d’avoir exhorté au génocide), on a défini le viol comme un acte de génocide lorsque commis avec l’intention de détruire un groupe. En effet, le viol peut notamment rendre les femmes «non mariables» ou leurs enfants «hors-lignée».

Le viol en temps de guerre se limite-t-il aux femmes?
Le viol des hommes est encore plus tabou que celui des femmes. Il existe tout de même certains rapports sur des actes de guerre de nature sexuelle contre les hommes, par exemple lorsqu’on les oblige à rester nus 24 heures dans une cellule sous l’œil des tortionnaires, sans aller jusqu’au viol avec pénétration. En ex-Yougoslavie, on parle dans certains procès d’actes de violence sexuelle avec l’utilisation d’objets. Certains soulignent d’ailleurs qu’on néglige la violence sexuelle contre les hommes, mais l’échelle n’est pas du tout la même…

Quels sont les conflits récents où la violence sexuelle est la plus systématique?
La République démocratique du Congo (RDC) vient en tête, avec 30 000 femmes violées en six mois, en 2007. La majorité des conflits africains ont eu des graves problèmes de violence sexuelle, mais cela ne se limite pas à l’Afrique, loin de là. Par contre, l’ampleur des violations des droits de la personne en RDC est telle que la violence sexuelle prend une place immense, longtemps sous-évaluée. C’est aussi très grave ce qui se passe au Darfour (Soudan), de même qu’en Colombie où le conflit entre les rebelles des FARC et les groupes paramilitaires continue. Sans parler du Rwanda et de l’ex-Yougoslavie, dans un passé récent.

Les belligérants reconnaissent-ils désormais la violence sexuelle?
Le déni continue. Par exemple, certains soutiennent que les bons musulmans ne font jamais ça. Et je me souviens d’une réunion à laquelle j’assistais, de même que Louise Arbour, alors haute-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, et sa chef de cabinet. Deux interlocuteurs du gouvernement soudanais de haut niveau nous disent: «Oui, oui, la violence sexuelle au Darfour, nous sommes au courant. Mais entre vous et moi, les femmes au Darfour sont faciles…»! Et là, il faut bien comprendre que non seulement ils disent ça à une femme, mais en plus à la haute-commissaire des droits de l’homme! Ceci dit, je ne veux pas limiter cette réalité à l’Afrique, il s’agit d’une réalité mondiale en situation de conflit.

Que permet la reconnaissance judiciaire des violences sexuelles?
De lever le tabou. En décidant que ce crime ne serait plus oublié, la communauté internationale a accompli un pas de géant. Cela devient aussi grave que les autres crimes de guerre ou contre l’humanité, ce qui n’était pas le cas avant. D’autre part, les procureurs des tribunaux internationaux portent désormais plus d’attention à ces crimes pour les inclure dans les actes d’accusation.

Il a fallu beaucoup de travail des ONG qui militent pour le droit des femmes avant de convaincre les procureurs d’adopter un nouveau système. Un gros policier sans formation débarquant dans un village et exigeant d’une femme qu’elle lui raconte son histoire, ça ne marchera pas! Désormais, le personnel est formé en violence sexo-spécifique.

Cela empêchera-t-il la répétition de ce genre de violence?
Non, bien sûr, de la même façon que le droit criminel ici n’empêche pas les meurtres. Il ne faut pas penser que le droit pénal, international ou non, a une visée de prévention absolue. Cependant, le message passe: la violence sexuelle est intolérable. Par conséquent, si on en constate, ce crime va être jugé au même titre que la torture ou le meurtre. Autre impact, cela modifie les droits nationaux, en particulier dans des États comme le Soudan où le viol n’était pas reconnu comme crime de guerre.

En fait, la violence sexuelle en temps de conflit armé, c’est un symptôme d’une maladie plus grave, celle de l’inégalité hommes-femmes en temps de paix. En temps de guerre, tout est exacerbé: on tue plus facilement, on viole plus facilement.

Quel rôle joue l’Organisation des Nations unies qui, récemment, a désigné une envoyée spéciale pour les violences faites aux femmes et aux enfants dans les conflits?
L’ONU est un organisme gigantesque qui se préoccupe des droits des femmes de différentes manières. La nouvelle envoyée spéciale, Margot Wallström, va travailler avec les missions de paix et coordonner les actions en cours. Sa nomination est un geste politique qu’il faut saluer. Tout comme il faut applaudir les récentes résolutions du Conseil de sécurité adoptées sous le chapitre 7 de la Charte de l’ONU, concernant les situations qui menacent la paix et la sécurité internationales. Ces résolutions condamnent les violences sexuelles.

En plus d’envoyer un signal fort de la communauté internationale, cela a des répercussions sur le terrain. Un travail de fond s’accomplit aussi avant et après le conflit. Quand la reconstruction démarre avec les changements constitutionnels, les droits des femmes prennent plus de place sur papier.

Par ailleurs, il y a quelques années, des casques bleus de l’ONU en mission en Haïti et en RDC ont été accusés d’avoir commis des crimes sexuels…

C’est absolument horrible! Toutefois, l’ONU a une politique de tolérance zéro, mise en œuvre dans chaque mission de paix. Un soldat de n’importe quel pays ne devient pas un saint parce qu’il porte un casque bleu… L’institution, elle, doit s’assurer que ce genre d’acte ne soit pas toléré et que les États d’appartenance des soldats mènent des poursuites.

Quelle sera la prochaine étape juridique à franchir après la reconnaissance des violences sexuelles comme crime?
Il va falloir qu’il y ait aussi des poursuites systématiques au niveau national, en parallèle avec les procédures internationales. L’action menée par la communauté internationale doit faire tomber les tabous dans le système pénal des États, et ça, c’est loin d’être gagné.

Le Canada a-t-il un rôle important à jouer dans ces dossiers?
Oui, car c’est un pays qui a une histoire intéressante en matière de poursuites contre les violences sexuelles, ainsi que pour la mise en place de tribunaux internationaux. Le Canada devrait continuer d’être un leader en matière de droits de la personne. Lorsqu’il a poursuivi un Rwandais, Désiré Munyaneza, pour crimes contre l’humanité, les chefs d’accusation comprenaient le viol, mais pas les autres violences sexuelles… C’est un cas où le Canada aurait pu aller plus loin. Contribuer à établir la jurisprudence est fondamental.

