Archives des Printemps 2010 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Wed, 04 May 2016 14:12:59 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Cultiver la rentabilité http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/cultiver-la-rentabilite-1791/ Tue, 04 May 2010 05:00:00 +0000 http://testguid S’il est un secteur où les entreprises ont évolué, au Québec, c’est bien l’agriculture. Avec des chiffres de production qui touchent le milliard et demi de dollars et des revenus nets de près de 700 millions $, environ 30 000…

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On a l’impression que les fermes sont de plus en plus grosses, qu’il s’agit de véritables PME avec des chiffres d’affaires immenses et des actifs énormes. Cela correspond-il à la réalité?
Oui. C’est clair que la dimension des entreprises agricoles a beaucoup augmenté, au Québec comme partout dans le monde occidental d’ailleurs. C’est normal, même nécessaire, pour suivre le progrès technologique. Une famille d’agriculteurs qui devait traire ses vaches à la main dans les années 1960 était pratiquement débordée avec un troupeau de 20, alors qu’elle ne l’est pas aujourd’hui avec 40 ou 50 vaches à traire mécaniquement. Et c’est vrai que les fermes sont devenues de véritables entreprises, avec des actifs de plus d’un million de dollars et des chiffres d’affaires qui oscillent fréquemment entre 100 000$ et 500 000$ ou même plus. Environ la moitié des 30 000 fermes du Québec ont des revenus supérieurs à 100 000$.

Vous parlez de familles d’agriculteurs. Est-ce à dire que l’entreprise agricole type au Québec est encore la «ferme familiale»?
Si l’on retient comme définition de la ferme familiale que l’essentiel du travail et du capital y est fourni par les mêmes quelques personnes, oui, l’agriculture québécoise est toujours très majoritairement de type familial. C’est surtout vrai dans le secteur laitier, de loin le plus important, mais ça l’est aussi dans les autres productions. D’ailleurs, quoiqu’on en dise, la ferme familiale constitue encore le modèle dominant dans tout le monde occidental, et ce, même s’il se développe de très grosses entreprises qui font augmenter la moyenne… et qui attirent l’attention des médias.

Dans l’une de vos nombreuses présentations devant des agriculteurs, vous avez dit que les grosses fermes ne sont pas plus avantagées que les petites. Êtes-vous toujours de cet avis?
De façon générale, les grosses entreprises agricoles sont en meilleure situation économique que les plus petites. Mais si l’on décortique les chiffres, on découvre que les différences ne sont pas liées à la dimension de la ferme autant qu’à la façon de gérer l’entreprise, entre autres à l’efficacité technologique et économique de l’agriculteur. Par exemple, comment, avec un minimum de moulée, obtenir un maximum de lait. Et comment employer rationnellement ses ressources, sans sur­utilisation ni sous-utilisation: si on a de l’espace pour 60 vaches, s’assurer d’avoir 60 vaches, de la machinerie pour 60 vaches et du terrain pour 60 vaches. La vache, elle, ne donnera pas plus de lait, qu’elle soit entourée de 50 ou de 500 de ses congénères!

De plus, en agriculture, il y a peu d’économie d’échelle en fonction de la taille de l’entreprise. Toutes les études sur le sujet en arrivent à cette conclusion. Dans plusieurs cas, on parle même d’une tendance inverse: une déséconomie d’échelle.

Pourtant, vos recherches montrent que les agriculteurs québécois sont enclins à investir beaucoup, trop même…
Hélas! la surcapitalisation est un problème réel chez une bonne proportion de nos agriculteurs. Que ce soit en termes de machinerie ou de bâtiments, l’investissement par hectare ou par animal est supérieur au Québec à ce qu’il est dans le reste du Canada. Un exemple: la valeur des machines et équipements au Québec en 2004 était de plus de 6000$ par vache contre moins de 4000 $ en Ontario et moins de 2500 $ au Wisconsin.

De 30 à 50% des fermes québécoises se trouvent soit en nette surcapitalisation, soit au-delà d’un niveau de capitalisation qui permet les meilleurs résultats économiques. L’actif moyen des fermes québécoises, toutes productions confondues, s’établissait à près de 1,4 million$ en 2007, soit cinq fois plus que 20 ans auparavant!

Et le corollaire de cette situation est le surendettement?
Exactement. Pour investir beaucoup dans la machinerie, la terre ou les bâtiments, il faut s’endetter beaucoup. Et à ce chapitre, la situation est très problématique, inquiétante même, pour ne pas dire catastrophique ! Le taux d’endettement agricole moyen était de 28% au Québec en 2007 comparativement à 19% en Ontario, 18% dans l’ensemble du Canada et 10% seulement aux États-Unis. Le pire, c’est que la situation s’est continuellement détériorée depuis 10 ans. Alors que les agriculteurs états-uniens ont diminué leur endettement de 5 % depuis 1995, les Canadiens ont augmenté le leur de 4% et les Québécois, de 8%. En 2008, 40% des entreprises agricoles laitières du Québec avaient des remboursements à effectuer qui dépassaient leur capacité de payer. Il y a là clairement un manque de contrôle de l’endettement.

Néanmoins, la rentabilité des fermes au québec n’est-elle pas meilleure qu’en Ontario, par exemple?
Oui, mais cette rentabilité supérieure est en partie attribuable au fait que les agriculteurs québécois reçoivent plus d’aide gouvernementale, par le Programme d’assurance stabilisation qui leur garantit un revenu annuel stable. De plus, un système de gestion de l’offre protège le marché canadien de la concurrence étrangère dans la production laitière et dans l’industrie de la volaille. Résultat: environ 85% du chiffre d’affaires des agriculteurs québécois est garanti. Évacuer pratiquement le concept de risque procure un sentiment de sécurité non fondé, qui explique en partie la surcapitalisation et le surendettement des fermes. C’est un effet pervers de programmes intéressants par ailleurs.

Ce programme de stabilisation des revenus et la gestion de l’offre sont-ils là pour rester?
Rien n’est moins certain. Le gouvernement entend diminuer l’aide fournie par l’Assurance stabilisation. Et le système canadien de gestion de l’offre, beaucoup remis en question par les autres pays, peut être considéré comme fragile. Il va sans dire qu’une disparition de la gestion de l’offre et une diminution de l’assurance stabilisation laisseraient un bon nombre d’agriculteurs québécois dans une situation extrêmement précaire.

Vous avez déjà mentionné que beaucoup d’entreprises pourraient alors disparaître. Nous dirigeons-nous vers une hécatombe?
Vous savez, les scénarios catastrophiques ne se réalisent pas souvent. La réalité s’avère en général plus nuancée que ce qu’on avait anticipé. Oui, beaucoup de fermes vont peut-être disparaître, en particulier chez celles où la gestion est déficiente. L’an dernier, j’ai calculé que de 30 à 40% des agriculteurs québécois ont probablement une faible compétence en gestion, même s’ils sont souvent de bons producteurs sur le plan technique. Cela laisse tout de même un grand nombre de gestionnaires compétents et même très compétents parmi les propriétaires des 15 000 à 20 000 fermes qui font vivre au moins une famille au Québec.

L’avenir n’est donc pas tout noir pour les agriculteurs québécois?
Il est entendu que les entreprises agricoles vont traverser une période difficile dans l’ensemble des productions. Mais il y a encore un futur pour bon nombre d’entre elles. L’avenir appartient aux agriculteurs qui sauront être de bons gestionnaires et se perfectionner en permanence. Les champs et le tracteur feront toujours partie de leur environnement de travail, mais ceux qui seront allergiques aux chiffres, au calcul et à l’élaboration de scénarios dans un bureau vont trouver leur métier de plus en plus ardu.

