Archives des Hiver 2017 - Contact http://www.contact.ulaval.ca La zone d'échange entre l'Université, ses diplômés, ses donateurs et vous. Tue, 12 Sep 2017 14:26:38 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.8.1 Humour et rigueur, façon Pharmachien http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/pharmachien-humour-rigueur/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/pharmachien-humour-rigueur/#comments Wed, 15 Feb 2017 18:30:13 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30003755 Dans un café du Plateau-Mont-Royal, Olivier Bernard (Pharmacie 2004 et 2006) se raconte en sirotant un chaï latte. Parce que c’est bon au goût, tout simplement. N’allez pas croire que l’homme prête au dit breuvage certaines propriétés

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Dans un café du Plateau-Mont-Royal, Olivier Bernard (Pharmacie 2004 et 2006) se raconte en sirotant un chaï latte. Parce que c’est bon au goût, tout simplement. N’allez pas croire que l’homme prête au dit breuvage certaines propriétés curatives! Aliments détox, petits fruits anticancer, simili-casse-grippes et autres boosters du système immunitaire: très peu pour lui. «Je suis fasciné et désespéré par le nombre de mythes qui prévalent en santé», s’exclame celui qui incarne le Pharmachien.

Ce pharmacien de formation, aussi titulaire d’une maîtrise en recherche fondamentale et clinique, s’est donné pour mission de déboulonner ces mythes. Il s’y consacre depuis cinq ans, d’abord à la faveur d’un blogue, puis de livres, de conférences et, enfin, de l’émission Les aventures du Pharmachien dont la diffusion a débuté en décembre sur la chaîne Ici Explora.

Parmi ses cibles de choix: l’homéopathie. «Un des traitements les plus absurdes jamais inventés dans l’histoire de l’humanité», lance-t-il. Il en a aussi contre ceux qui, à partir d’expériences personnelles d’autoguérison, émettent des recommandations généralisées: «Des anecdotes de retour à la santé grâce à une méthode ou à un produit non homologués sont possibles; la science n’explique pas tout. Mais en faire la promotion s’il n’existe pas d’études cliniques équivaut à un manque de rigueur morale.»

Le Pharmachien est donc le gardien des faits, des preuves objectives. Au-delà de cette frontière, s’abstenir. «Comme spécialiste de la santé, j’ai la responsabilité d’expliquer ça aux gens. Et de le faire d’une manière qui passe bien.»

Sa touche unique est faite d’accessibilité, d’irrévérence et d’autodérision sur fond d’humour mordant et coloré. Sans sacrifier la rigueur. Et ça fonctionne! Au moment d’écrire ces lignes, le blogue du Pharmachien générait en moyenne 350 000 visites par mois. S’ajoutent 144 000 abonnés Facebook où chacune de ses publications rejoint de 250 000 à 500 000 personnes. Avec 30% d’Européens, son lectorat dépasse les frontières du Québec. Quant à sa série télévisée, le premier épisode a attiré plus de 350 000 téléspectateurs sur les chaînes ICI Radio-Canada Télé et ICI Explora combinées. Fait à noter, le contenu simple et visuel du Pharmachien rallie les personnes de tous âges: «Je suis constamment épaté par le nombre de parents qui me disent que les jeunes, même les enfants, trippent sur mes BD et mes livres.»

Un polygraphe dans la tête
Originaire de l’arrondissement Beauport, à Québec, le jeune Olivier s’est lui-même interrogé très tôt sur le monde qui l’entourait. «J’ai toujours été sceptique», admet-il en souriant. À cet enfant qui posait 1000 questions, son père et sa mère, employés dans le secteur de l’administration, avaient intérêt à fournir des réponses qui tenaient la route: «Je mettais sans cesse mes parents au défi, tout comme mes professeurs, dès le primaire.» Sa mère l’appelait son petit Thomas, l’apôtre incrédule.

Bien malin qui aurait pu prédire l’avenir de ce gamin. Lui-même n’en savait rien. Entre l’idée d’être astronaute ou coroner pathologiste, des penchants pour le droit et pour les sciences bioagroalimentaires, la pharmacie est sortie du lot sans raison précise. «Les deux premières années, je me demandais ce que je faisais dans ce programme, avoue-t-il. Jusqu’au moment des stages en officine. Les consultations m’ont vraiment accroché: donner des explications aux clients pour les aider à faire des choix éclairés, c’est vraiment ce que j’aime.» Depuis, il a toujours gardé un pied dans cet aspect de la profession, combinant sa présence en officine à ses autres activités.

En 2004, son diplôme sous le bras, il aurait d’ailleurs pu se consacrer entièrement à la consultation. Mais pas de chemin tracé pour Olivier Bernard… «Je suis un atypique, admet-il, toujours en mode “essayer des trucs”.» Pourquoi pas des études de deuxième cycle en génétique moléculaire? «C’était tellement loin de ce que je connaissais, l’inconnu m’a attiré.»

Professeure titulaire et directrice du laboratoire de pharmacogénomique au Centre de recherche du CHU de Québec, sa directrice de mémoire, Chantal Guillemette, se souvient bien de l’étudiant. Seul représentant du domaine de la santé au milieu d’une bande formée en sciences, le gaillard s’était rapidement intégré à l’équipe de travail. «Déjà, il savait marier rigueur et humour, se rappelle-t-elle. Olivier est un pince-sans-rire. Il avait doté notre site Web interne d’un quiz de personnalité cocasse et sarcastique où il n’avait pas hésité à se mettre en scène.» La chercheuse reconnaît là les traits du Pharmachien avant l’heure. Le passage d’Olivier Bernard à son laboratoire de pharmaco­génomique a été un succès, estime Mme Guillemette, précisant que sa maîtrise, obtenue en 2006, figure au tableau d’honneur de son programme. «Pour quelqu’un dont le parcours n’était pas collé à la recherche, il y a de quoi être fier.»

Le principal intéressé, lui, reste modeste. L’excellence de son dossier, pense-t-il, découle de ses qualités de vulgarisateur. Des facultés qui prendront, quelques années plus tard, une tournure pour le moins originale.

De Pharmachiot à Pharmachien
Nous sommes maintenant en 2012. Un boulot dans l’industrie pharmaceutique occupe Olivier Bernard depuis six ans sans le satisfaire: «Je pensais créer des médicaments pour guérir les gens. J’ai compris que la réalité n’est pas aussi simple.» Un sceptique idéaliste, ça se peut? Apparemment oui, et celui-ci, désillusionné, s’ennuie…

Pour se distraire, il revêt son habit d’explorateur et approfondit les rouages des réseaux sociaux. Toujours en mode essai, il bricole un blogue dans lequel il publie des capsules vidéo fabriquées en auto­didacte, où il revisite des croyances véhiculées par ses clients ou son entourage. Il s’affiche sur Twitter et Facebook. «Ça nourrissait mon côté geek tout en ajoutant une corde à mon arc», précise-t-il. Son topo initial, «Recette pour faire votre propre homéopathie à la maison», pourfend sa cible de choix en proposant une préparation à base d’un produit nettoyant, le CLR. Un peu baveux, convient-il, mais très documenté. Et il assume à 100%. Son pseudonyme de Pharmachien vise d’ailleurs à ajouter un côté rigolo à ses interventions, et non à camoufler son identité ou à s’inventer un personnage. «Ma transparence a toujours été prioritaire, dit-il. En tant que membre d’un ordre professionnel, j’ai le devoir d’assumer mes propos.»