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En un éclair http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/en-un-eclair-2151/ Wed, 08 Sep 2010 05:00:00 +0000 http://testguid L’ADUL ET LE CODRUL AU TABLEAU D’HONNEUR
Les noms du CODRUL (Comité des diplômés retraités de l’Université Laval) et de l’ADUL sont désormais inscrits au tableau d’honneur du Service des résidences de l’Université. Deux activités ont retenu l’attention du comité…

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L’ADUL ET LE CODRUL AU TABLEAU D’HONNEUR
Les noms du CODRUL (Comité des diplômés retraités de l’Université Laval) et de l’ADUL sont désormais inscrits au tableau d’honneur du Service des résidences de l’Université. Deux activités ont retenu l’attention du comité de sélection rattaché au Conseil des résidences: la Fête de Noël offerte depuis cinq ans aux étudiants des résidences, ainsi que les milliers de sacs-cadeaux remis aux étudiants en fin d’année scolaire, afin de leur donner un petit coup de main. Il va sans dire que cet honneur revient principalement aux bénévoles du CODRUL, diplômés retraités, lesquels mettent beaucoup de cœur et d’efforts à la réussite de ces deux activités.

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LE RENDEZ-VOUS D’AUTOMNE

Pour une 10e saison consécutive, l’ADUL présente ses Rendez-vous d’avant-match qui se tiennent deux heures avant les parties locales du club de football Rouge et Or. Les prochaines rencontres auront lieu le 26 septembre, les 3 et 17 octobre ainsi que, si le Rouge et Or participe à ces parties éliminatoires, les 6, 13 et 20 novembre. Le 27 novembre, jour où se disputera la finale canadienne (Coupe Vanier), se tiendra un ultime Rendez-vous d’avant-match.

Ces rencontres festives se déroulent sous le grand chapiteau blanc de l’ADUL, sur le terrain de stationnement situé au sud du stade extérieur du PEPS. Au menu : dégustation entre supporteurs des mets de circonstance et cliniques « Parlons football » animées par des experts des règles et des stratégies de ce sport. Information: www.adul.ulaval.ca/sgc/rendez_vous

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REMISE DES PRIX JEUNES DIPLÔMÉS


Cette année, la cérémonie de remise des Prix Jeunes diplômés se tiendra le mercredi 10 novembre. Ce prix se traduit par la remise de la médaille Raymond-Blais. Attribué depuis 1987, il rend hommage à des diplômés de moins de 35 ans en reconnaissance de leur réussite exceptionnelle, de leur façon remarquable de s’illustrer dans leur jeune carrière et de faire ainsi rayonner leur alma mater partout dans le monde. Tous les diplômés, étudiants et membres de la communauté universitaire sont invités à cette cérémonie. Information et réservation: 418 656-3242 ou www.adul.ulaval.ca/sgc/jeunes

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ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE
Vous avez des questions ou des suggestions concernant le fonctionnement de l’Association des diplômés de l’Université Laval? Venez les formuler et prendre connaissance de l’état de votre Association lors de la prochaine assemblée générale annuelle, qui se tiendra le jeudi 23 septembre 2010, à 17h30, à la Salle Le Cercle du pavillon Alphonse-Desjardins. Stationnement gratuit à compter de 16h30, au niveau 00 du pavillon. Information: 418 656-3242 ou www.adul.ulaval.ca/sgc/assemblee

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RETROUVAILLES QUINQUENNALES 2010

Les diplômés des promotions qui souligneront l’événement (1965, 1970, 1975, 1980, 1985, 1990, 1995, 2000 et 2005) sont conviés à se réunir dans une ambiance festive pour célébrer, se retrouver, se souvenir et échanger le samedi 23 octobre, dès 17h. Au programme, cocktail et repas quatre services au pavillon Alphonse-Desjardins pour la plupart des facultés ; deux facultés célébreront leurs retrouvailles dans leur pavillon facultaire et cinq facultés feront de même uniquement pour le cocktail et poursuivront avec le repas au Desjardins.

Tous les détails figurent dans la lettre d’invitation envoyée en août à tous les diplômés dont les promotions ont un responsable. Consultez le www.adul.ulaval.ca/sgc/responsables pour voir la liste des promotions représentées. Si vous n’avez pas reçu d’invitation alors que votre promotion figure dans cette liste, communiquez avec Diane Blouin au 1 800 463-6875, au 418 656-3242 ou à Diane.Blouin@adul.ulaval.ca. Information: www.adul.ulaval.ca/sgc/retrouvailles

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L’autre vie des plaquettes sanguines http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/lautre-vie-des-plaquettes-sanguines-2001/ Wed, 08 Sep 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Elles naissent dans la moelle osseuse et, après une petite semaine de travail, s’en vont mourir dans la rate ou le foie. Pendant plus d’un siècle, on a cru que leur courte vie était consacrée tout entière à la coagulation…

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La multiplicité de leurs fonctions étonne parce qu’au sens strict du terme, les plaquettes ne sont pas des cellules. Elles proviennent des cellules souches du sang –les mêmes qui donnent les globules rouges et les globules blancs–, mais leur différenciation conduit à une cellule-mère, le mégacaryocyte, ainsi nommé parce qu’il contient jusqu’à 32 fois plus d’ADN que la normale. À la fin du processus de maturation, le mégacaryocyte éclate et libère entre 5000 et 10 000 plaquettes de forme discoïdale, quatre fois plus petites qu’un globule rouge. Un adulte en bonne santé produit ainsi 100 milliards de nouvelles plaquettes chaque jour.

Bien qu’elles soient dépourvues de noyau et d’ADN, les plaquettes sont aussi actives que les autres cellules sur le plan métabolique. Elles fabriquent au bas mot 1100 protéines qui interviennent dans des mécanismes indispensables au bon fonctionnement et à la guérison du corps. Ainsi, dans les secondes qui suivent la rupture d’un vaisseau sanguin, les plaquettes qui entrent en contact avec les tissus adjacents libèrent des protéines qui jouent un rôle essentiel dans la formation du caillot. En quelques minutes, la barrière qui jugule le saignement est dressée.

Leur travail ne s’arrête pas là. Dans les 24 heures qui suivent, les plaquettes produisent des protéines qui attirent vers la blessure des cellules sanguines spécialisées dans la destruction des tissus endommagés et des microorganismes. Puis, pendant plusieurs jours, elles libèrent des facteurs de croissance qui facilitent la formation de nouveaux vaisseaux sanguins et la réparation des tissus.

Mais les plaquettes n’apportent pas que du bon. Elles sont impliquées dans les infarctus, les accidents vasculaires cérébraux, les embolies pulmonaires et l’athérosclérose, des maladies qui ont un dénominateur commun: l’inflammation. «Leur effet pro-inflammatoire nous a donné l’idée de vérifier si elles intervenaient dans le développement de l’arthrite rhumatoïde, une maladie des articulations qui s’accompagne elle aussi d’inflammation», explique Éric Boilard, professeur à la Faculté de médecine.