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Lisez les témoignages de diplômés sur l’agriculture dans les pays où ils vivent: Nouvelle-Zélande, Suisse et Mexique.

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À pleines pages http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/a-pleines-pages-1961/ Tue, 04 May 2010 05:00:00 +0000 http://testguid PETIT TRAITÉ DE L’ÉROTISME
Michel Dorais (Service social 1991), professeur à l’École de service social
VLB éditeur, 120 pages

Comment et pourquoi une personne ou une situation deviennent-elles érotiques? Le sujet demeure énigmatique, remarque Michel Dorais qui signe…

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PETIT TRAITÉ DE L’ÉROTISME
Michel Dorais (Service social 1991), professeur à l’École de service social
VLB éditeur, 120 pages

Comment et pourquoi une personne ou une situation deviennent-elles érotiques? Le sujet demeure énigmatique, remarque Michel Dorais qui signe ici son 15e ouvrage. «Mais j’ai pris plaisir à décrire les ingrédients de base de la recette érotique.»

Divisé en courts chapitres, le livre aborde certaines facettes de l’attraction sexuelle comme l’émoi, la fascination, l’exotisme, l’adversité et la revanche. L’auteur y démontre que, pour qu’une personne demeure érotique aux yeux d’une autre, sa part de mystère ne doit jamais être dévoilée tout à fait. L’érotisme carbure également à ce qui est inaccessible, que la mise à distance provienne de la personne désirée ou de barrières morales, culturelles ou géographiques. En somme, une certaine frustration est nécessaire pour maintenir la tension érotique.

Quant à savoir si l’amour est anti-érotique, Michel Dorais laisse la question en suspens. «Chez les hommes, c’est le désir qui appelle la passion amoureuse alors que ce serait plutôt l’inverse chez les femmes, dit-il. Pour conserver leur érotisme vivant, la relation doit connaître suffisamment de rebondissements pour laisser aux partenaires l’impression que leur histoire est encore loin d’être terminée. On continue plus volontiers d’être séduit par quelqu’un qui a gardé quelque chose d’insaisissable. Rien n’entretient autant le désir que l’expectative.»

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MYTHES ET LÉGENDES DES AMÉRINDIENS

Jean-Claude Dupont (Lettres 1964 et 1967; Arts et trad. populaires 1975), retraité de la Faculté des lettres
Les Éditions GID, 156 pages
   Ce livre est un ancrage des mythes et légendes témoignant de l’identité des dix nations amérindiennes du Québec. Des tableaux d’esprit naïf, peints par l’auteur, accompagnent ces récits issus du savoir  ancestral des Autochtones, parfois métissés avec l’imaginaire canadien-français.

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BACCHUS EN CANADA

Catherine Ferland (Histoire 2002 et 2004)
Les éditions du Septentrion, 413 pages
   L’auteure a exploré l’historiographie clairsemée de l’alcool en Nouvelle-France. Son étude s’attarde d’abord aux boissons alcooliques, leur production et leur circulation. Puis elle passe aux buveurs, révélant une riche palette de comportements sociaux chez les populations tant canadienne qu’autochtone.

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LES CLOCHES D’ÉGLISE DU QUÉBEC

François Mathieu (Philosophie 1986; Arts plastiques 1988 et 1991)
Les éditions du Septentrion, 207 pages
   Les cloches sont en quête de vocation dans la société québécoise qui s’interroge sur le rôle à donner à son patrimoine religieux. L’auteur présente la valeur historique, matérielle et identitaire de ces objets d’art et les façons de leur redonner vie.

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KEROUAC – L’ÉCRITURE COMME ERRANCE

Clément Moisan (Français 1959), retraité de la Faculté des lettres
Éditions Hurtubise, 149 pages
   Pour percer l’œuvre de Jack Kerouac, l’auteur se penche sur la vie de l’écrivain, puis sur son écriture, dont la forme a souvent été jugée «non littéraire». Au contraire, M. Moisan voit dans sa prose spontanée une liberté qui rejoint sa nature de rebelle.

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… ET LA TERRE AVEC!

Louis Bernard (Médecine 1964), retraité de la Faculté de médecine
Éditions du Mécène, 109 pages
   Conjuguant faits réels et imaginés, l’au­teur raconte le périple d’une équipe d’arpentage oubliée pendant six semaines, en 1937, dans le Grand Nord québécois. Un mystère se dévoile tout au long du roman qui rend hommage à ces bâtisseurs de pays.

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LA CHUTE DU MUR

Annie Cloutier (Sociologie 2009)
Éditions Tryptique, 280 pages
   Ce roman gravite autour d’une mère et sa fille. La première a vécu de près la chute du
mur de Berlin en 1989 et la seconde, les attentats du 11 septembre 2001. Entre le passé
et le présent, les histoires d’amour et d’amitié se font et se défont avec, au bout du tunnel, l’identité à trouver.

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MISS PISSENLIT

Andrée Poulin (Français 1980; Journalisme 1982)
Éditions Québec Amérique, 384 pages
   Après une quinzaine de livres pour enfants, l’auteure s’adresse aux 12 ans et plus avec cette histoire campée dans un village où il ne fait pas bon être différent. L’héroïne tourmentée a pourtant de solides atouts, dont un exutoire aux accents de sciences naturelles: sa passion pour le pissenlit.

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Une seule étiquette, 900 réalités http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/une-seule-etiquette-900-realites-1801/ Tue, 04 May 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Imaginez la scène. Une famille québécoise part visiter les pyramides d’Égypte, au Caire. Adepte des chemins de traverse et piloté par un guide improvisé, le quatuor tente de parvenir aux tombeaux millénaires par derrière, en s’enfonçant dans un quartier neuf…

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Cette anecdote témoigne bien des tensions du triangle «authenticité, protection et retombées locales» inhérentes à ce genre d’endroit. De telles tensions associées aux 890 lieux désignés sites du patrimoine mondial par l’Unesco, ainsi que l’utilité de cette désignation, font l’objet d’un colloque international organisé par le Réseau Culture-tourisme-développement de l’Unesco et réunissant chercheurs et gestionnaires. Tenue à Québec du 2 au 4 juin, l’activité coïncide avec le 25e anniversaire de l’obtention de ce label par la Capitale.

Selon Tito Dupret, un des participants à la rencontre, les sites du patrimoine mondial reflètent la diversité humaine. «Cette appellation ouvre 900 portes sur une compréhension de l’humanité», estime le doctorant en histoire à l’Université Laval. Documentariste, réalisateur et journaliste, M. Dupret s’est donné pour mission d’immortaliser plusieurs sites du patrimoine mondial, difficilement accessibles. Au fil de ses visites de sites naturels et archéologiques ou de quartiers historiques, ce globe-trotter d’origine belge a pu constater que l’étiquette de site du patrimoine mondial recouvre des réalités hautement diverses sur les cinq continents.

Site désigné, site convoité
Né en 1972 à l’occasion du sauvetage international du temple égyptien d’Abou Simbel, menacé par la construction du barrage d’Assouan, ce label vise surtout à donner un coup de projecteur sur un site d’une valeur exceptionnelle, qu’il s’agisse d’un bien culturel ou naturel. L’Unesco, qui est une institution de l’Organisation des Nations Unies vouée à l’éducation, ne verse pas d’argent pour assurer la mise en valeur ou la préservation des sites désignés. Cela signifie que chaque pays choisit le montant à investir et, surtout, décide du mode de gestion du lieu.