S’il se prête au jeu avec sérieux, le Pharmachien n’y voit au départ qu’un passe-temps qui va s’essouffler. Mais, surprise, son public-test, formé d’une trentaine de proches, s’élargit rapidement. «Les choses ont vraiment déboulé», s’étonne-t-il encore. Pour fournir, le blogueur a dû troquer les capsules, chacune prenant un mois à réaliser, pour des bandes dessinées. Scénarios, plaquettes, logiciels de dessins: encore là, il n’y connaissait rien. Pas grave. Son premier organigramme sur la distinction entre rhume et grippe n’a pas nui à la popularité de son site, au contraire. Son ton concis et familier, ses bonshommes à l’allure un peu trash mettent en lumière ses talents de vulgarisateur, et son site regorge de commentaires du genre: «Merci, c’est simple à comprendre et ça aide.»

Dès 2013, sa popularité lui vaut diverses propositions. Plusieurs éditeurs lui soumettent des projets de livres. D’instinct, il accepte celle des éditions Les Malins où paraîtra Différencier le vrai du n’importe quoi en santé, en 2014, suivi du Guide de survie pour petits et grands bobos, en 2015. Les deux bouquins s’inspirent du contenu de son blogue, mais largement bonifié. «Publier des livres n’était pas dans mes plans, c’est du pur hasard, assure-t-il. Pareil pour Les aventures du Pharmachien. Quand des producteurs m’ont contacté, je n’étais pas convaincu.»

Il a pourtant acquiescé à l’offre de DATSIT Studios, un producteur qui lui laissait beaucoup de marge de manœuvre. Olivier Bernard a ainsi pris part pour la première fois à un projet collectif. Et pour un obstiné de sa trempe, comment se vit un tel partage des commandes? «C’était un grand lâcher-prise… très positif! Soumettre mon travail à d’autres et composer avec les moyens et les limites de la télé, ça m’a permis de me renouveler.»

Il qualifie l’expérience de fantastique, mais pas au point de conclure à la pertinence d’une suite: «Si la série marche bien, on verra.» C’est que le Pharmachien ne prévoit rien à l’avance. Et à l’entendre, aucun de ses projets n’était censé fonctionner. Sceptique, même envers ses réussites? «Je ne tiens rien pour acquis», corrige-t-il.

Notoriété et effets secondaires
Chose certaine, le Pharmachien est de plus en plus médiatisé, ce qui pose un défi à celui qui se décrit comme un introverti: «J’apprivoise la notoriété graduellement. Tant mieux si être “connu” me permet d’amener mes projets plus loin.»

Au risque de se faire traiter de «pharma­chiant» sur les réseaux sociaux. Car le discours d’Olivier Bernard ne plaît pas à tous. Son blogue, très commenté, s’attire des «J’aime», mais aussi des foudres. On ne brasse pas des idées reçues sans causer de secousses, surtout en matière de santé. Son passage à l’émission Tout le monde en parle de Radio-Canada, en novembre dernier, a provoqué une vague de critiques dans les médias. Sa série télévisée aussi fait jaser. «Alimenter le débat public, ça me va, si ça peut faire bouger les choses, concède-il. Mais je ne prends aucune remarque à la légère. Recevoir les réactions, gérer la controverse et trouver la bonne manière d’y répondre: c’est mon côté service à la clientèle.»

Par contre, les menaces de poursuites pour le faire taire, c’est une autre paire de manches. Trois événements sérieux (sur lesquels il ne peut élaborer) l’ont déjà contraint à se défendre contre ses détracteurs. «Il faut être un peu fou pour aller au front. Ça m’a coûté cher en avocat.» Ces situations délicates se sont conclues en sa faveur, mais l’ont forcé à des remises en question. «Une fois en particulier, j’ai dû prendre une longue pause. J’étais à deux doigts de tout lâcher, mais après quelques mois, le blogue m’a trop manqué.» Le Pharmachien a donc repris le collier… en assurant ses arrières. «Dorénavant, je sais ce que je peux dire ou non. Les avertissements sur mon site ne sont pas là pour rien.»

Histoire d’assurer son équilibre, il part quelques fois l’an, avec tente et sac au dos, pour un séjour d’aventures en solo. Là, il prend du recul. «Les voyages, les randonnées, c’est ma passion. Être en contact avec la nature m’aide à me recentrer et à réfléchir.»

Cet équilibre lui permet de rester bien en selle. L’année 2016 a été trépidante et 2017 s’annonce de même: poursuivre la promotion de la série télévisée dont le dernier des 15 épisodes sera diffusé en mars; terminer la rédaction de son troisième livre qui paraîtra à l’automne; alimenter son blogue auquel une version anglophone, The Pharmafist, s’est greffée; donner des conférences. «Et quoi que ce soit d’autre qui me tombera dessus.»

En tout cas, il n’a pas d’attentes. «Ce n’est pas du pessimisme. Je préfère m’ajuster au fur et à mesure.» Si un jour le Pharmachien ne fonctionnait plus, ou si lui-même décidait de passer à autre chose, Olivier Bernard a des plans, notamment celui d’enseigner à l’université ou au cégep. Mais pour l’heure, côté santé, il reste des zones qui regorgent de mythes, dont certaines –la périnatalité et la petite enfance par exemple– qu’il n’osait fouler sans expérience vécue. Ce qui pourrait changer: le mi-trentenaire et sa conjointe, l’auteure India Desjardins, songent à fonder une famille.

Un système en santé pour l’avenir
Cela dit, s’il ne nourrit aucune attente sur son avenir professionnel, Olivier Bernard caresse des espoirs pour le système de santé. À commencer par le désir que chacun prenne en charge son propre bien-être. « C’est l’un de mes objectifs avec le Pharmachien. Pour améliorer le système actuel, ce serait le jour et la nuit.»

La démarche n’est pas aisée. «Les gens sont à la recherche de solutions faciles et rapides à leurs problèmes. Ils s’informent sur Internet. Disposer d’information, c’est une bonne chose, tant que cette info est juste. Or, la majorité de ce qu’on lit sur le Web est faux. »

Malheureusement, constate le blogueur, les gens se méfient davantage du système de santé que de la Toile. Il en veut pour preuve cet argument souvent entendu qui le désole: «T’es un pharmacien, tu veux que les gens prennent plus de pilules.» «Mon message, c’est exactement le contraire! Pour que les gens en soient rendus à penser ça, j’ai l’impression qu’un fossé s’est créé entre eux et les professionnels de la santé.»

Réduire ce fossé: c’est à mettre sans tarder à l’ordre du jour, soutient-il. Avec l’autodérision qu’il pratique dans le Pharmachien, c’est un peu ce qu’il vise. «Je souhaite que les gens sentent que je suis dans leur gang. Si mon petit 0,0001% peut faire la différence…» Sa contribution pour renouveler la profession, si minime la perçoive-t-il, a été reconnue par l’Ordre des pharmaciens du Québec qui lui a remis le prix Innovation 2015.