Lors de son stage postdoctoral à l’Université Harvard, le chercheur a découvert que le liquide qui entoure les articulations des personnes atteintes de cette maladie contient d’abondantes quantités de microscopiques vésicules libérées par les plaquettes. Lorsqu’on ajoute ces vésicules à un milieu de culture contenant des cellules provenant des articulations, elles induisent la synthèse de molécules caractéristiques de la réponse inflammatoire. À l’inverse, on parvient à atténuer les symptômes arthritiques chez des souris en réduisant leur taux de plaquettes. «Il serait intéressant de vérifier si ces vésicules sont également impliquées dans les autres maladies inflammatoires», suggère le chercheur.

Ni trop, ni trop peu
La concentration sanguine des plaquettes est déterminante pour la santé. Trop élevée, elle ouvre la voie aux thromboses et aux maladies inflammatoires; il faut alors recourir à des médicaments antiplaquettaires. Trop basse, elle augmente les risques d’hémorragies mortelles; il faut alors accroître l’abondance des plaquettes, notamment en procédant à des transfusions lorsque l’état du patient l’exige.

Les personnes atteintes de cancer, qui subissent des traitements destructeurs pour la moelle osseuse et les cellules souches du sang, en savent quelque chose! Elles doivent patienter plusieurs semaines, et dans certains cas faire appel à une greffe de moelle osseuse, avant que leur production de cellules sanguines redevienne normale. Dans l’intervalle, elles reçoivent des transfusions de concentrés plaquettaires.

Comme la demande est élevée et que les plaquettes ne se conservent que cinq jours, les scientifiques tentent de mettre au point des méthodes pour assurer un approvisionnement d’urgence advenant un manque de donneurs. L’équipe de Nicolas Pineault, professeur associé au Département de biochimie, de microbiologie et de bio-informatique et chercheur chez Héma-Québec, a réussi à produire des plaquettes in vitro à partir de cellules souches du sang provenant de cordons ombilicaux. Le rendement est toutefois 100 fois plus faible que dans le corps humain.

«Nous tentons maintenant de cultiver les cellules souches in vitro jusqu’au stade de mégacaryocytes puis de les greffer dans la moelle osseuse où ils compléteront leur maturation, explique-t-il. Nous espérons ainsi induire des effets à court et à long termes sur l’abondance des plaquettes.»

Les études de ce type pourront désormais profiter d’une méthode d’imagerie développée par une équipe à laquelle est associé Daniel Côté, professeur au Département de physique, génie physique et optique. Grâce à la biophotonique, ce groupe de chercheurs a réussi à suivre l’implantation et les déplacements de cellules souches du sang dans la moelle osseuse de souris vivantes. Ses images, publiées dans Nature il y a quelques mois, indiquent que les cellules souches appelées à donner des plaquettes utilisent une niche qui leur est propre dans la moelle osseuse.

Plaquettes médicamenteuses
La médecine fonde l’espoir d’utiliser le pouvoir régénérateur des plaquettes à des fins thérapeutiques. La première retombée de cette quête, le plasma riche en plaquettes (PRP), montre toutefois que la chose risque d’être plus compliquée qu’il n’y paraît. Le principe du PRP est séduisant. On prélève un petit échantillon de sang chez un patient, on en sépare les composantes par centrifugation et on réinjecte la fraction du PRP –qui contient jusqu’à huit fois plus de plaquettes que le sang– dans la partie du corps où la régénération est souhaitée.

Cette procédure gagne rapidement en popularité, mais les preuves de son efficacité se font attendre. Ainsi, le recours au PRP pour accélérer la guérison après une chirurgie buccale ou pour traiter les maladies parodontales a livré des résultats contradictoires. Une étude publiée en début d’année par Daniel Grenier, professeur à la Faculté de médecine dentaire, et ses collaborateurs Marie-Pierre Bertrand-Duchesne et Guy Gagnon apporte toutefois de l’eau au moulin de ceux qui préconisent cette approche. Les chercheurs ont montré que l’ajout de PRP à un milieu contenant des cellules qui tapissent la paroi interne des vaisseaux sanguins stimule leur multiplication.

«La production de vaisseaux est une étape cruciale de la régénération parce qu’elle permet le transport de l’oxygène et des éléments nutritifs vers les nouveaux tissus, précise Daniel Grenier. Cette méthode a du potentiel, mais il reste à mieux en définir les conditions d’application pour produire des effets bénéfiques constants chez les patients.»

Le même constat s’applique au traitement des problèmes articulaires à l’aide du PRP. Plus de 500 centres médicaux américains offrent déjà cette procédure et de nombreux athlètes professionnels, dont Tiger Woods, y ont eu recours. Pourtant, une étude publiée en début d’année par des chercheurs des Pays-Bas concluait que cette thérapie avait une efficacité comparable à une solution d’eau salée pour traiter les douleurs chroniques au tendon d’Achille. «Il y a fort à parier que chaque tissu se comporte différemment, avance Jérôme Frenette, professeur au Département de réadaptation. Pire encore, chaque tendon pourrait réagir spécifiquement selon le type d’enveloppe qui le recouvre.»

Le chercheur, qui a lui-même étudié le rôle des plaquettes dans la régénération des tendons, estime que le PRP pourrait être utile après une lésion ou une lacération. «Pour qu’une réparation tissulaire soit complète, il doit y avoir successivement inflammation, prolifération cellulaire, synthèse de matrice et remodelage tissulaire. Sans inflammation, le processus de réparation ne peut s’amorcer. Or, ce que les gens nomment tendinite est bien souvent une tendinose, causée par une dégénérescence sans inflammation. Dans pareils cas, je ne suis pas surpris que le PRP soit inefficace.»
 
Production sur demande
L’ultime harnachement du pouvoir guérisseur des plaquettes consisterait à leur faire produire sur demande les protéines souhaitées. Un tour de force exigeant, mais pas impossible, laisse entendre Patrick Provost, professeur à la Faculté de médecine. Les plaquettes n’ont pas d’ADN génomique mais, lors de leur formation, elles emportent avec elles l’expression de 15% à 32% des gènes des mégacariocytes sous forme d’ARN messagers. Ceux-ci sont traduits en protéines lorsque certaines conditions sont réunies.

Dans les cellules humaines, cette traduction peut être modulée à la hausse ou à la baisse par les microARN, des petites molécules qui se fixent spécifiquement aux ARN messagers qui leur sont complémentaires. Cette forme de régulation touche entre 30% et 90% des gènes, mais on ignorait si elle survenait dans les plaquettes. Il y a un an, Patrick Provost et son équipe apportaient la première démonstration convaincante que les plaquettes sanguines contiennent toutes les composantes nécessaires à la formation et à l’action régulatrice des microARN sur la synthèse des protéines.