Si l’Unesco n’impose pas de modèle unique de gestion, elle se réserve cependant le droit de retirer son label lorsqu’une plainte est déposée et s’avère fondée. L’an dernier, la ville allemande de Dresde a perdu son appellation pour avoir laissé construire des bâtiments très modernes dans la partie historique et autorisé la destruction de plusieurs églises patrimoniales. Ailleurs, l’Égypte a eu bien du mal à protéger ses py­ramides de l’appétit des constructeurs de maisons. D’où la mise en place d’une clôture empêchant la ville de s’étendre jusqu’aux portes des tombeaux des pharaons. Pour ce pays très pauvre, les hordes de touristes constituent aussi une importante source de revenus.

Cette tension entre les aléas de la vie moderne et la nécessaire conservation du lieu, on la retrouve sur bien des sites patrimoniaux à travers le monde, surtout ceux où les voyageurs peuvent facilement se rendre. L’entreprise américaine Starbuck a même failli réussir à installer un de ses cafés en plein cœur de la Cité interdite, à Pékin. Et les gestionnaires de Borobudur, en Indonésie, ont beaucoup de mal à dissuader les marchands ambulants de solliciter les clients à chaque coin de ce temple bouddhique du VIIIe siècle.

L’authenticité du site en prend parfois pour son rhume, mais aussi son existence même puisque 35 sites se trouvent actuellement sur la liste des endroits en péril. En Inde, les fondations du Taj Mahal, immense mausolée et chef-d’œuvre de l’art musulman, s’enfoncent sous le poids des 8000 à 10 000 visiteurs quotidiens, rappelle Tito Dupret. Et la multiplication des bateaux à moteur accélère l’ensablement de Venise, visitée chaque année par 21 millions de touristes, souligne Laurent Bourdeau, professeur au Département de management.

Spécialiste en tourisme et coorganisateur du Colloque international sur les sites du patrimoine, M. Bourdeau ajoute un autre exemple des conséquences négatives de l’obtention du label de l’Unesco sur certains lieux : Saint-Louis, au Sénégal, ancienne capitale de l’Afrique occidentale. «Là-bas, les maisons patrimoniales sont de plus en plus achetées par des étrangers et font maintenant l’objet de spéculation, indique-t-il. Et le tourisme sexuel a augmenté.» La nécessité de conserver le site en parfait état peut aussi sembler vaine aux gens qui manquent de tout: entre acheter un sac de plâtre pour colmater les fissures et un sac de riz pour se nourrir, le choix coule de source… Sans compter que la réalité des habitants du lieu n’a pas influencé le type de mise en valeur du patrimoine de Saint-Louis: comme la population est en grande partie analphabète, elle profite peu des panneaux explicatifs installés sur plusieurs demeures historiques.

Cogestion en vue
Pour Laurent Bourdeau, il faut absolument que les communautés locales soient sensibilisées au patrimoine pour qu’un site Unesco ne soit pas dévoré tout cru par l’industrie touristique. D’autant plus que sa gestion relève parfois d’entreprises situées à des milliers de kilomètres. Au surplus, la supervision d’un lieu touristique par des acteurs locaux peut contribuer à préserver non seulement le patrimoine bâti, mais aussi certains métiers et savoir-faire.

Laurier Turgeon, professeur au Département d’histoire, cite la cogestion par Parcs Canada et la communauté autochtone haïda du site Unesco SGang Gwaay, sur les îles de la Reine-Charlotte, en Colombie-Britannique: «Les autochtones ont décidé de ne pas repeindre les mâts funéraires qui s’y trouvent, de les laisser pourrir selon le cycle de vie naturel. Cela permet d’en produire de nouveaux avec des artisans et de conserver des techniques ancestrale.»

Selon ce spécialiste du patrimoine, il faut élargir les horizons des visiteurs et arrêter de tout ramener aux bâtiments et aux limites exactes du site désigné. M. Turgeon prend l’exemple de l’arrondissement historique du Vieux-Québec, où se concentrent les touristes alors que, plus largement, la ville de Québec a beaucoup à offrir aux visiteurs. «En 2009, j’ai recensé 190 fêtes et festivals dans la ville: ça aussi c’est du patrimoine, explique-t-il. En encourageant les touristes à y participer, nous pourrions désengorger le Vieux-Québec.»

Un sentiment que partage Laurent Bourdeau, excédé du ballet incessant des autocars de touristes effectuant tous les mêmes arrêts dans les quelques rues de l’arrondissement historique. Selon lui, les entreprises touristiques elles-mêmes prennent conscience qu’un tourisme trop lourd peut tuer la ressource. «Certaines ont compris et offrent des tours de Québec sur mesure à des clientèles plus segmentées, en s’intéressant par exemple aux artistes d’aujourd’hui ou à l’histoire des pierres qui lestaient les navires au temps de la Nouvelle-France.»

Du spectaculaire à l’authentique
Désormais, des agences de tourisme signataires de la Charte internationale du tourisme culturel refusent d’envoyer leurs clients sur des sites qui ne se préoccupent pas de développement durable, note Laurier Turgeon. Les voyageurs qui fréquentent les sites du patrimoine mondial recherchent non seulement du spectaculaire, mais aussi de l’authentique. Une notion que Tito Dupret a trouvée dans le Sud de la France où le visiteur découvre les traces de l’histoire romaine, notamment dans les deux sites du patrimoine mondial que sont les villes d’Arles et Orange. «Ce sont des lieux qui restent vivants, sans muséification mortifère, remarque-t-il. Les cœurs de ces villes ont gardé leur population. On n’a pas l’impression d’être embarqué dans un circuit vendu par une agence de voyage lorsqu’on se promène dans les rues.»

Les trois experts s’accordent sur un point: la rencontre avec un résidant fait souvent toute la différence lorsqu’on arpente un site patrimonial. Par exemple, Tito Dupret juge intéressantes les balades en calèche à Québec parce qu’elles donnent l’occasion aux touristes de parler avec le conducteur et d’entendre des anecdotes –même si les habitants du cru peuvent trouver cela «quétaine». Il invite d’ailleurs les Québécois à se réapproprier l’arrondissement historique pour que ce patrimoine fasse vraiment partie d’eux et ne soit pas réservé aux touristes.

Même si le label de l’Unesco caractérise des sites très divers à travers le monde, la recette pour que ces lieux demeurent vivants et authentiques est simple: l’implication de sa population locale.

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FOSSILES PATRIMONIAUX
Le Canada compte 15 sites du patrimoine mondial de l’Unesco, dont deux se trouvent au Québec: l’arrondissement historique du Vieux-Québec et le parc national de Miguasha. La falaise de ce parc gaspésien renferme une quantité inédite de fossiles de plantes, invertébrés et poissons ayant vécu il y a plus de 350 millions d’années. Site de fouilles scientifiques depuis le milieu du XIXe siècle, Miguasha a entre autres livré des clés pour comprendre l’évolution de certains poissons vers des formes terrestres.

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COMME SI VOUS Y ÉTIEZ!

Les sites du patrimoine mondial ont beau appartenir à l’humanité, selon la déclaration de l’Unesco, l’humanité n’y a pas toujours accès. Sans remplacer un contact réel, la panophotographie change la donne. Grâce à plus de 2500 images captées sur place par Tito Dupret et patiemment assemblées, l’internaute peut désormais s’offrir une visite virtuelle à 360º de quelque 250 sites du patrimoine mondial parmi les plus isolés de la planète (www.1001merveilles.org). En promenant sa souris et en utilisant son bouton de défilement, le visiteur peut zoomer sur un détail de l’image, reculer, observer le paysage qui entoure le site…

Mais après plusieurs années à explorer les possibilités du Web, M. Dupret cherche une nouvelle formule. Il vient de prendre congé de son métier de documentariste, le temps d’un doctorat sous la direction de Philippe Dubé, professeur au Département d’histoire et spécialiste de la muséologie. Tito Dupret veut réfléchir à la façon d’offrir au grand public un contact facile et satisfaisant avec la grandeur de ces sites plus grands que nature. Ses essais comportent notamment un recours aux technologies du LAMIC, le Laboratoire de muséologie et d’ingénierie de la culture de l’Université Laval.