Pour les professionnels de la santé, se rapprocher des gens signifie aussi se reconnecter aux besoins des patients, poursuit Olivier Bernard, faire place à plus d’écoute et d’empathie. Est-ce l’idéaliste qui parle? «Non. Un modèle de haut niveau comme l’urgentologue Alain Vadeboncœur, tellement humain et disponible, me confirme que ce n’est pas une utopie. Si on s’y met, on peut ressusciter le système de santé.»

Et pour ça, pas besoin de preuve scientifique. Le petit Thomas y croit.

***
Une famille de blogueurs scientifiques
Par Mélanie Darveau

De nombreux diplômés, ainsi que certains professeurs et chargés de cours de l’Université, ont eux aussi pignon sur Web. Tous mettent leur expertise et leurs connaissances au service de la vulgarisation scientifique dans différents domaines.

Anne-Marie Desbiens (Sc. et techno. des aliments 2009; Administration 2016), mieux connue sous le nom de Foodie scientifique, ne cache pas la filiation de son blogue avec celui du Pharmachien, qui l’inspire grandement. Comme lui, elle rédige ses propres textes et crée ses illustrations, s’assurant ainsi de présenter de manière compréhensible et ludique la science qui se cache derrière les aliments.

Quelques diplômés bloguent aussi sur des sujets liés à la nutrition et à l’agroalimentaire (voir plus bas). Parmi eux, Simone Lemieux (Diététique 1991; Sc. de l’activité physique 1993; Physiologie-endocrinologie 1996), professeure à l’École de nutrition de l’Université. Sur le site des blogues de Contact, elle traite de comportements alimentaires et des facteurs qui les influencent. Chez Contact, quatre autres experts de l’Université alimentent la réflexion sur des sujets d’actualité liés à leur domaine de recherche: l’architecte Martin Dubois (Architecture 1993 et 1955), le sociologue Simon Langlois (Sociologie 1970 et 1974), la psychologue de l’éducation Margarida Romero et le juriste Ivan Tchotourian.

Sur d’autres plateformes, plusieurs blogueurs suivent de près l’actualité scientifique et traitent de l’incidence sociale, économique ou environnementale des plus récentes découvertes. En voici trois, dont la réputation n’est plus à faire: Valérie Borde, chargée de cours au Département d’information et de communication, Jean-François Cliche (Histoire 1997) et Pascal Lapointe (Communication 1987 ; Histoire 1990).

L’environnement, l’informatique et l’histoire font aussi partie des multiples sujets que les diplômés se plaisent à décortiquer et à analyser. Voici une liste non exhaustive de ces blogues, selon les domaines traités. Pour ajouter des noms à cette liste de diplômés blogueurs et vulgarisateurs, rendez-vous dans la zone «Commentaires» ci-bas.

Environnement

Finances et économie

Histoire

Informatique

Linguistique

  • Line Gingras (Français 1976; Anglais 1977; Traduction 1980)
  • Jacques Maurais (Pédagogie pour enseignement collégial 1972; Français 1972; Linguistique 1975)

Nutrition et agroalimentaire

Sciences et technologies

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À la santé des hommes http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/a-sante-hommes/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/a-sante-hommes/#comments Wed, 15 Feb 2017 18:29:30 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30003857 Y aurait-il une santé proprement masculine, une façon particulière pour les hommes de percevoir et de consommer services de santé et services sociaux? Les hommes sont-ils moins en santé que les femmes? Depuis des années, le professeur Gilles Tremblay, directeur

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Y aurait-il une santé proprement masculine, une façon particulière pour les hommes de percevoir et de consommer services de santé et services sociaux? Les hommes sont-ils moins en santé que les femmes? Depuis des années, le professeur Gilles Tremblay, directeur de l’École de service social, se penche sur ces questions, avec ses collaborateurs du groupe de recherche Masculinités et Société. Il nous livre ici quelques-unes des réponses que les travaux de son équipe ont apportées.

Les hommes sont-ils en moins bonne santé que les femmes?
De manière générale, les hommes comme les femmes se portent assez bien, au Québec. Nous vivons dans une société relativement égalitaire à cet égard, et les écarts tendent à se rétrécir. Reste que sur plusieurs   indicateurs, les hommes tirent toujours de l’arrière. Par exemple, bien qu’elle s’améliore constamment, leur espérance de vie est encore de presque 4 ans inférieure à celle des femmes (80,1 ans contre 84). Et les hommes sont en surnombre quant aux principales causes de décès: traumatismes et plusieurs formes de cancer, entre autres. Moins d’hommes ont un médecin de famille (73 % contre 84 %), ce qui signifie moins de tests de dépistage et donc plus de problèmes de santé non détectés, sans compter qu’ils attendent plus longtemps avant de consulter.

À quoi faut-il attribuer ce décalage?
Plusieurs facteurs sont en cause, parmi lesquels il faut certainement retenir le modèle traditionnel de masculinité. Non seulement les hommes occupent encore majoritairement les emplois à risque d’accidents, mais beaucoup ont des habitudes de vie qui favorisent peu la santé: mauvaise alimentation, sports extrêmes, consommation abusive d’alcool, drogues et même violence… En outre, dans le modèle traditionnel, un gars c’est tough, ça ne se plaint pas pour un petit bobo, d’où les consultations tardives pour avoir ignoré la sonnette d’alarme. Ce qu’on croit être une simple indigestion peut finalement s’avérer un début d’infarctus.

Le portrait est-il différent dans le cas de la santé mentale?
Sur le plan de la santé mentale, le modèle de socialisation peut entrer en jeu. Les hommes ont des réseaux sociaux pour pratiquer une foule d’activités, sportives notamment, mais ils parlent peu de leurs problèmes intimes entre eux. Leur sphère d’intimité et de confidence, c’est souvent avec leur conjointe seulement qu’ils la vivent, de sorte qu’en cas de rupture (plus souvent amenée par elle que par lui), ils se retrouvent désemparés, sans plus personne à qui se confier. Détresse, dépression et, trop souvent, violence ou suicide peuvent s’ensuivre. Au Québec, le taux de suicide est trois fois et demie plus élevé chez les hommes que chez les femmes.

Quelles sont les solutions alors?
Il faut déconstruire les règles de la masculinité traditionnelle, que beaucoup d’hommes portent comme une chape de plomb. Et qui les empêchent souvent de chercher de l’aide professionnelle. Nos études montrent en effet que les hommes sous-consomment les services de santé et les services sociaux par rapport à leurs besoins. La déconstruction du modèle masculin traditionnel permettrait d’élargir le champ des possibilités: avoir envie de pleurer, avoir peur, c’est normal aussi bien pour un homme que pour une femme. Toute personne devrait être en mesure d’exprimer ses émotions autrement que par la colère et l’agressivité.