«Théoriquement, nous pourrions fabriquer des microARN pour traiter les maladies causées par une production insuffisante ou exagérée de protéines par les plaquettes, avance le chercheur. L’avantage par rapport aux médicaments antiplaquettaires est leur grande spécificité et leur action en amont, dans la plaquette même.» Avant d’utiliser cette approche chez l’humain, il faudra toutefois régler un problème de taille: faire entrer les microARN dans les plaquettes. Jusqu’à présent, les techniques qui fonctionnent avec les autres cellules ont toutes échoué.

Décidément, il faudra arracher encore quelques secrets aux plaquettes avant d’en faire des alliées sûres de la médecine du troisième millénaire

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Grands diplômés, cuvée 2010 http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/grands-diplomes-cuvee-2010-2161/ Wed, 08 Sep 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Lorsqu’à l’âge de trois ans, le jeune Marcel Aubut (Droit 1970) lançait ses sermons juché sur la table de la cuisine, il s’imaginait plus tard cardinal. « Pas prêtre », précise en riant celui qui a finalement embrassé la carrière…

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Marcel Aubut (Droit 1970) lançait ses sermons juché sur la table de la cuisine, il s’imaginait plus tard cardinal. « Pas prêtre », précise en riant celui qui a finalement embrassé la carrière d’avocat. Lui qui a fondé son propre cabinet en 1983, avant de fusionner en 1998 avec le cabinet national Heenan Blaikie qu’il dirige, passe aisément d’un dossier à l’autre, d’un métier à l’autre et d’un fuseau horaire à l’autre. Premier francophone à diriger le comité olympique canadien, il a vécu des émotions intenses aux Jeux Olympiques d’hiver de Vancouver, et rêve que Québec tienne un tel événement.

Premier avocat de la Ligue nationale de hockey, il a grandement contribué au développement du droit sportif d’ici. Ce qui ne l’empêche pas, en plus de ses responsabilités administratives, de diriger des équipes d’avocats qui se consacrent à des causes impliquant Loto-Québec ou l’Autorité des marchés financiers. La polyvalence du métier d’avocat stimule toujours autant Marcel Aubut qui se voit bien mourir en travaillant… le plus tard possible, bien sûr!

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Les projets de François A. Auger (Médecine 1976 et 1977) et de son équipe ressemblent parfois à de la science-fiction. Le chercheur projette en effet de pouvoir bientôt greffer une nouvelle cornée à des patients sur qui on aura prélevé des cellules souches ensuite mises en culture. La reconstruction d’un sein naturel pour les femmes victimes d’un cancer serait quant à elle envisageable dans un horizon de 20 à 30 ans. Pour ce fils de chirurgien, qu’on qualifie de maître de la médecine régénérative, ces perspectives n’ont rien d’irréaliste.

Dès le début de ses recherches en génie cellulaire il y a 25 ans, François A. Auger a misé sur le partage d’équipement et la collaboration entre chercheurs plutôt que sur la compétition. Et les résultats parlent d’eux-mêmes. En 1986, son laboratoire (le LŒX) a réalisé une première au Canada: une transplantation d’épiderme cultivé ici pour favoriser la guérison des plaies des grands brûlés. En 1998, autre réussite : la production in vitro d’un vaisseau sanguin à partir des cellules d’un patient.

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Selon la rumeur, le petit Thomas De Koninck (Philosophie 1954, 1956 et 1971) a inspiré le personnage du Petit Prince alors que St-Exupéry était en visite à Québec. Allait-il déjà d’instinct, comme au cours de toute sa vie d’adulte, vers les grands questionnements sur la vie, le bonheur, le temps, la liberté? Sans doute. Et ce sont les mêmes questions que ce spécialiste de l’éthique et de la philosophie de l’éducation aide ses étudiants à se poser. «Plus le temps passe, plus j’aime enseigner, reconnaît le professeur. Je trouve que les jeunes d’aujourd’hui sont plus authentiques.»

Bien décidé à les éveiller à la réalité qui les entoure, Thomas De Koninck se voit comme un allumeur d’étincelles plutôt que comme un remplisseur de cruches vides. Il y a quelques années, il a publié aux Presses universitaires de France La nouvelle ignorance et le problème de la culture, traduit dans plusieurs langues, dont le turc et l’arabe. La preuve, selon le philosophe, que des gens d’horizons culturels différents ont des interrogations communes.

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Les fraises croquantes que vous dégustez en octobre, c’est lui. Les tomates Savoura lorsque la neige recouvre les champs, c’est encore lui. Bien décidé à donner un coup de pouce à la nature hors saison, André Gosselin (Bio-agronomie 1979; Biologie végétale 1983) conjugue recherche et entrepreneuriat depuis son doctorat en 1983. Professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, il a fondé et dirigé le Centre de recherche en horticulture, et a été directeur du Département de phytologie et doyen de la Faculté. En parallèle, il a aussi fondé les Fraises de l’île d’Orléans en 1979 et, en 1987, les serres du Saint-Laurent qui commercialisent la fameuse tomate de serre Savoura.

«Je travaille surtout à l’Université, souligne-t-il, notamment en encadrant les étudiants à la maîtrise et au doctorat. C’est ainsi que nous avons effectué de nouvelles sélections génétiques pour adapter à notre climat des fraises cultivées en Europe et aux États-Unis.» Ces nouvelles variétés se contentent de la courte période d’ensoleillement quotidien qui caractérise notre fin d’été.

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Robert Grenier (Archéologie 1964) a fait sa carrière avec Parcs Canada et il a littéralement mis au monde l’archéologie subaquatique au Canada. À son actif, des découvertes comme celle de la plus vieille épave patrimoniale du Canada. «Le San-Juan n’est pas seulement un navire, raconte cet officier de l’Ordre du Canada. Il explique tout un chapitre de l’histoire du Canada.» Robert Grenier a découvert, à Red Bay au Labrador, en 1978, ce galion basque-espagnol vieux de 400 ans –vestige du très lucratif commerce d’huile de baleine mené par les Basques au XVIe siècle.

Une des plus grandes fiertés du septuagénaire, c’est d’avoir produit cinq volumes de documentation sur ce bien culturel subaquatique, rapport reconnu comme référence internationale. «Contrairement aux chasseurs d’épaves surtout motivés par l’argent, les archéologues s’intéressent à la construction du navire et à son utilisation. C’est une façon de redonner au grand public un pan oublié du passé.» Depuis qu’il a pris sa retraite, M. Grenier plonge surtout pour son plaisir et conseille l’Unesco.