«On pourrait projeter les images panophotographiques sur les parois d’un dôme dans lequel pénètre le visiteur et y intégrer des artéfacts, imagine-t-il. Vaut-il mieux numériser ces objets ou aller chercher des collections existantes? Faut-il recourir à un guide animateur? Serait-il intéressant de faire entendre des sons enregistrés sur le site? Pourrait-on présenter le site en plongée, avec un certain recul pour comprendre son contexte topographique? Je ne sais pas encore.»

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Ce que vous en pensez http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/ce-que-vous-en-pensez-5/ Tue, 04 May 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Québec: tradition et développement
Olivia Randrianasolo (Développement rural intégré 1993)

Le Vieux-Québec est un bel endroit où il faut revenir au moins deux fois dans sa vie. Je l’ai connu lorsque je faisais mes études à l’Université Laval,

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Québec: tradition et développement
Olivia Randrianasolo (Développement rural intégré 1993)

Le Vieux-Québec est un bel endroit où il faut revenir au moins deux fois dans sa vie. Je l’ai connu lorsque je faisais mes études à l’Université Laval, et j’y suis revenue l’été dernier (malgré le mauvais temps). L’effet-découverte et la curiosité étaient encore plus forts cette fois-ci car j’étais accompagnée par mon mari et mes deux enfants. La population toujours aussi accueillante et le mariage de la tradition avec le développement font que le Vieux-Quebec reste unique.

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Plus de commotions cérébrales qu’on pense
Louise Roy (Droit 1979)

J’ai beaucoup apprécié votre article, mais cela m’amène à penser qu’il y a plus de traumatismes crâniens cérébraux qu’on le réalise. Il y a deux ans, je suis tombée de bicycle un vendredi matin. Je me suis tordue une cheville et, après m’être relevée avec l’aide d’un bon samaritain, j’ai perdu connaissance un peu après. Heureusement, j’avais un casque. Je suis allée consulter dans une clinique, mais le médecin ne s’est pas préoccupé. Résultat: je suis retournée au bureau le lundi suivant. Je crois que c’était trop tôt: j’ai eu de la difficulté à faire ma semaine.

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Samir Ghrib: le ballon de pied en cap http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/samir-ghrib-le-ballon-de-pied-en-cap-1811/ Tue, 04 May 2010 05:00:00 +0000 http://testguid La modestie de Samir Ghrib (Politique 1989) vient d’en prendre pour son rhume! En novembre, l’homme a reçu le titre d’Entraîneur universitaire de l’année au Canada, peu après avoir été couronné quatre autres fois Entraîneur de l’année à…

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Politique 1989) vient d’en prendre pour son rhume! En novembre, l’homme a reçu le titre d’Entraîneur universitaire de l’année au Canada, peu après avoir été couronné quatre autres fois Entraîneur de l’année à l’échelle québécoise ou régionale. Sans compter le titre de Personnalité de l’année en sport et loisir que lui ont décerné Radio-Canada et Le Soleil. «Ça fait quand même beaucoup d’honneurs», reconnaît-il avec un sourire timide.

Peut-être beaucoup d’honneurs, mais pour des exploits qui sont à la hauteur des titres reçus. Dix ans après avoir redonné une équipe de soccer à l’Université Laval, l’entraîneur vient de la mener jusqu’à la grande victoire qui l’a sacrée championne universitaire canadienne. «Notre coupe Vanier à nous», vulgarise-t-il pour les amateurs de football. Samir Ghrib dirige aussi une équipe de la Ligue élite de soccer qui, de son côté, a remporté son championnat provincial. Cette équipe de niveau amateur, le Royal Sélect, compte plusieurs joueurs du Rouge et Or. Comme si ces deux victoires ne suffisaient pas, le Rouge et Or vient, en mars, de remporter le championnat provincial de soccer intérieur.

Qui aurait pu rêver d’un aussi bel avenir en 2002, alors que le Rouge et Or n’avait gagné aucune partie de toute la saison? Peut-être Samir Ghrib lui-même… «Pour moi, un échec veut simplement dire qu’il faut redoubler d’effort», assure-t-il. Et c’est exactement ce goût de l’effort qu’il inculque à ses joueurs. «Samir est un coach qui voit le potentiel de chacun et mise là-dessus: il nous pousse à devenir meilleurs», raconte Alexandre Lévesque-Tremblay, étudiant en droit et capitaine de l’équipe Rouge et Or.

De Tunis à Québec
Confiant que l’effort mène à la réussite, Samir Ghrib l’a toujours été. Sans cette conviction, comment aurait-il pu garder le soccer au centre de sa vie? Dès l’enfance, il porte le ballon rond dans son cœur… ce qui n’est pas rare pour un Tunisien. La difficulté surgit lorsque l’obsession du ballon reste intacte à l’approche de l’âge adulte, à plus forte raison quand l’éducation occupe une place de choix dans votre famille: un grand-père écrivain et ministre de la Culture, une grand-mère syndicaliste, une tante journaliste, des parents qui ont fait des études à l’étranger… Un compromis pointe alors son nez: le Canada. Comme on n’y joue au soccer que l’été, le jeune Samir pourra conjuguer sport estival et études hivernales. La logique semble implacable.

Et ça fonctionne! Entre janvier 1986, moment de son arrivée à Québec à l’âge de 20 ans, et 1989, année d’obtention de son diplôme en science politique, le jeune homme accumule les réussites comme joueur des Caravelles de Sainte-Foy (ligue semi-professionnelle), comme étudiant et comme assistant de cours. Au passage, il tombe irrémédiablement amoureux de la Capitale. Les années qui suivent sont celles de tous les possibles. Il entreprend une maîtrise en relations internationales avec un œil sur la carrière de diplomate, continue de jouer au soccer, acquiert le statut d’immigrant, fait ses premières armes d’entraîneur au Collège François-Xavier-Garneau de Québec et tâte sérieusement du journalisme.

Puis, en 1996, sonne l’heure des choix. Après un an à la station radio de Radio-Canada à Québec, il se voit offrir un poste de journaliste à Ottawa. Quitter sa ville et renoncer à sa nouvelle vocation d’entraîneur? Non. Le sport l’emporte sur tout le reste. «Ce que j’ai choisi de faire alors et ce que je veux encore : développer le soccer masculin dans ma région», affirme-t-il.

Le bâtisseur à l’œuvre
La même année, il fonde son école d’été de soccer pour les 6 à 15 ans et, en septembre, devient entraîneur adjoint au programme sport-études soccer de l’école secondaire Cardinal-Roy, et le restera jusqu’en 2006.Mais régulièrement, vient le hanter son grand regret d’étudiant: ne pas avoir joué pour «son» université, qui avait gommé le soccer de ses disciplines sportives en 1981. «Déjà pendant mes études, se souvient-il, j’allais souvent discuter de la mise sur pied d’une équipe avec les responsables du Peps.»