Cela dit, ce modèle traditionnel de masculinité est de plus en plus critiqué et éclaté. Les jeunes, surtout, le remettent en question par de nouvelles attitudes. Ils expriment davantage ce qu’ils ressentent à leurs amis, ils parlent plus volontiers de leurs problèmes intimes, de ce qui se passe dans leur vie, et se soutiennent l’un l’autre plus que ne le faisaient leurs aînés. C’est sur de telles attitudes qu’il faut tabler pour améliorer la condition masculine.

Comment?
En aidant les hommes à s’outiller. En leur offrant des occasions de parler de leurs problèmes de gars, d’exprimer leurs sentiments et de renforcer leur réseau de soutien, dans des groupes d’entraide comme le centre de ressources AutonHommie, à Québec, par exemple. Ces groupes deviennent une nouvelle sphère d’intimité pour eux, qui apprennent ainsi qu’entre gars, on peut se parler d’autre chose que de sport, de chars ou de politique. Ça ne prend pas grand-chose, parfois, pour déconstruire ses propres conceptions traditionnelles. Au bout de quelques rencontres, on les voit s’ouvrir, même des cinquantenaires ou des hommes plus âgés encore, pour qui il s’agit d’une expérience complètement nouvelle. Quand ça fait du bien et que tu te sens mieux après, le choix est vite fait.

Mais le réseau de soutien n’est pas tout. Comment rejoindre les hommes dans ce qu’ils sont par ailleurs?
Nos travaux nous ont appris que la recherche d’autonomie est une donnée fondamentale chez eux. De façon générale, les hommes plus traditionnels veulent avoir du pouvoir sur leur vie, être en contrôle de leur réalité. Ils rechignent à se faire dicter un mode d’emploi, comme pères aussi bien que comme utilisateurs de services. De là l’importance pour les intervenants en santé et en services sociaux, non seulement de les rejoindre par des messages qui les ciblent spécifiquement, mais aussi –lors d’une consultation– d’établir une relation égalitaire avec eux, de créer un rapport horizontal dans lequel le professionnel ne parle pas du haut de son savoir avec le client, mais échange avec lui. Un dialogue où chacun apporte sa contribution à partir de sa connaissance propre de la situation.

Les intervenants sont-ils prêts à cela?
Je dois dire qu’il y a une certaine méconnaissance des réalités masculines chez beaucoup d’intervenants, d’où le besoin de développer des formations spécifiques. Par exemple, les critères pour détecter une dépression s’appliquent davantage aux femmes ou à des hommes qui s’expriment facilement (voir l’encadré). Dans les cégeps et les universités, les futurs intervenants en relation d’aide reçoivent des formations à partir des modèles dominants, le plus souvent axés sur la verbalisation et l’expression des émotions. Généralement, ces modèles fonctionnent bien avec les hommes expressifs et avec les femmes, qui constituent la majorité de la clientèle des services, mais moins bien avec les hommes plus traditionnels.

Par ailleurs, une très large majorité des intervenants sont en fait des intervenantes (psychologues, travailleuses sociales, infirmières, psychoéducatrices, enseignantes…). Même les médecins sont de plus en plus des femmes. Cela ne signifie pas qu’intervenants et usagers doivent être du même sexe, mais il faudrait revoir les formations offertes dans les établissements pour que les interventions auprès des hommes soient davantage adaptées à leurs caractéristiques.

Dans votre plus récent rapport de recherche, qui alimente le Plan d’action sur la santé et le bien-être des hommes bientôt rendu public par le gouvernement, vous formulez plusieurs recommandations. Quelle est la plus importante à vos yeux?
Faire une priorité d’action de cette adaptation des services destinés aux hommes. Il ne s’agit pas de prioriser la santé des hommes par rapport à celle des femmes, mais d’offrir aux deux les services qui leur soient les plus appropriés. C’est de cette façon qu’on réduira les écarts qui subsistent, comme celui –majeur– du décrochage scolaire, beaucoup plus important chez les garçons que chez les filles et qui, à la longue, peut avoir des conséquences lourdes à la fois sur le plan social et sur la santé.

Sur quoi travaille votre équipe maintenant?
Dans le cadre d’une vaste enquête sur la santé des Inuits effectuée en 2004 et qui sera reprise en 2017, on nous a demandé de nous occuper du volet santé et bien-être des hommes. Par ailleurs, à partir des données recueillies grâce à un sondage mené en 2014 auprès de quelque 2000 hommes, pour l’étude dont nous venons de parler, nous sommes maintenant à même d’étudier des sous-groupes précis: hommes ruraux, âgés, minorités ethniques, sexuelles… Il y a de quoi nous occuper encore plusieurs années!

***
Dépression: des critères peu adaptés

Les critères couramment utilisés pour déceler une dépression chez une personne seraient en partie biaisés: ils permettraient de détecter le problème assez bien chez une femme, mais moins bien chez un homme, de sorte que la dépression masculine serait sous-diagnostiquée. C’est la conclusion que tirent Gilles Tremblay de l’École de service social et les membres de son équipe Masculinités et Société, dans la foulée des recherches qu’ils mènent depuis plusieurs années sur la santé et le bien-être des hommes.

Parmi les critères classiques utilisés pour détecter une dépression, on retient les pleurs fréquents, la perte globale d’intérêt, le manque chronique d’énergie et la chute de la libido. Ces critères s’appliquent bien aux femmes, qui ont été les premières à consulter pour des états dépressifs, note Gilles Tremblay. D’où une généralisation de ces éléments qui caractérisaient avant tout une dépression féminine. Or, dans plusieurs cas, ces critères ne fonctionnent pas avec les hommes. Selon le modèle masculin traditionnel, «un vrai gars, ça ne pleure pas»: beaucoup d’hommes dépressifs répriment donc les larmes ou ne les avouent pas et camouflent leur tristesse. En outre, au contraire des femmes, bien des hommes se surinvestissent dans une foule d’activités pour essayer de calmer leur anxiété, notamment dans l’alcool, ce qui peut compliquer encore le portrait, ou dans leur sexualité, en passant parfois par la pornographie.

Selon les statistiques, deux fois plus de femmes que d’hommes sont frappées par la dépression. «Mais si l’on utilise des critères un peu moins genrés, on arrive à une proportion d’environ 50-50», affirme M. Tremblay. Il faut donc investiguer davantage avec un homme pour déceler une dépression: voir si la personne est plus irritable, si ses comportements ou ses activités ont changé dans un sens ou dans l’autre, si elle éprouve un sentiment de vide… «Il faut gratter un peu plus, aller au-delà de ce qui paraît évident dans un premier temps. Bref, ne pas se contenter de l’évaluation classique avec les questions classiques.»