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Lorsqu’on demande à Jean Marchand (Administration des affaires 1961) s’il va bientôt se reposer de ses longues années de labeur, il rétorque avec un sourire: «J’ai seulement 73 ans.» Le travail a forgé la personnalité de ce bâtisseur. Quelques années après ses études, il cofonde l’Unique, Compagnie d’assurance-vie, ainsi que le groupe financier Unigesco. Il vend ses entreprises 20 ans plus tard et devient responsable du service à la clientèle et du développement d’affaires au cabinet de comptables Touche.

Retraité de ce cabinet depuis 1999, il n’a jamais oublié la bourse qui lui a permis de fréquenter l’Université Laval. Voilà pourquoi il a cofondé la Fondation Universitas qui, depuis 1964, a versé 350 millions $ en bourses d’études et en épargne à des étudiants du Québec et du Nouveau-Brunswick. «Ma plus grande satisfaction, c’est les lettres de parents qui me racontent comment l’argent économisé au fil des ans a permis à leurs enfants d’étudier», remarque ce père de cinq enfants.

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Jean Raby
(Droit 1986) le reconnaît volontiers: travailler comme Québécois en France confère des avantages dans le milieu des affaires. «J’ai un style direct qui me distingue de la concurrence franco-française, analyse le directeur du bureau parisien de la banque d’affaires Goldman Sachs. En plus, beaucoup de Français ont un préjugé favorable aux Québécois.» Aussi diplômé de Cambridge et de Harvard, Jean Raby a d’abord travaillé comme avocat d’affaires à New York.

Au milieu des années 1990, il ressent le besoin de réorienter sa carrière en prenant une direction plus entrepreneuriale. Une vingtaine d’entretiens plus tard, le voilà admis dans le Saint des Saints, la banque d’affaires la plus prestigieuse de Wall Street, qui le nomme Partner en 2004. À Paris, Jean Raby dirige les activités de conseil de Goldman Sachs auprès des grandes entreprises françaises dans le domaine des fusions et acquisitions, du financement sur les marchés des capitaux internationaux, etc. Il a les mêmes responsabilités pour les marchés belge et luxembourgeois. Un travail exigeant, mais qu’il considère comme un privilège.

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1989. Le monde tremble sur ses bases, le Mur de Berlin vient de tomber. Un événement incroyable pour Alexandra Szacka (Anthropologie 1977 et 1981), elle qui a quitté, à l’âge de 16 ans avec ses parents, ce régime de plomb pour émigrer au Canada. «À la chute du Mur, je me suis dit “il faut que je retourne là-bas”», raconte-t-elle.

La journaliste, récipiendaire de plusieurs prix prestigieux, décide alors de se concentrer sur l’Europe de l’Est. Après avoir passé des années à écumer l’Amérique du Sud et l’Asie, obtenant notamment des scoops lors du printemps de Pékin et de l’invasion indonésienne au Timor oriental, la voilà maintenant chef de bureau de Radio-Canada/CBC à Moscou. De là, elle rayonne afin de raconter ce coin du monde, en anglais et en français, aux téléspectateurs canadiens. Le rôle de témoin en Europe de l’Est va comme un gant à cette amoureuse des voyages, qui parle le polonais et le russe. Des atouts majeurs pour rendre compte de la réalité complexe de cette société en pleine effervescence.

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Profil d’une diplômée: Nathalie Pratte http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/profil-dune-diplomee-nathalie-pratte-2011/ Wed, 08 Sep 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Comment arrive-t-on à nourrir simultanément trois passions pour des domaines aussi disparates que l’environnement, les arts et les finances? En faisant partie de conseils d’administration qui touchent ces trois domaines. Mais encore faut-il avoir les compétences nécessaires… Là-dessus, pas de…

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Génie forestier 1981). Depuis la fin de son baccalauréat, cette diplômée de l’Université Laval a tendu bien des cordes à son arc.

En plus d’avoir occupé divers emplois comme consultante, analyste financière et planificatrice, avant de cofonder le groupe-conseil Envirostratégies voilà une quinzaine d’années, Mme Pratte s’est graduellement bardée d’une série de diplômes nécessaires à son éclectisme: maîtrise en administration des affaires (MBA), certificat en droit des affaires, maîtrise en sciences de l’environnement et, plus récemment, certification en gouvernance de sociétés auprès du Collège des administrateurs de sociétés de l’Université Laval.

Au tournant des années 2000, les affaires allaient très bien avec Envirostratégies, dont la présidente avait même racheté les parts de son associé. Mais deux enfants arrivés en l’espace de trois ans ont incité la quadragénaire d’alors à ralentir ses activités professionnelles. Un peu par les hasards de la vie, un peu parce qu’elle y voyait la possibilité d’aménager son horaire avec souplesse, Mme Pratte s’est alors impliquée graduellement dans différents conseils d’administration, à titre bénévole dans la plupart des cas.

Et ça lui a plu: «Vraiment beaucoup et dès le départ!». Au point où les cinq conseils d’administration dont elle est membre aujourd’hui occupent la plus grosse partie de son temps de travail. Il y a cependant une limite au nombre de C. A. qu’on peut cumuler. «Pour ma part, comme je pratique toujours la conciliation travail-famille, j’essaie de m’en tenir à 35 ou 40 heures d’activités professionnelles par semaine et j’inclus le travail d’administratrice dans ce calcul.»

Le coup de foudre
Son premier poste dans un conseil d’administration, celui où elle s’est fait la main si l’on peut dire, a été avec Radio-Saguenay, une entreprise privée dans laquelle sa famille –le Groupe Pratte– avait investi. Puis une filiale de Power Corporation pour laquelle elle avait travaillé comme analyste financière –aujourd’hui Entreprises Victoria Square– l’a invitée comme administratrice. C’est là que s’est produit le coup de foudre. «J’ai tout de suite trouvé le travail fascinant. Établir la stratégie d’une entreprise de concert avec l’équipe de direction, se projeter dans l’avenir pour voir les occasions d’affaires, analyser les risques financiers, connaître la situation économique et même géopolitique qui va influencer le cours des choses, tout cela est extraordinaire comme expérience!»

Et l’expérience s’est révélée tout aussi intéressante avec le Musée d’art contemporain de Montréal, qui a également invité Mme Pratte à son C. A. pour ses compétences financières. On lui a d’ailleurs immédiatement demandé d’être trésorière et de prendre la présidence du comité de vérification, ce qu’elle fait pour un deuxième mandat, en plus de siéger au comité de gouvernance. «J’étais déjà passionnée par l’art contemporain, mais sans m’y connaître beaucoup, avoue-t-elle. En m’impliquant au Musée, j’ai découvert qu’il y a au Québec des créateurs extraordinaires. C’est toute ma fibre émotive et intuitive qui a été activée.»