Samir Ghrib ne lâche pas prise et, en 2000, le Club de soccer Rouge et Or voit le jour. L’entraîneur-chef? Lui, évidemment! Toutefois, malgré les efforts, l’équipe d’étudiants-athlètes ne performe pas. À sa troisième saison, en 2002, elle touche même le fond du baril: 43e au classement sur 43 équipes universitaires de soccer au Canada.

Le découragement n’est pourtant pas au rendez-vous. L’entraîneur-chef propose plutôt une nouvelle  formule dans un document titré «Horizon excellence: à la conquête du championnat canadien». Rien de moins! «Samir est un éternel optimiste, rapporte Emmanuelle Arbour (Physiothérapie 2000), membre du personnel soignant du Rouge et Or soccer. Même quand l’équipe est arrivée dernière, il en a vu le développement possible.»

Une pépinière pour le Rouge et Or
La formule proposée fait vite ses preuves. Depuis 2004, l’équipe réussit année après année à se rendre aux championnats canadiens. L’ingrédient principal de cette formule: un partenariat avec l’Association de soccer de l’arrondissement Beauport de Québec, qui devient en quelque sorte la pépinière du Rouge et Or.

Plus de 500 jeunes de cinq ans et plus font aujour­d’hui partie des clubs de cette Association, dont l’équipe masculine senior AAA, le Royal Sélect, est dirigée par Samir Ghrib. Cette équipe compte d’ailleurs une forte proportion de joueurs du Rouge et Or qui, après un été dans cette Ligue élite, amorcent la saison universitaire au sommet de leur forme. Beaucoup agissent aussi comme entraîneurs des jeunes de Beauport, qui voient des modèles en ces étudiants-athlètes. Le haut calibre de jeu du Royal Sélect incite en outre des adversaires à considérer l’Université Laval lorsqu’ils envisagent de poursuivre leurs études.

Avec un tel noyau de joueurs stables et engagés dans la communauté, les nouveaux s’intègrent plus facilement au Rouge et Or en septembre, qu’ils débarquent tout juste d’un autre continent ou d’une autre région du Québec. «Actuellement, précise M. Ghrib, le Rouge et Or compte 80% de gars natifs du Québec, qui ont commencé à jouer avec un ballon à 4 ou 5 ans.»

Joyeux mélange
Les étudiants étrangers n’y sont pas malvenus, au contraire! «Je le sais pour l’avoir vécu jadis: le soccer est un formidable instrument d’intégration, les joueurs forment une grande famille et je vous jure que, certaines années, nous avons été les champions des accomodements raisonnables», rapporte l’entraîneur.

Par exemple en 2007, alors que quelques très bons joueurs musulmans commençaient chaque pratique sans avoir mangé de la journée, Ramadan oblige. «Quand le soleil se couchait, raconte-t-il, je leur permettais de s’arrêter le temps de prendre un verre de lait et trois dattes. Je dirais que leur détermination à jouer même à jeun a stimulé mes joueurs québécois. C’est d’ailleurs cette année-là que l’équipe s’est rendue en finale canadienne pour la première fois!»

Pas étonnant que le Rouge et Or de Samir Ghrib soit un lieu de tolérance. «Pour lui, un joueur n’est pas seulement un porteur de numéro», témoigne Emmanuelle Arbour. La physiothérapeute raconte que l’entraîneur l’appelle parfois à la maison pour avoir son avis sur un joueur : comment va-t-il? croit-elle que sa blessure influence son moral? est-il bien épaulé par les autres membres de l’équipe? «Il s’intéresse au développement de chaque personne et il tient compte du fait que ses joueurs sont des étudiants-athlètes, pas des professionnels.»

D’ailleurs, lorsqu’il a revu la formule du Rouge et Or en 2003, l’entraîneur a introduit une règle inédite dans le petit monde du soccer universitaire: limiter le nombre de pratiques à deux par semaine. «Tous mes joueurs ont le temps d’avoir aussi une vie sentimentale, une vie sociale et une vie d’étudiant», se félicite-t-il.

Le soccer du futur
Grâce à des personnes comme Samir Ghrib, le soccer connaît un immense succès de participation au Canada et particulièrement au Québec. Entre 1990 et 2007, le nombre de jeunes Québécois pratiquant ce sport a triplé: il est passé de quelque 59 000 à près de 187 000! Dans la seule région de Québec, ils étaient plus de 26 000 l’été dernier.

Chose surprenante, ce sport n’attire toujours pas beaucoup de spectateurs. «En novembre, nous avons joué notre finale provinciale devant 200 blondes, amis et parents de joueurs dispersés dans l’immense stade de football», admet M. Ghrib. «Pour apprécier le jeu, il faut le voir de proche», renchérit Alexandre Lévesque-Tremblay.

Selon André Richelieu, spécialiste du marketing du sport à la Faculté d’administration, il manque autre chose que des stades bien adaptés au soccer pour attirer le grand public: des modèles au niveau national. «En sport, rappelle-t-il, la victoire n’est pas suffisante, elle est nécessaire. Quand le Canada participera avec un peu de brio à la Coupe du monde et aura son Ronaldo comme figure emblématique, le soccer deviendra attrayant pour le public et pour les commanditaires.»

En attendant, victoires et modèles sont bel et bien au rendez-vous sur le campus. Maintenant qu’il a prouvé hors de tout doute que l’Université Laval pouvait avoir un excellent club de soccer et qu’il a travaillé à l’amélioration de toutes les composantes régionales du soccer amateur, l’éternel optimiste caresse un autre rêve: attirer dans la Capitale une équipe masculine semi-professionnelle.

Il se donne aussi un défi à une autre échelle. L’Entraîneur canadien de l’année veut se mettre sérieusement… à l’entraînement de ses deux enfants de 4 et 7 ans.

La reconnaissance de ses succès ne fouette-t-elle donc pas ses ambitions professionnelles? Samir Ghrib ne lorgne-t-il pas un poste d’entraîneur de l’Impact de Montréal? du Real de Madrid? Son rire fuse. «Non, je ne quitterai jamais Québec!»

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Attention tête fragile! http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/attention-tete-fragile-1821/ Tue, 04 May 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Un esprit sain dans un corps sain. Telle est la devise de ceux qui préconisent l’équilibre entre l’activité intellectuelle et l’exercice physique. Sauf que, parfois, le sport devient moins sain et les corps s’entrechoquent trop violemment. L’esprit s’embrouille, la commotion …

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Un esprit sain dans un corps sain. Telle est la devise de ceux qui préconisent l’équilibre entre l’activité intellectuelle et l’exercice physique. Sauf que, parfois, le sport devient moins sain et les corps s’entrechoquent trop violemment. L’esprit s’embrouille, la commotion cérébrale est là.

Elle est longue la liste des athlètes professionnels et amateurs qui ont subi au moins une commotion cérébrale. Et elle serait interminable s’il fallait y ajouter tous les sportifs qui ont, un jour ou l’autre, vu quelques étoiles sans y accorder trop d’attention. «La plus grande partie des commotions cérébrales sont négligées, surtout chez les sportifs qui ne jouent pas à un niveau compétitif», estime Philippe Fait, qui termine un doctorat en médecine expérimentale. «Il est probable que beaucoup de ceux qui ont déjà pratiqué un sport ont subi une commotion un jour ou l’autre, souvent sans s’en rendre compte», renchérit son directeur de thèse, Bradford McFadyen, professeur au Département de réadaptation.

La commotion cérébrale n’est pourtant pas un événement anodin, mais bien un réel traumatisme crânien cérébral (TCC). D’ailleurs, Philippe Fait préfère utiliser ce terme, surtout dans son travail de thérapeute du sport. C’est lui qui était au chevet de Mikaël Tam, le jeune hockeyeur qui a subi plus qu’une commotion après un coup de coude médiatisé, l’hiver dernier. «Le nom scientifique montre davantage le sérieux de la situation», plaide le doctorant.