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5 stratégies pour musiciens en herbe http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/cinq-strategies-musiciens-herbe/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/cinq-strategies-musiciens-herbe/#comments Wed, 15 Feb 2017 18:21:45 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30003842 Apprendre à jouer d’un instrument demande beaucoup de temps et d’énergie, ce qui rebute parfois les enfants engagés dans cette aventure. Selon Mathieu Boucher, chargé de cours à la Faculté de musique et coordonnateur de l’École préparatoire Anna-Marie-Globenski de l’Université,

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Apprendre à jouer d’un instrument demande beaucoup de temps et d’énergie, ce qui rebute parfois les enfants engagés dans cette aventure. Selon Mathieu Boucher, chargé de cours à la Faculté de musique et coordonnateur de l’École préparatoire Anna-Marie-Globenski de l’Université, la clé d’un apprentissage réussi réside dans la qualité, et non dans la quantité des répétitions. Ce spécialiste de la didactique instrumentale a donc défini plusieurs stratégies qui peuvent aider les jeunes apprentis à obtenir le meilleur résultat du temps passé à répéter. Issues de recherches scientifiques, ces stratégies visent à maximiser la rétention des connaissances acquises en jouant, tout en diminuant le temps nécessaire pour y arriver. Elles s’adressent tant aux enfants qu’à leurs parents ou à leurs formateurs, et peuvent être adaptées aux musiciens professionnels. En voici cinq.

1- Profiter de l’effet début/fin des répétitions
Lors d’une répétition, on retient davantage ce qui est enseigné au début et à la fin de chaque période de travail. Entre les deux, un «creux attentionnel» menace. Ainsi, quand on allonge la séance –souvent pour compenser celles négligées pendant la semaine–, il n’y a que le creux qui s’allonge! Afin que l’information soit mieux assimilée, il est donc préférable de favoriser quelques courtes pratiques, réparties sur différents moments de la journée. Pour un enfant: 15 minutes en après-midi et 15 minutes en soirée plutôt que 30 minutes de travail continu, par exemple.

2- Formuler des objectifs clairs et mesurables
On considère souvent qu’une répétition est finie après un nombre précis de minutes de travail. Pourtant, tondre la pelouse se termine quand la pelouse est tondue! De la même façon, «prévoir 30 minutes de piano» est un objectif trop vague, qui cause souvent des conflits avec l’enfant. Il est préférable de fixer des objectifs clairs, observables et mesurables sur un court passage de la partition: demander à l’enfant de jouer huit mesures sans erreurs (observable), trois fois de suite (mesurable). L’atteinte des objectifs, et non l’horloge, déterminera la fin de la répétition.

3- Varier le contenu des répétitions
Le cerveau détecte la nouveauté, une faculté essentielle à la survie, et les stimulus répétitifs nous ennuient. Malgré cela, on demande aux apprentis musiciens de répéter inlassablement les mêmes mouvements, jusqu’à ce qu’ils soient réussis. Cette méthode donne de bons résultats à court terme mais, pour une mémorisation à long terme, mieux vaut modifier le contenu de chaque essai: nuances, tempos, mesures jouées, etc. Par exemple, l’enfant peut répéter les quatre mêmes mesures d’une pièce à trois vitesses différentes, choisies aléatoirement d’une répétition à l’autre, puis jouer ces mêmes mesures à une seule vitesse, mais en alternant trois volumes différents.

4- Filmer la séance pour mieux jouer
Lorsqu’un enfant exécute un morceau, une très grande partie de son attention est accaparée par le simple fait de jouer. Il lui en reste alors peu pour réellement apprécier le rendu de la pièce. Filmer l’enfant lui permet ensuite d’écouter attentivement son jeu, ce qui lui réserve parfois des surprises (positives ou non). Il peut être intéressant de filmer l’enfant plusieurs fois, à quelques semaines d’intervalle. L’écoute des vidéos lui permettra de comparer des moments distincts de son apprentissage et de prendre conscience de sa progression.

5- Stimuler différentes mémoires musicales
Dans la pratique musicale, la mémoire motrice est celle qui retient avec efficacité les mouvements appris. Mais pour un mouvement erroné répété 10 fois, elle aura besoin de 11 répétitions corrigées pour effacer l’ancienne information. Le facteur le plus important de réussite n’est donc pas le temps ou le nombre de reprises, mais le pourcentage d’essais réussis. D’où l’importance d’adapter la pratique du morceau selon les habiletés de l’enfant: longueur des segments joués, tempo d’exécution, niveau de difficulté de la pièce. La mémoire conceptuelle, quant à elle, retient l’information plus théorique liée à la pièce et pallie les limites de la mémoire motrice. Apprendre par cœur –et chanter!– le nom des notes permet de limiter le temps de répétition à l’instrument. L’enfant peut ensuite entonner mentalement cette «chanson» à différents moments de la journée. Ce travail essentiel soutient le jeu et épargne à l’apprenti des dizaines de reprises de certains passages.

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Vers une justice de collaboration http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/vers-justice-de-collaboration/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/vers-justice-de-collaboration/#comments Wed, 15 Feb 2017 18:20:35 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30003850 Dans les séries américaines, de brillants avocats s’affrontent lors de joutes oratoires de haut vol. Grâce à leur travail acharné, la vérité et la justice triomphent en quelques scènes, malgré toutes les manigances des méchants. La réalité s’avère malheureusement plus

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Dans les séries américaines, de brillants avocats s’affrontent lors de joutes oratoires de haut vol. Grâce à leur travail acharné, la vérité et la justice triomphent en quelques scènes, malgré toutes les manigances des méchants. La réalité s’avère malheureusement plus triviale, dans des salles de tribunaux engorgés. Aux prises avec une chicane de voisins qui s’est envenimée ou victimes d’une faute médicale, les citoyens se heurtent aux expertises sans fin, aux requêtes et aux interrogatoires de multiples témoins, ce qui allonge considérablement leurs causes. Inexorablement, l’horloge tourne, rendant la facture des avocats difficile à assumer pour les clients de la classe moyenne qui n’ont pas accès à l’aide juridique.

Résultat: la moitié des personnes se représentent seules lors des procédures civiles. Une réalité qui ralentit encore le processus, puisque les juges doivent alors accompagner ces néophytes dans les méandres judiciaires. D’autres laissent carrément tomber: le nombre de causes civiles présentées devant les cours du Québec a chuté d’environ la moitié au cours des 15 dernières années. Comment améliorer le système?

Deux réformes: 2003 et 2016
L’État et le monde du droit ont conscience de l’importance de ce décrochage judiciaire, qui touche non seulement le Québec, mais aussi la plupart des pays occidentaux. Ici, une réforme du déroulement des procès en matière civile s’est donc mise en place dès 2003, avec pour première cible les juges. Depuis, ces derniers disposent de nouveaux pouvoirs, dont celui de gérer leur salle d’audience, par exemple en imposant un expert commun aux deux parties en litige ou en limitant le nombre de témoins pour diminuer le temps d’audition. De plus, le juge peut favoriser le dialogue entre les parties.

«Le juge-sphinx qui s’assoit dans la salle de tribunal, ressort, puis rend par écrit son jugement n’existe plus», se réjouit Marie-Claire Belleau. Pour cette professeure de la Faculté de droit qui milite activement pour un meilleur accès des citoyens à la justice, le public a tout à gagner de ces nouvelles attributions des magistrats.

Imaginons un conflit de terrain entre deux voisins qui ont entamé une procédure judiciaire en matière civile. À tout moment, les deux individus peuvent maintenant essayer de s’entendre au sein d’une «Conférence de règlement à l’amiable» présidée par un juge qui agira comme un facilitateur. Les avocats de chacun peuvent participer à cette démarche commune, et l’entente conclue est signée ou transmise à un autre juge qui lui donne une force exécutoire. Les parties ont toute liberté de mettre fin au processus, si elles ne sont pas satisfaites. Elles reprennent alors le cheminement judiciaire classique qui les mènera peut-être au procès, ce qui ne survient qu’une fois sur dix.