La trésorière du Musée d’art contemporain n’est pas encore une grande collectionneuse. Elle a toutefois commencé à acheter des œuvres qui la font vibrer, comme cette majestueuse photographie qui orne un mur de son bureau, dans le Vieux-Montréal. Intitulée Not sure where I’m going, cette œuvre de l’artiste néo-canadien Joshua Jensen-Nagle montre un ours blanc sur un fond sombre. «Il est un peu triste, il a l’air perdu et fragile dans son environnement menacé malgré sa grande force: cette image vient chercher mon côté environnemental», commente Nathalie Pratte.

C’est ce penchant pour l’environnement et ses connaissances dans le domaine, en plus de ses compétences financières encore une fois, qui ont procuré à l’ingénieure forestière un siège au C. A. de Conservation de la nature Canada. Cette ONG, qu’elle juge importante, utile et efficace, se consacre à la protection de territoires écosensibles, entre autres par la constitution de fiducies foncières. Vice-présidente du comité consultatif du Québec, Nathalie Pratte est aussi membre du conseil d’administration national et, depuis peu, du comité exécutif national de l’organisme.

«À trois ans, j’allais à la pêche sur la Côte-Nord avec mon père et, à l’adolescence, je voulais sauver la nature», raconte-t-elle pour expliquer son parti pris environnemental et son choix, à l’origine, pour des études en génie forestier. Un choix bien loin de la profession de son père (avocat) et des études en art et en philosophie de sa mère, France Gagnon-Pratte, ancienne présidente du Conseil des monuments et sites du Québec et créatrice, en 1997, de la Fondation québécoise du patrimoine. Il faut croire que la fille n’était pas non plus étrangère aux champs d’intérêt de la mère, car elle est aujourd’hui administratrice et trésorière de cette fondation.

Des montagnes de documents
Quatre conseils d’administration, cela ne signifie pas nécessairement quatre boulots très différents. «Les domaines diffèrent, explique Mme Pratte, mais le travail se ressemble d’un conseil à l’autre.» Il s’agit d’abord de bien se préparer pour chaque assemblée en prenant connaissance d’une montagne de documents et en se faisant une tête sur chacun des dossiers. Lors de la réunion, les discussions ont lieu de la façon la plus ouverte possible et chaque membre du conseil est appelé à fournir son point de vue à partir de ses compétences et de son expérience, librement et en toute indépendance d’esprit.

Bien entendu, quand on siège aussi à un comité, et à plus forte raison lorsqu’on le préside, les heures de travail et les réunions se multiplient. Comme trésorière, on est en plus responsable de la gestion financière globale de l’entreprise, incluant la révision des budgets et la production d’une information financière fiable.

Est-ce difficile pour une femme de faire valoir ses idées au sein d’un conseil d’administration majoritairement composé d’hommes? Là-dessus, Mme Pratte apporte des nuances: «Dans les conseils dont je fais partie, c’est presque la parité hommes-femmes. En fait, il y a de plus en plus de femmes administratrices, du moins dans les sociétés d’État et dans les sociétés privées (non cotées en bourse) et il y en a de plus en plus à la direction des entreprises.» Tout cela parce qu’il y a plus que jamais des femmes compétentes, estime-t-elle. «La situation a beaucoup évolué au cours des dernières années, mais il ne faut pas cesser pour autant de soutenir la participation des femmes.»
 
L’accroissement du nombre d’administratrices se reflète d’ailleurs dans les inscriptions aux sessions du Collège des administrateurs de sociétés, dont Nathalie Pratte a reçu une certification après avoir suivi la formation, de 2006 à 2008. «J’allais là à la recommandation du Musée d’art contemporain pour mettre mes connaissances à jour », raconte-t-elle. Non seulement y a-t-elle rafraîchi son bagage, entre autres sur les aspects juridiques, mais elle admet avoir acquis plusieurs connaissances de base. Notamment sur les obligations et responsabilités des administrateurs qui prennent de plus en plus d’importance, comme l’ensemble de la gouvernance des entreprises d’ailleurs. «Mais cela ne doit pas nous faire peur; quand on accepte de participer à un conseil d’administration, on accepte les responsabilités qui viennent avec le poste.»

Et elle ne voudrait renoncer aux responsabilités d’aucun conseil où elle siège présentement: «Franchement, je n’en laisserais pas un, parce que chacun correspond à l’une de mes passions.» Même le cinquième C. A. dont elle est fait partie, à la fois comme administratrice et membre du comité des finances. «C’est le conseil de l’école Buissonnière, l’établissement primaire que fréquentent mes deux garçons», précise-t-elle fièrement.

Pas de projet de retraite, alors? «Pas comme administratrice, en tout cas. Dans ma famille, la retraite, ça n’existe pas. Ma mère a 81 ans et elle est toujours membre de conseils d’administration. Moi, je suis encore une toute jeune administratrice.»

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À L’ÉCOLE DE LA GOUVERNANCE DES SOCIÉTÉS

Depuis 2005, les membres de conseils d’administration de tout type de sociétés (y compris organismes et institutions) ont accès à une formation qui fait d’eux de meilleurs administrateurs, en plus de leur procurer une certification universitaire.

L’organisme qui offre cette formation est le Collège des administrateurs de sociétés (CAS), une création conjointe de la Caisse de dépôt et placement du Québec, de la Faculté des sciences de l’administration de l’Université Laval, du ministère du Conseil exécutif du gouvernement du Québec et de l’Autorité des marchés financiers.

«En ces temps de grande turbulence dans la gouvernance des sociétés, caractérisée entre autres par un manque de confiance de la population envers les administrations, il était impératif de nous donner collectivement de meilleures pratiques », explique le président et chef de la direction du Collège, Yvan Richard, également conseiller au président de la Caisse de dépôt. «On formait beaucoup de monde au Québec, ajoute-t-il, les directeurs généraux, les directeurs financiers, les cadres supérieurs et intermédiaires… mais pas les administrateurs, qui sont pourtant les seuls responsables des sociétés devant la loi.»

Bâti sur le modèle de l’Institute of Directors (Grande-Bretagne) et jumelé au Directors College de l’Université McMaster (Hamilton), le CAS a donné des cours à plus de 700 administrateurs jusqu’à maintenant. Environ la moitié d’entre eux ont suivi les cinq modules de trois jours, ont réussi un examen et sont maintenant des «administrateurs certifiés» reconnus dans tout le Canada.

Pas moins de 120 formateurs donnent les cours: des professeurs de l’Université Laval pour environ le tiers, et des avocats, comptables et autres professionnels provenant de grands bureaux du Québec. «Cela donne un heureux mélange de théorie la plus à jour et de pratique la plus actuelle», souligne Yvan Richard.