«Une commotion cérébrale est un traumatisme cérébral crânien léger», précise Pierre Frémont, médecin du sport et professeur au Département de réadaptation. Elle est provoquée par l’application directe ou indirecte d’une force contre la boîte crânienne. La force directe, c’est le coup de coude ou le coup de poing à la tête. La force indirecte, c’est le balancement brusque de la tête, qu’on appelle souvent coup de fouet, lors d’une collision entre deux automobiles. Dans les deux cas, le cerveau bouge dans la boîte crânienne, comme le jello dans un bol qu’on secoue.

Lors de TCC modérés ou graves, il y aura une ou des lésions, des saignements ou des œdèmes. Avec la commotion cérébrale, le choc ne laissera pas de trace, mais il aura pour effet de perturber le fonctionnement du cerveau. «On ne comprend pas encore en détail ce qui se passe alors, avoue Pierre Frémont. Nous savons cependant qu’à l’échelle cellulaire, le choc induit des perturbations dans la transmission des influx nerveux.» Seules des techniques d’imagerie médicale sophistiquée, comme la résonance magnétique fonctionnelle, permettent de visualiser ce brouillage des ondes.

Heureusement, il n’est pas absolument nécessaire de recourir à ces outils de pointe pour diagnostiquer la commotion cérébrale. On en connaît les symptômes: perte de conscience, étourdissements, trous de mémoire, nausées plus ou moins fortes, maux de tête, difficultés à maintenir la concentration, fatigue et défaillances cognitives sont parmi les symptômes les plus fréquents à prendre place dans les minutes, les heures et les jours qui suivent l’accident. «Ces symptômes doivent être en lien avec un choc direct ou indirect à la tête, précise le Dr Frémont, car plusieurs d’entre eux sont aussi associés à d’autres problèmes.»

Retour trop rapide?
Si la répétition des commotions peut parfois avoir des conséquences à long terme, les effets d’une seule commotion s’estompent assez rapidement la plupart du temps. «Il suffit souvent de prendre du repos », conseille Pierre Frémont. Toutefois, la durée de ce repos varie d’un individu à l’autre, d’où l’importance d’un suivi personnalisé.

Au hockey professionnel, lorsque survient une commotion, le feu vert pour un retour au jeu est actuellement accordé après une série de tests d’intensité progressive. Dans les jours suivants la commotion, l’équipe médicale demandera au joueur blessé s’il ressent encore des symptômes. Dans la négative, le hockeyeur recommencera à s’entraîner légèrement: bicyclette stationnaire, patinage, pratique sans contact, puis pratique avec contact. Pour passer d’une étape à l’autre, le joueur ne doit ressentir aucun symptôme. Au terme de cette démarche, qui dure en moyenne de 5 à 10 jours, il pourra retourner au jeu.

L’approche se peaufine constamment. Au cours des derniers mois, Philippe Fait y a ajouté son grain de sel. Il a soumis des athlètes ayant subi une commotion cérébrale à un test qui consiste à marcher le long d’un parcours ponctué d’obstacles relativement simples à franchir. En cours de route, les sujets devaient identifier la couleur d’un mot projeté à l’écran, exercice qui ajoutait de la complexité à la tâche. Résultat: les commotionnés commettaient plus d’erreurs et prenaient plus de temps à effectuer le parcours que les sujets sains. Le test se passait 30 jours après la commotion, ce qui laisse entendre que le délai traditionnel de 5 à 10 jours avant le retour au jeu n’est pas toujours suffisant.

«Mon travail s’inscrit dans une tendance qui cherche à placer les gens dans les situations les plus proches de leurs activités normales afin de déterminer s’ils sont guéris ou non», explique Philippe Fait. De telles études montrent que seuls des tests neuropsychologiques personnalisés permettent de dire quand une personne est apte à reprendre ses activités habituelles après une commotion.

Pour sa part, Bradford McFadyen cherche à concevoir un test plus général, pertinent à tous les individus. Un test qui serait plus facile à appliquer et que les entraîneurs sportifs de tous les niveaux pourraient employer, quitte à diriger les cas plus lourds vers des équipes médicales spécialisées.

Faut-il interdire les coups?
Il ne faut donc pas prendre à la légère les commotions cérébrales. Faudrait-il alors bannir les mises en échec? Ou interdire carrément les sports de contact comme le football? Incidemment, il n’y a pas que les sports où les contacts sont permis, et souhaités, qui présentent des risques. Des études menées par Claude Goulet, du Département d’éducation physique, révèlent que la tête et le cou sont touchés dans un cas sur cinq chez les skieurs alpins et les surfeurs des neiges blessés.

Depuis 1985, le Québec interdit la mise en échec au hockey dans la catégorie pee-wee (11-12 ans) et chez les plus jeunes. À l’époque, la décision s’appuyait, entre autres, sur une étude menée par des chercheurs du Département d’éducation physique, dont Gaston Marcotte, qui avaient démontré que le risque de fractures diverses était 12 fois plus élevé lorsque la mise en échec était permise.

Claude Goulet apporte de l’eau à ce moulin. Une étude épidémiologique qu’il a réalisée avec des collègues montréalais et albertains révèle que la mise en échec est la principale cause de blessure chez 15% des jeunes hockeyeurs de 9 à 16 ans. Une fois sur cinq (18%), cette blessure est une commotion cérébrale. L’étude révèle également que le risque de commotion cérébrale est presque quatre fois plus grand chez les joueurs de niveau pee-wee de l’Alberta, où la mise en échec est permise, que chez ceux du Québec.

Certains observateurs ont craint que les jeunes Québécois, une fois dans les catégories d’âge supérieures où la mise en échec devient permise, soient plus vulnérables puisqu’ils n’ont pas eu l’occasion d’apprendre à encaisser. Une étude, dont les résultats détaillés ne sont pas encore publiés, annonce une réalité bien différente. Claude Goulet et des collègues albertains ont comparé les blessures subies par des hockeyeurs de niveau bantam du Québec et de l’Alberta, où la mise en échec est permise au niveau pee-wee. «Il n’y a pas d’effet protecteur, révèle Claude Goulet. Les Albertains de niveau bantam subissent autant de blessures que les Québécois.» Comme quoi, les jeunes apprennent rapidement à encaisser. Il faut dire qu’ils ont de puissants modèles et qu’il ne faut pas trop craindre la «moumounisation» du hockey!

De son côté, Pierre Frémont a réalisé une étude sur les sports de contact (hockey, football, etc.) et ceux sans contact (ski alpin, ski de fond, etc.) dans les programmes sports-études des écoles secondaires. Ses résultats montrent que les sports de contact n’ont pas d’effet sur le développement cognitif des jeunes. «Sport de contact n’égale donc pas handicap futur, souligne-t-il. Vous ne m’entendrez jamais parler contre les sports de contact, à condition qu’ils soient gérés par des règles pour contrer les gestes de violence gratuite.»

Chose certaine, tous s’entendent pour dire qu’il faut mettre l’accent sur l’enseignement auprès des équipes d’entraîneurs afin que ceux-ci connaissent mieux la commotion cérébrale et surtout ne précipitent pas le retour au jeu. De notre côté, spectateurs, il faudrait peut-être cesser de bondir de nos sièges à chaque fois qu’un joueur de l’équipe locale plante un adversaire!

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JE CONSULTE OU NON?