Voilà pour la première phase de la réforme. La seconde phase, elle, est marquée par l’entrée en vigueur du nouveau Code de procédure civile, le 1er janvier 2016. Un changement de culture radical, car ce texte juridique invite les personnes en conflit à commencer par négocier hors du système judiciaire, avec l’aide de ressources privées. Quitte, en cas d’échec, à se tourner vers les tribunaux. L’accent est mis sur la coopération entre les parties, et non sur la défense des droits et l’affrontement. Il s’agit, pour l’avocat, «de laisser son chapeau de guerrier au vestiaire pour, plutôt, accompagner son client dans l’évaluation de ses besoins», expliquait François Rolland, le juge en chef de la Cour supérieure du Québec, devant le Barreau de Montréal, en 2014.

«C’est une véritable révolution, assure Marie-Claire Belleau, qui pratique elle-même la médiation depuis plusieurs années. Je crois que le système traditionnel d’affrontement nuit aux relations entre personnes.» La chercheuse, qui s’intéresse depuis plusieurs années à la justice collaborative, mise beaucoup sur l’empowerment. Appliquée au droit civil, cette notion signifie que les gens en conflit avec leurs proches, leur employeur ou leur voisin sont les mieux placés pour imaginer des solutions viables, avec l’aide de professionnels formés pour les guider. Un processus qui leur offre une prise réelle sur ce qu’ils vivent.

Le nouveau Code de procédure table sur cette capacité. Avec lui, la traditionnelle mise en demeure change de forme: plutôt que de poursuivre le vendeur de votre nouvelle maison qui se révèle avoir un vice caché, vous invitez cette personne à discuter de la situation en présence d’un médiateur, avocat ou non. Ce médiateur suggérera peut-être, dans un premier temps, d’évaluer avec un avocat combien vous coûterait une démarche classique au tribunal –en temps et en argent. Mais son rôle principal est d’aider les deux parties à cerner l’objet de leur conflit, parfois à le chiffrer, et à élaborer les solutions acceptables.

Plusieurs mesures, des critiques et un guide
Ce virage vers une justice dite collaborative s’inscrit dans une tendance qui a déjà donné naissance à d’autres formes de médiation, au Québec. Depuis 1997, les parents qui se séparent bénéficient de cinq séances gratuites de médiation. Ils peuvent établir, avec le médiateur, des solutions acceptables pour la garde ou la pension de leurs enfants, une façon d’éviter de s’entredéchirer devant la cour. Des organismes de quartier offrent aussi des médiations citoyennes pour aider les voisins à vivre en meilleure harmonie. Sans compter qu’il existe des mesures, basées sur le dialogue, s’adressant à ceux qui commettent certains crimes et à leurs victimes. Toutes ces expériences transforment quelque peu l’image de l’avocat-gladiateur, prêt à tout pour faire valoir les droits de son client.

Le recours à la négociation et à la médiation évite aux plaignants de se lancer dans une guerre juridique usante, soit. Attention cependant, prévient Sylvette Guillemard. Cette professeure, qui enseigne la procédure civile à la Faculté de droit, formule diverses critiques sur la réforme récente. «Je ne comprends pas pourquoi ces outils figurent dans un code de procédure, alors qu’il s’agit de modes non judiciaires, fait-elle valoir. De plus, c’est inacceptable que le premier article du nouveau Code pousse les citoyens à aller vers un mode privé de règlement des différends, donc payant, quand la justice, elle, est gratuite.»

Selon Mme Guillemard, la médiation escamote la question des droits, alors même que la justice traditionnelle permet d’obtenir le respect de la règle de droit. Les solutions obtenues par la médiation favorisent le retour de la paix en cas de conflit, mais ne règlent pas le fond du différend, note-t-elle. Autrement dit, votre voisin peut bien vous offrir de l’argent pour compenser la présence de sa clôture chez vous ; en bout de ligne, vous n’avez pas obtenu le respect des limites de votre propriété. Autre problème à ses yeux: la médiation manque singulièrement d’encadrement. Les plaignants ne disposent pas de recours, par exemple, face à un médiateur indélicat qui favoriserait une partie au détriment de l’autre.

«La mise en place du Code de procédure civile s’est peut-être faite un peu rapidement, reconnaît Catherine Rossi, professeure à l’École de service social de l’Université. Actuellement, les médiateurs peuvent tout aussi bien être des avocats ou des notaires que des gens exerçant toutes sortes de professions.» En effet, rien n’oblige les médiateurs à appartenir à un ordre professionnel ou à venir du monde judiciaire, une situation qui peut rendre assez chaotique le parcours des personnes qui cherchent un règlement à leurs
conflits.

C’est justement pour faciliter ce parcours que la criminologue collabore avec Marie-Claire Belleau. Les deux chercheuses planchent sur la constitution d’un guide pratique à l’intention du grand public, mais aussi des professionnels qui ont recours aux modes de justice non conventionnels. Ce projet de recherche, financé notamment par l’organisme Éducaloi, vise à décortiquer les divers modes d’intervention quand survient un différend.

Par exemple, la personne cherche-t-elle un arbitrage (qui relève du conflit commercial ou professionnel) ou une médiation? Et dans le second cas, s’agit-il de médiation familiale ou pénale, ou encore d’une question propre aux petites créances? Autant de pistes possibles pour les citoyens qui, avec l’outil bientôt disponible en format Wiki, disposeront d’un véritable instrument d’orientation.

Et en matière criminelle?
Guider les citoyens dans les dédales du système judiciaire s’avère plus que nécessaire, d’après Catherine Rossi. Cette criminologue, qui préside l’organisme Viol-Secours à Québec, constate aussi sur le terrain une méfiance envers la justice criminelle. «Le procès pénal n’a pas pour fonction de rendre justice à la victime, explique-t-elle. C’est la société qui met en accusation l’agresseur, pas la personne qui a subi l’agression. La victime se sent donc dépossédée de son histoire.» Autre motif d’insatisfaction, la sentence dépend d’une grille bien établie par le Code criminel. L’accusé écope donc d’une peine qui semble toujours insuffisante aux personnes qui ont subi une agression ou un vol.

Face à ces lacunes, il existe plusieurs mesures établissant un certain dialogue entre victimes et agresseurs. Parmi ces mesures figure celle qui touche les délinquants de moins de 18 ans, instaurée au Québec en 2009. Sont visés les adolescents qui affrontent le système judiciaire pour des délits mineurs. Cette médiation pénale fonctionne à la fois sous l’autorité des organismes de justice alternative du Québec et sous celle des centres jeunesse. Chaque année, elle touche environ 500 adolescents qui bénéficient de mesures extrajudiciaires. Son but: permettre à la victime de se faire entendre et d’entendre son agresseur afin de reconstituer le fil de son drame. Ce que ne favorise pas le mode de défense au pénal, l’accusé étant incité à garder le silence ou à nier les faits reprochés.