Pour s’inscrire aux sessions du Collège, il faut déjà être administrateur, avoir une expérience pertinente et posséder une formation universitaire. Actuellement, les femmes comptent pour environ 40% des inscrits, une proportion qui n’a cessé d’augmenter depuis le début. La moyenne d’âge est d’un peu plus de 55 ans.

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Sous le signe de l’évolution http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/sous-le-signe-de-levolution-2171/ Wed, 08 Sep 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Au moment de tirer sa révérence en tant que président du conseil d’administration de l’ADUL, François Bélanger éprouve un sentiment de devoir accompli. «J’ai eu le privilège de vivre 10 belles années au sein d’une association dynamique et performante», témoigne-t-il.…

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Encore cette année, la présence active et nombreuse des diplômés aux activités organisées a contribué à faire grandir l’ADUL et rayonner l’Université Laval. En 2009-2010, 13 000 diplômés ont participé à plus de 200 activités à travers le monde.

Donner, s’afficher et recevoir
Année après année, les activités de l’Association des diplômés sont rendues possibles grâce à l’implication et à la générosité des diplômés et des gens d’affaires de la région. Par exemple, 55 000$ en bourses ont été accordées à des étudiants performants, en plus des 100 000$ en cadeaux utiles qui ont été remis à des étudiants éloignés de leur famille, à l’occasion de Noël et pendant la période des examens.

Pour la 7e édition de la Semaine de l’appartenance à l’Université Laval, 4000 diplômés ont suivi le mot d’ordre et affiché leur fierté en portant des vêtements rouge et or, en décorant leurs voitures et leurs lieux de travail, et en se rassemblant entre eux.

Autre activité populaire: quelque 500 personnes se sont déplacées pour honorer les huit Grands diplômés de l’année 2010, qui ont reçu la médaille Gloire de l’Escolle pour leur impressionnant parcours professionnel et leur contribution à la société. À cette occasion, la première bourse Marc-J.-Trudel a été remise afin de souligner l’implication et les réalisations d’un étudiant dans la communauté universitaire. Pour ce qui est des prix Jeunes Diplômés, ce sont près de 150 personnes qui ont assisté à la cérémonie de remise de la médaille Raymond-Blais saluant le travail acharné des quatre récipiendaires.

Se retrouver
Les Jubilés, le Conventum et les Retrouvailles ont aussi rassemblé des foules records cette année, permettant à quelque 2000 diplômés d’échanger souvenirs et nouvelles. Le Jubilé a été particulièrement réussi: venus expressément de la France, de la Californie, du Connecticut, du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario et de diverses régions du Québec, ils ont été 225 à célébrer leurs 50 ans et plus de promotion.

Enfin, les Rendez-vous d’avant-match du club de football Rouge et Or ont accueilli 2000 personnes, sans oublier l’avant-match de la Coupe Vanier, où 900 visiteurs se sont présentés à la tente de l’ADUL pour festoyer.

Plus vert
Finalement, dans le but de contribuer aux efforts de l’Université Laval et, ainsi, faire honneur à la prestigieuse accréditation Campus durable qui lui a été décernée par la Coalition jeunesse Sierra, l’Association met actuellement en place des actions visant à faire du développement durable une priorité.

«Grâce au succès, à l’implication et au rayonnement de ses diplômés, l’Université Laval, notre université, est devenue une institution de premier plan et rayonne partout au pays», se réjouit François Bélanger. Comme lui, tous les membres de l’équipe de l’ADUL et du conseil d’administration sont heureux de contribuer à faire grandir le sentiment d’appartenance chez les diplômés.

Ils sont fiers de faire partie d’une équipe gagnante et engagée, la plus performante et la plus active des universités franco­phones: celle de l’Association des diplômés de l’Université Laval.

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L’enseignement à distance selon trois diplômés http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/lenseignement-a-distance-selon-trois-diplomes-2021/ Wed, 08 Sep 2010 05:00:00 +0000 http://testguid En lien avec le reportage Apprendre @ Université Laval.

UNE MÉTHODE TRÈS EFFICACE
Au cours de son baccalauréat, Maryse Deraîche (Sciences de l’orientation 2009) a eu l’occasion de tenter l’expérience d’un cours à distance, Introduction à la psychosociologie …

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En lien avec le reportage Apprendre @ Université Laval.

UNE MÉTHODE TRÈS EFFICACE
Au cours de son baccalauréat, Maryse Deraîche (Sciences de l’orientation 2009) a eu l’occasion de tenter l’expérience d’un cours à distance, Introduction à la psychosociologie contemporaine. Obligatoire dans son programme, il ne pouvait être suivi qu’à distance.

«Me faire imposer un type d’enseignement inconnu a fait qu’au départ, j’ai eu une attitude revêche envers ce cours», rapporte-t-elle. D’autant plus que la jeune femme habite à Québec même. «Et pourtant, j’ai rapidement changé d’avis!»

L’avantage majeur de ce mode d’apprentissage, selon elle: il est beaucoup plus facile de gérer son horaire qu’avec les cours traditionnels et il y a moins de perte de temps. «Évidemment, nous devons respecter des échéanciers pour effectuer les exercices et les lectures, mais les délais sont moins restreints qu’en classe. Pour ce qui est des incompréhensions quant à la matière scolaire et des questions à poser, nous avons accès à des forums de discussion entre étudiants, et le professeur est disponible par courriel. Pour ma part, j’ai trouvé cette méthode très efficace.»

Par contre, Maryse Deraîche a moins apprécié devoir se présenter à l’Université le samedi matin pour les examens. Elle considère aussi que l’expérience personnelle du professeur lui a manqué. «Lorsqu’on est en mode d’apprentissage, il est bien de pouvoir faire des liens entre la théorie et la pratique, et c’est à ce moment que les anecdotes du professeur deviennent un élément important.»

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DU SÉNÉGAL À QUÉBEC

Depuis peu, Khadidja Sylla (Informatique 2008) habite à Québec. Carrément sur le campus de l’Université, où elle vient d’entreprendre une maîtrise. Mais c’est à partir de son Sénégal natal qu’elle a suivi tout le programme de son baccalauréat québécois –par la magie des cours à distance.

«Cette formation a été l’expérience la plus riche de ma vie, aussi bien sur le plan culturel et social que scolaire, raconte la diplômée. Au début, c’était difficile à cause des problèmes de connexion et de la nouveauté de l’accent québécois. Mais avec le temps et la possibilité de connexions par satellite, j’ai pris l’habitude, et le reste de la formation s’est bien déroulée.»