Si la visite à l’hôpital est une évidence dans le cas des traumatismes modérés et graves, la décision s’impose moins facilement pour une commotion cérébrale. En absence de symptômes graves, comme des vomissements, Pierre Frémont recommande tout de même d’aller voir son médecin de famille, qui pourra préciser le diagnostic et accompagner la victime au cours de la période de rétablissement.

«La majorité des commotions sont des faits isolés dans la vie d’une personne, rappelle-t-il, et tout rentre dans l’ordre après quelques heures ou quelques jours, selon les cas.» La recette de base est de se reposer, ce qui implique de ne pas solliciter son cerveau outre mesure, par des jeux vidéos ou une lecture prolongée, par exemple.

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En un éclair http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/en-un-eclair-1831/ Tue, 04 May 2010 05:00:00 +0000 http://testguid 100 ANS D’ENSEIGNEMENT DE LA FORESTERIE
Depuis la création de son École forestière, en 1910, l’Université a formé 4677 ingénieurs forestiers et ingénieurs du bois. Son fondateur, Gustave-Clodimir Piché, était aussi directeur du Service forestier de la province de Québec …

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100 ANS D’ENSEIGNEMENT DE LA FORESTERIE
Depuis la création de son École forestière, en 1910, l’Université a formé 4677 ingénieurs forestiers et ingénieurs du bois. Son fondateur, Gustave-Clodimir Piché, était aussi directeur du Service forestier de la province de Québec et est à l’origine d’une loi qui oblige les industriels à placer l’ingénieur forestier au centre des activités de coupe en forêt.

Aujourd’hui répartis dans les pavillons Abitibi-Price et Gene-H.-Kruger, les étudiants ont accès à des infrastructures de pointe vouées à l’enseignement, à la recherche et au transfert technologique, particulièrement en génie du bois. Sans compter les 6664 ha de la forêt expérimentale Montmorency. Le taux de placement des diplômés est de 91%.

En plus des activités du centenaire qui se tiennent tout au long de 2010, deux expositions s’installent en permanence au pavillon Gene-H.-Kruger: la première offre un survol de l’histoire de cet enseignement et la seconde montre des instruments forestiers anciens. Information: www.sbf.ulaval.ca

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DEUX PRIX POUR CONTACT
Deux articles publiés dans Contact en 2009 viennent de recevoir les honneurs du concours Prix d’excellence CCAE (Conseil canadien pour l’avancement de l’éducation) dans la catégorie du meilleur article de langue française. D’abord une première place pour «Lumière sur le vivant», un texte signé Gilles Drouin paru dans le numéro d’hiver. Et une troisième position pour «Québec, terre des ormes», de Serge Beaucher (numéro d’automne). Tous les médias institutionnels d’universités et collèges du Canada pouvaient soumettre des candidatures.

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LE RETOUR DE JEAN PAUL LEMIEUX
Depuis mars, la murale de Jean Paul Lemieux, Histoire de la médecine à Québec, orne à nouveau le hall du pavillon Ferdinand-Vandry. La restauration de cette toile, qui a nécessité plus de 400 heures de travail, a été effectuée dans la foulée des travaux de rénovation et d’agrandissement du pavillon des sciences de la santé. «Depuis son accrochage en 1957, soit l’année de l’inauguration du pavillon, la toile n’avait bénéficié d’aucune restauration majeure et la saleté s’y était incrustée», explique Colette Naud, restauratrice au Centre de conservation du Québec.

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PRÉSENCE ACTIVE AU MEXIQUE

L’Université a désormais un bureau sur le campus de Santa Fe de l’Instituto Tecnológico y de Estudios Superiores (TEC) de Monterrey, au Mexique. L’Université souhaite ainsi renforcer les liens avec ses partenaires mexicains, autant en formation qu’en recherche. Elle compte notamment favoriser les échanges étudiants, en plus d’appuyer le développement de programmes d’études conjoints et l’émergence de projets faisant appel aux expertises des chercheurs des deux pays. Le TEC de Monterrey ouvrira également un bureau à l’Université Laval.

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À LA MÉMOIRE DE LA PREMIÈRE DIPLÔMÉE

Le 8 mars, l’Association des étudiantes et des étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (ÆLIES) a tenu une cérémonie spéciale à la mémoire de Marie Sirois, la première femme à recevoir, en 1904, un diplôme d’une université de langue française au Canada, soit un certificat d’études littéraires de l’Université Laval. À cette occasion, Hélène Boivin, petite-fille de Marie Sirois, a dévoilé un portrait de sa grand-mère, peint par l’artiste Louise Jobin. La toile sera installée avec une plaque commémorative dans la maison Marie-Sirois qui abrite l’ÆLIES. À l’époque, Marie Sirois avait eu besoin d’une permission spéciale pour s’inscrire à la Faculté des arts. En 2008-2009, 61% des diplômes émanant de l’Université Laval ont été obtenus par des femmes.

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LE FOIN QUI FAIT LA VACHE QUI FAIT LE LAIT

Une chaire de recherche sur le contrôle nutritionnel de la production des constituants du lait chez la vache vient de voir le jour. Son titulaire et professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, Yvan Chouinard, compte étudier les facteurs liés à l’alimentation des bovins qu’il est possible de contrôler pour obtenir des produits laitiers performants: par exemple, du lait comportant un maximum d’oméga-3.

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NOUVEAUTÉS D’AUTOMNE

Le Département de génie mécanique accueillera dès l’automne ses premiers étudiants au baccalauréat en génie industriel. Ce nouveau bac fait une large place aux études de cas, aux visites industrielles et aux stages. Parmi les autres programmes offerts pour la première fois cet automne, figurent la maîtrise et le doctorat en actuariat ainsi que le doctorat en sciences infirmières.

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On cherche, on trouve http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve-1841/ Tue, 04 May 2010 05:00:00 +0000 http://testguid MOURIR À LA MAISON A UN PRIX POUR LA FAMILLE
Au Canada, le maintien à domicile des personnes en fin de vie est favorisé par des programmes intégrés de soins palliatifs. Combien cela coûte-t-il au système de soins et aux…

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MOURIR À LA MAISON A UN PRIX POUR LA FAMILLE
Au Canada, le maintien à domicile des personnes en fin de vie est favorisé par des programmes intégrés de soins palliatifs. Combien cela coûte-t-il au système de soins et aux familles des patients ? Une première réponse provient d’une enquête pancanadienne effectuée au-près de 248 participants à un programme de soins palliatifs et leurs aidants naturels. Dirigée par Serge Dumont, professeur à l’École de service social, l’étude montre que le coût moyen par patient en fin de vie est de 18 446$ et qu’il est assumé dans une proportion de 71,3% par le système de santé, de 26,6% par la famille du patient et de 1,6% par des organismes bénévoles. Ces résultats ont paru dans la revue Palliative Medicine.

«Pour les familles, cela représente un coût moyen de 4898 $, ce qui est non négligeable, souligne Serge Dumont. Dans une perspective d’équité et de justice sociale, le fait de prendre en charge un grand malade à la maison ne devrait pourtant pas compromettre la sécurité financière des ménages.»

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DIRECTEMENT AU CERVEAU

Les oméga-3 n’ont aucune difficulté à se frayer un chemin jusqu’au cerveau. En effet, malgré leur taille appréciable, ces molécules ont une capacité de franchir la barrière hémato-encéphalique –la structure anatomique qui régit le passage des molécules du sang vers le cerveau– comparable à celle des Valiums. Des chercheurs de la Faculté de pharmacie et du Centre de recherche du CHUQ, Mélissa Ouellet, Vincent Émond, Carl Julien et Frédéric Calon, ainsi que cinq collaborateurs du Canada, de France et des États-Unis en font la démonstration dans Neurochemistry International.