«Lorsqu’une jeune fille porte plainte contre son ex-amoureux pour des attouchements non désirés, la dernière chose qu’elle souhaite, la plupart du temps, c’est que son agresseur aille en prison, explique Catherine Rossi. La victime veut surtout comprendre pourquoi il a agi ainsi et lui expliquer son traumatisme. Elle a envie de mettre un terme à la conversation, pour continuer sa vie.»

Ces rencontres sont tout sauf improvisées. Elles surviennent uniquement quand les deux parties les acceptent, et font l’objet d’une préparation minutieuse. Il arrive que l’agresseur et la victime ne se rencontrent jamais, mais dialoguent par lettre ou par vidéo.

Dès lors, faut-il considérer ce programme comme un outil miracle de réinsertion pour l’agresseur, et de guérison pour la victime ou ses proches? Pas vraiment, nuance Mme Rossi. Elle considère cette médiation pénale surtout comme un moyen pour les adolescents d’expliquer le contexte dans lequel ils ont commis l’agression ou le vol. La victime, elle, reprend le pouvoir sur les faits vécus. Une stratégie essentielle, au cœur des mécanismes de justice réparatrice.

Qu’on l’appelle réparatrice, collaborative ou participative, la justice nouvelle tendance cherche à sortir de l’affrontement, pierre angulaire du système juridique. Que ce soit en matière civile ou criminelle, on incite désormais les citoyens en conflit à trouver la meilleure solution possible, ou à faire part de leur douleur à l’agresseur dans le cas d’un crime. Reste à savoir comment les juristes vont s’adapter à cette nouvelle réalité, eux qui depuis des siècles se font la guerre par clients interposés.

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Se nourrir, quel casse-tête! http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/se-nourrir-casse-tete/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/se-nourrir-casse-tete/#comments Wed, 15 Feb 2017 18:15:40 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30003819 Au secours! J’ai la tête qui tourne! Un jour, le chou kale est LE superlégume aux multiples vertus, que je peux consommer à profusion. Le lendemain, j’apprends qu’il faut en manger avec modération, faute de quoi mon organisme risque de

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Au secours! J’ai la tête qui tourne! Un jour, le chou kale est LE superlégume aux multiples vertus, que je peux consommer à profusion. Le lendemain, j’apprends qu’il faut en manger avec modération, faute de quoi mon organisme risque de se rebeller. On me dit aussi que le chocolat est bon pour la santé, mais seulement s’il est noir et si je me limite à un petit carré par jour (tout un défi!). Car le sucre est mon ennemi, tout comme le sel et le gras, mais pas tous les gras. Certains sont essentiels à une bonne santé, comme les gras monoinsaturés des amandes. Attention cependant de ne pas trop manger de ce fruit à coque, car il est calorique! Difficile de s’y retrouver…

Comme pour tout comportement humain, la manière de s’alimenter est guidée par un ensemble de facteurs personnels, parmi lesquels figurent préférences, croyances, émotions, influences sociales, bagage génétique et… connaissances sur la nutrition. Malheureusement, au lieu de nous aider à faire les bons choix pour remplir sainement notre estomac, les conseils alimentaires diffusés de tous côtés nous rendent perplexes. Pas étonnant que se nourrir soit devenu un casse-tête!

Rassasié d’information
Professeure à l’École de nutrition et membre de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF), Simone Lemieux déplore notamment que beaucoup de personnes écrivent sur l’alimentation sans avoir de réelles connaissances ou de formation sur le sujet. Il n’y a qu’à penser à ces actrices américaines et québécoises qui s’improvisent nutritionnistes en donnant des conseils sur leurs blogues ou dans des livres. Elles se basent sur leurs croyances et leurs expériences personnelles pour vanter le jus de carotte ou le végétarisme, sans s’appuyer sur des données valides et vérifiées scientifiquement. Internet regorge ainsi de mauvaises recommandations alimentaires. Et puis, les médias adorent les nouvelles sexy et controversées, n’hésitant pas à titrer que les charcuteries «causent» le cancer ou que la baie d’acaï fait maigrir.

Ce chaos vient brouiller nos signaux innés de faim, de satiété et de plaisir. Pour plusieurs personnes, trop occupées à se faire une tête sur ce déluge d’actualités alimentaires, manger devient une corvée. Les autres tentent de simplifier leur assiette en banalisant l’alimentation. Et malgré l’omniprésence de messages nutritionnels, les habitudes à long terme ne changent pas pour le mieux. À preuve, le nombre de personnes obèses a explosé depuis 50 ans. Au grand dam des nutritionnistes et des scientifiques. «On n’arrivera pas à atteindre l’objectif mondial de freiner l’épidémie d’obésité d’ici 2025», se désole Louis Pérusse, directeur du Département de kinésiologie et membre de l’INAF.

Parmi les solutions, Vicky Drapeau, professeure au Département d’éducation physique et elle aussi affiliée à l’INAF, estime qu’il faudrait donner une meilleure tribune aux chercheurs pour leur permettre de transférer leurs connaissances au public. Un peu comme le fait le site Web de Contact en publiant le blogue La nutrition au menu, de Simone Lemieux1. Celle-ci y traite d’ailleurs régulièrement des facteurs qui influencent notre alimentation. Un sujet qu’elle connaît bien: elle dirige actuellement une vaste étude sur les déterminants d’une saine alimentation et les interventions pour en améliorer la qualité nutritionnelle.

Papilles gustatives et portefeuille
Simone Lemieux pense qu’on place toutefois trop d’espoir dans l’information pour convertir les gens à une alimentation santé. Devant l’abondance et la diversité des messages, les consommateurs confus finissent par s’en remettre à leurs goûts personnels (pas toujours synonymes de saine alimentation) et au prix des aliments (alors que le frais est souvent plus cher) pour remplir leur panier d’épicerie. Autre facteur en jeu: la facilité. Chacun veut du vite fait, bien fait. «Mais les mets préparés contiennent trop de sel, de gras et de sucre, rappelle de son côté Vicky Drapeau. Il faut se donner du temps et retrouver le goût de cuisiner, c’est meilleur pour la santé et pour le portefeuille, à long terme!»

Mme Drapeau souligne par ailleurs qu’il faut garder l’esprit ouvert et un œil critique pour ne pas tomber dans les clichés voulant que la nourriture servie dans les restos-minute soit meilleure au goût que les mets santé souvent dépeints comme fades et ennuyants. La nutritionniste et ses collègues ont concocté des recettes faibles en gras et en sel qui prouvent le contraire: des mets à la fois rassasiants –riches en protéines et en fibres– et savoureux. Certaines de ces recettes se retrouvent dans le livre Prenez le contrôle de votre appétit… et de votre poids d’Angelo Tremblay, spécialiste de l’obésité au Département de kinésiologie.

«Le goût pour les plats santé, ça se développe», assure Mme Drapeau qui coordonne avec Angelo Tremblay la Clinique de nutrition Équilibre-Santé, établie sur le campus, où divers spécialistes assurent le suivi nutritionnel d’athlètes et de personnes obèses. Elle a entre autres pu vérifier les vertus d’un menu rassasiant dans une étude d’intervention auprès de 70 hommes obèses. Après 16 semaines, ceux qui s’étaient nourris de ces mets ont vu leurs signaux de satiété augmenter davantage que les participants soumis à une alimentation équilibrée standard.