Deux aspects lui ont particulièrement plu. D’abord, durant toute cette formation, jamais elle n’a ressenti la distance. «Nous avons reçu là-bas le même encadrement chaleureux que les étudiants fréquentant le campus de Québec.» Le personnel du Département d’informatique lui a apporté toute l’attention et le soutien dont elle avait besoin, et ce, note-t-elle, dans le seul but de lui permettre de vivre une formation enrichissante et une belle réussite.

L’autre facette? L’occasion d’explorer un autre pays tout en restant au Sénégal. «Ce fut un plaisir de découvrir l’accent québécois, la générosité des personnes et, surtout, la haute qualité de l’enseignement offert par l’Université Laval. Mon baccalauréat m’a donné le goût de mieux connaître le Canada.» Un désir qui a commencé à se réaliser avec le début de sa maîtrise en informatique avec mémoire!

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CONCILIER FAMILLE ET ÉTUDES

Pour Gontran Segue Nzouba (Informatique 2006), maintenant analyste concepteur pour deux entreprises du Cameroun, la formation à distance comporte d’énormes avantages. Le premier est la possibilité d’écouter les cours passés aussi souvent que nécessaire, incluant les interventions de tous les participants. Ensuite, le partage des connaissances entre des étudiants d’horizons très différents. Et l’accès à d’imminents professeurs se trouvant à des milliers de kilomètres de soi.

C’est alors qu’il terminait sa première année en mathématiques appliquées à l’Université de Douala, au Cameroun, que M. Segue Nzouba a eu la piqûre pour l’informatique. Ses parents ne voulant pas qu’il s’éloigne du nid familial, il a dû se mettre à la recherche d’un programme spécialisé en informatique qui lui permettrait de rester dans son pays. Il a opté pour le certificat en informatique de l’Université Laval, qui fait désormais partie de son baccalauréat en maths. «J’étais dans une impasse : je voulais avoir une formation de qualité et mes parents me voulaient proche d’eux pour ne pas rester seuls à la maison, se souvient-il. La souplesse de l’horaire des cours à distance m’a directement interpellé.»

Maintenant que ses parents ont vu le potentiel que représente son diplôme de premier cycle, ils l’encouragent à entreprendre des études de deuxième cycle pour obtenir un diplôme d’ingénieur. «C’est très touchant», avoue le jeune homme.

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À pleines pages http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/a-pleines-pages-2181/ Wed, 08 Sep 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Faire face au cancer avec la pensée réaliste
Josée Savard (Psychologie 1988, 1991 et 1996), professeure à l’École de psychologie
Flammarion, 268 pages
   On ne guérit pas miraculeusement du cancer grâce à la pensée positive, tout comme…

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Faire face au cancer avec la pensée réaliste
Josée Savard (Psychologie 1988, 1991 et 1996), professeure à l’École de psychologie
Flammarion, 268 pages
   On ne guérit pas miraculeusement du cancer grâce à la pensée positive, tout comme on ne s’aide pas en broyant du noir à temps plein. À mi-chemin, il y a la pensée réaliste qui, selon Josée Savard, est la plus efficace pour s’adapter au cancer. «La personne malade admet qu’un diagnostic de cancer constitue une très mauvaise nouvelle, mais se dit en même temps que plusieurs n’en meurent pas et qu’elle pourrait faire partie du groupe», illustre la psychologue.

   Reste que la pensée positive est très populaire. «Cette approche est attrayante parce qu’elle donne l’impression d’un certain contrôle sur sa santé.» Mais à trop vouloir penser positivement, rappelle-t-elle, on risque de s’empoisonner la vie et de se sentir coupable lorsqu’on n’arrive pas à chasser les idées noires de son esprit.

   Dans son ouvrage, Josée Savard analyse en profondeur les aspects psychologiques liés au diagnostic et au traitement du cancer: la culpabilité et la dépression, l’anxiété et la peur de la récidive, la fatigue et la peur de la mort. L’auteure propose également aux malades des stratégies et des conseils pratiques afin de diminuer leur détresse psychologique et d’améliorer leur qualité de vie.

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Main basse sur la langue

Lionel Meney (Linguistique 1976), retraité de la Faculté des lettres
Liber, 508 pages
   Cet essai critique la position des linguistes qui prônent la reconnaissance d’un français québécois standard. L’auteur propose plutôt de délester la langue de sa couleur identitaire pour se concentrer sur son utilité afin de ne pas isoler les Québécois du reste de la francophonie.

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Dialogues avec un Sauvage

Lahontan, édition préparée par Réal Ouellet (Lettres 1960), professeur à la Faculté des lettres
Lux Éditeur, 368 pages
   Après avoir vécu en Nouvelle-France de 1683 à 1693, le baron de Lahontan publie trois livres sur l’Amérique. Il y attaque la civilisation européenne, tout en portant un regard sympathique sur les Indiens. Dans son introduction, Réal Ouellet rappelle le contexte historique de cette relation de voyage dont la publication fit scandale.

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En chair et en maths

Jean-Marie De Koninck (Mathématiques 1970), professeur à la Faculté des sciences et de génie, en collaboration avec Jean-François Cliche (Histoire 1997)
Septembre éditeur, 80 pages
   Avec ce deuxième tome, les auteurs offrent aux adolescents une nouvelle plongée amusante dans le monde des mathématiques en explorant cette fois le nombre Pi ainsi que les liens entre les arts et les maths.

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Femmes tondues

Julie Desmarais (Histoire 2003 et 2006)
Presses de l’Université Laval, 141 pages
   L’auteur présente cette pratique aux allures de rituel qui a marqué, en France, la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Elle montre aussi que les «tondues» ont été perçues différemment de la Libération à aujourd’hui.

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Le nain de jardin

Jocelyn Gadbois (Anthropologie 2005; Arts et traditions populaires 2008)
L’Harmattan, 196 pages
   Ce livre explore la symbolique culturelle d’un objet d’abord associé au kitsch européen, avant d’acquérir plusieurs sens en devenant ami d’Amélie Poulain, œuvre d’art signée ou outil de critique sociale.

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Il faut me prendre aux maux

Luc Bureau (Géographie 1967), retraité du Département de géographie
L’instant même, 174 pages
   Dîner dans l’obscurité totale, chercher une serpillère à Paris quand on ignore ce qu’est l’objet en question, rater son retour à la terre: voilà quelques-uns des sujets de ce recueil où mijotent humour et absurdité dans une sauce d’autodérision.

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La danse des Pélicans

Claude Binet (Psychologie 1971)
L’Écrivain public, 176 pages
   L’adolescence entre les quatre murs d’un séminaire dans les années 1960, avec ses bons et ses moins bons côtés: c’est ce que nous propose de découvrir l’auteur à travers des chroniques humoristiques.

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