«Ce n’est pas une surprise, mais nous avons réussi à le démontrer en utilisant une méthode reconnue, précise Frédéric Calon. Cette caractéristique des oméga-3 constitue un atout pour leur utilisation dans la prévention des maladies du système nerveux central comme la dépression, l’alzheimer ou le parkinson.»

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COUP DE BARRE D’APRÈS-MIDI

Une enquête menée auprès de 1362 Québécois révèle que la propension à s’endormir en plein jour atteint un seuil clinique chez 27% des répondants. «Dans leur cas, la somnolence interfère significativement avec l’accomplissement des tâches quotidiennes», précise l’étudiant-chercheur Simon Beaulieu-Bonneau, coauteur de l’étude avec son professeur Charles Morin, de l’École de psychologie. Les analyses révèlent que certaines caractéristiques favorisent la somnolence diurne: être aux études ou en emploi, dormir moins de sept heures par nuit et, dans une moindre mesure, être physiquement inactif, présenter un surpoids ou des douleurs chroniques. Le coup de barre frappe surtout en début d’après-midi, ce qui correspond pour plusieurs à une baisse naturelle dans le rythme circadien. Le remède prescrit par les deux chercheurs : une sieste de 15 minutes, avant 15h –ce qui assure que le roupillon n’affectera pas la qualité du sommeil nocturne.

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JAVEL CONTRE GASTRO

Près de 40% des désinfectants commerciaux utilisés pour nettoyer les surfaces seraient peu efficaces pour éliminer un groupe de virus causant les gastrœntérites, montre une étude publiée dans le Journal of Food Protection. Les signataires, Maryline Girard, Solange Ngazoa et Julie Jean, de l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels, et Kirsten Mattison, de Santé Canada, ont testé l’efficacité de trois grandes catégories de désinfectants pour éliminer les norovirus, responsables de plus de la moitié des éclosions de gastrœntérite d’origine alimentaire.

Les chercheuses ont découvert qu’un contact d’une durée de dix minutes avec un désinfectant à base d’eau de Javel abaisse par un facteur 1000 la concentration de ces virus attachés à une surface. Les désinfectants à base d’alcool ou d’ammonium quaternaire se sont révélés 100 fois moins efficaces, alors qu’ils constituent près de 40% des nettoyants sur le marché.

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VERDIR LES «PITS» DE SABLE

L’expertise en restauration de tourbières développée au Département de phytologie est en voie d’être transposée dans un milieu inattendu: les «pits» de sable utilisés lors de la construction des routes. Des essais de restauration végétale de ces sites, appelés bancs d’emprunt, ont livré des résultats intéressants après une seule année de croissance. «Nous avons obtenu une bonne reprise végétale de certaines espèces de mousses et de lichens introduites dans les parcelles expérimentales dénudées de huit bancs d’emprunt situés dans Charlevoix», révèle l’étudiante chercheuse Sandrine Hogue-Hugron qui a mené ces travaux avec les professeures Monique Poulin et Line Rochefort, et une chercheuse d’Écosse. Présentement, la technique de restauration repose sur l’introduction de graminées qui, en milieux nordiques, demeurent dominantes et freinent la succession végétale normale, un problème qui ne se poserait pas avec les mousses et les lichens.

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La voix humaine sous la loupe http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/la-voix-humaine-sous-la-loupe-1851/ Tue, 04 May 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Avec son projet de Laboratoire audionumérique de recherche et de création (LARC), Serge Lacasse, professeur à la Faculté de musique, a en quelque sorte décroché le gros lot pour un chercheur: il a récemment obtenu la plus importante subvention décernée…

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Le nouveau laboratoire remplacera le studio d’enregistrement de la Faculté, qui date des années 1960. «Si tout va bien, le LARC devrait ouvrir ses portes en janvier 2011 et nous pourrons y réaliser non seulement des enregistrements, mais aussi toutes sortes d’autres projets intéressants», assure Serge Lacasse.

Scruter l’émotion
Par exemple, ce spécialiste de la musique populaire veut découvrir comment la voix chantée communique l’émotion en identifiant et en isolant les effets vocaux d’une chanson, afin d’en saisir les nuances et de caractériser les sons, de constituer une banque de données et, enfin, de proposer une grille à partir de laquelle les musiciens pourront travailler. Le nouveau laboratoire permettra également l’expérimentation de nouvelles approches, de nouveaux logiciels et la production d’albums.

Serge Lacasse compte aussi créer des liens avec les étudiants de la Faculté de musique et avec des étudiants d’autres facultés, comme il l’a fait en décembre en montant un récital de chansons avec 13 étudiants en littérature et autant d’étudiants en musique. Par ailleurs, le professeur-chercheur souhaite créer un certificat en réalisation audionumérique. «Aujourd’hui, dit-il, il suffit d’avoir un ordinateur et un clavier pour faire de la musique. Mais on peut posséder l’équipement sans posséder les compétences requises pour faire de la bonne musique.»

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Adieu pergélisol http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/adieu-pergelisol-1871/ Tue, 04 May 2010 05:00:00 +0000 http://testguid Dans la région de la baie James, la frontière du sol gelé en permanence est maintenant 130 km plus au nord qu’il y a 50 ans, rapportent deux chercheurs du Centre d’études nordiques, Simon Thibault et Serge Payette, dans la…

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Permafrost and Periglacial Processes. À moins d’un renversement de tendance, la disparition complète du pergélisol de cette région surviendra à brève échéance, avancent-ils.

Les traces de la glace
C’est grâce à des monticules appelés palses, qui se forment naturellement dans les tourbières, que les chercheurs ont pu chiffrer le déplacement de la frontière du pergélisol. La présence de glace dans les tourbières provoque un soulèvement local du sol qui crée des conditions plus sèches et favorise l’établissement d’un tapis de lichen persillé d’arbustes et de petites épinettes noires. Ces formations végétales, qui détonnent dans la végétation environnante, sont facilement repérables du haut des airs ou au sol. Les palses qu’on trouve dans les grandes tourbières de la baie James font partie du décor depuis longtemps, souligne Serge Payette. «Les plus anciennes datent d’un millénaire et les autres ont été formées lors du petit âge glaciaire, une période climatique froide survenue entre 1550 et 1850.»

Au fil de ses voyages dans le Nord, le chercheur avait noté des signes manifestes de dégradation des palses (présence de mares et cicatrices d’affaissement). En 2004, lui et l’étudiant-chercheur Simon Thibault se sont rendus sur le terrain pour sonder sept tourbières situées entre les 51e et 53e parallèles. Seulement deux d’entre elles abritaient toujours des palses, alors que des photos aériennes prises en 1957 montrent qu’elles en contenaient toutes. Les chercheurs ont dénombré 7 palses dans la tourbière Radisson et 51 dans la tourbière La Grande. En 2005, il ne subsistait qu’une palse dans le premier site et cinq dans le second. Des survols effectués en hélicoptère entre les 51e et 55e parallèles leur ont permis de constater que les palses sont dans un état de détérioration avancée sur tout le territoire de la baie James.

En voie de disparition
Le réchauffement climatique semble l’explication la plus probable à ce phénomène, mais l’absence de données météorologiques à long terme pour l’ensemble de cette région empêche de trancher. «Sur un site que j’étudie dans le Nord, la température annuelle moyenne a augmenté de 2 ºC depuis 1988, souligne toutefois Serge Payette. Si la tendance se maintient, ce qui reste de palses dans les tourbières de la baie James va disparaître sous peu et on peut penser que le pergélisol va connaître le même sort.»

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