Alimentation génétique
Malheureusement, certains goûts ou dégoûts ne se discutent pas, car ils sont inscrits dans nos gènes. «Notre génétique contrôle une partie de ce qu’on aime ou pas, explique Simone Lemieux. Par exemple, la science a confirmé l’existence d’un gène associé à la coriandre.» Certains raffolent de cette plante aromatique, alors que d’autres la détestent d’emblée! Nous serions tout aussi programmés génétiquement à être des «bibittes à sucre» ou des maniaques de croustilles.

La production de certaines hormones régulatrices de l’appétit a, elle aussi, des fondements génétiques. Certaines personnes «héritent» d’une plus grande faim qu’elles assouvissent à coup d’assiettes bien combles. Rien à voir avec la gourmandise. Ces mêmes hormones guident également nos préférences pour certains aliments. C’est ce qui explique que les femmes enceintes ou en périodes menstruelles vont lever le nez sur du fromage au repas ou craquer pour un morceau de gâteau au chocolat en pleine nuit, choses qu’elles ne font pas habituellement.

D’autres naissent avec des gènes de susceptibilité à l’obésité qui s’expriment dans le cerveau et qui influencent les niveaux de dopamine. Ce messager chimique module notre système de récompense, notre perception du plaisir et de la satiété. Il joue donc un rôle important dans les comportements alimentaires. «Les personnes obèses surconsommeraient les aliments pour compenser leurs faibles niveaux de dopamine dans le cerveau et donc leur déficit en récompense, explique Louis Pérusse qui analyse depuis plusieurs années le lien entre génétique et obésité. Le plaisir associé à la nourriture diffère donc d’une personne à l’autre selon nos gènes.»

Dans une étude sur les comportements alimentaires menée auprès de plus de 200 familles de la région de Québec, Louis Pérusse et ses collègues ont identifié un premier «gène de la faim». Les personnes héritant de ce gène défectueux courent deux fois plus de risques de devenir obèses. Mais il y a plus. Un peptide sécrété par le système digestif peut embrouiller nos signaux de satiété et nous pousser à surconsommer des aliments. Gare à la prise de poids!

La génétique n’est pas une fatalité, précise cependant M. Pérusse. Une bonne éducation alimentaire nous permet de contrôler nos envies innées. «Et en augmentant les connaissances sur les gènes, la science ouvre la porte à la nutrition personnalisée», annonce le chercheur. Par exemple, en sachant qu’on possède le gène de susceptibilité aux effets du gras, on saura à quoi faire attention.

Se nourrir sous influence
Notre famille, nos amis et notre milieu de vie guident aussi nos choix alimentaires. «La famille encourage ou décourage la saine alimentation», indique Simone Lemieux. Si nos parents nous ont toujours servi des aliments frits et peu de légumes, nous risquons de continuer à nous alimenter de cette façon une fois adultes. De plus, si quelqu’un réside près d’une multitude de restos-minute, il aura plus tendance à manger le type de nourriture qu’on y vend. Ainsi, il n’est pas rare que les gens qui ont immigré aux États-Unis prennent du poids à cause de la surconsommation ambiante et de l’accès facile au fast-food. Des recherches récentes, dont celles menées par Mme Lemieux, démontrent d’ailleurs que la visibilité et le prix des aliments sains exercent une influence majeure sur nos décisions, ce dont les responsables de la promotion de la santé commencent à tenir compte.

Il faut également prêter attention à nos états d’âme. «Le stress, l’anxiété et les émotions influencent souvent notre alimentation, indique Vicky Drapeau. Il faut apprendre à écouter nos signaux de faim et de satiété pour ne pas surconsommer.» La restriction que s’imposent les accros de la balance n’est pas mieux. Plusieurs personnes s’empêchent de manger tout aliment sucré, gras ou trop salé. «La restriction rigoureuse est très exigeante et peut conduire à une prise de poids à long terme, affirme Mme Drapeau. Il est préférable d’être flexible, en se permettant des aliments plaisir sans culpabilité afin d’éviter des rages de sucre ou de sel.»

Plusieurs nutritionnistes recommandent l’approche de l’alimentation intuitive, axée sur nos préférences, sur le respect de nos signaux de satiété ainsi que sur le plaisir de manger de bons et de nouveaux aliments. «Il faut voir notre alimentation dans son ensemble, rappelle Mme Lemieux. Même si les gens aiment classer les aliments en deux clans, les bons et les mauvais, ça ne marche pas comme cela. Tout est question de quantité. Tout aliment peut être mauvais en trop grande quantité, comme le kale, le chocolat ou même l’eau.»

Bref, il faut faire un peu plus confiance à notre cœur et moins à notre tête: pourquoi se contraindre à consommer un aliment juste parce que les médias l’ont déclaré bon pour la santé? «Il faut faire attention aux articles de journaux qui interprètent mal ou extrapolent les résultats d’une seule recherche, prévient Vicky Drapeau. Ce n’est pas parce qu’une étude démontre quelque chose que cela devient une recommandation à suivre. Ça prend plusieurs études pour valider un bienfait ou un dommage pour la santé.»

Il faut être particulièrement vigilant avec les enfants, ajoute la spécialiste. Les obliger à manger parce que c’est bon pour la santé, ce n’est pas un argument. Mieux vaut les exposer de 5 à 10 fois à l’aliment, sans pression. Les forcer provoquera un dégoût au lieu de favo­riser le développement de leur goût.

Alors, tout de même, quelques balises? Passer moins de temps sur Internet à la recherche du super aliment. Prêter moins d’attention à chaque information partielle. Se renseigner uniquement auprès de sources fiables et, pour le reste, faire confiance à ses signaux de faim et de satiété tout en ne boudant pas son plaisir. «De toute façon, si on suit à la lettre tous les conseils qui sortent, on ne mange plus rien», soupire Louis Pérusse.

***
Voir le témoignage d’une donatrice: Encourager la recherche en nutrition 

1 Voir les billets de La nutrition au menu

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Construire des mondes virtuels http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/construire-mondes-virtuels/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/construire-mondes-virtuels/#respond Tue, 14 Feb 2017 13:00:34 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30003837 Assassin’s Creed, Call of Duty, Halo: autant de jeux vidéo inter­actifs adoptés par des millions d’amateurs à travers le monde. Comme de nombreux autres, ils proposent des histoires d’action-aventure qui supposent un solide scénario.

«Action, jeux de

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Assassin’s Creed, Call of Duty, Halo: autant de jeux vidéo inter­actifs adoptés par des millions d’amateurs à travers le monde. Comme de nombreux autres, ils proposent des histoires d’action-aventure qui supposent un solide scénario.

«Action, jeux de rôle, simulation, stratégie, sport: les jeux vidéo d’aujourd’hui touchent à une grande variété de genres», indique Vincent Mauger, chargé de cours à l’École de design et doctorant en design et culture numérique. Tous permettent une interaction forte et active avec le joueur. À partir d’une liste d’actions préalablement imaginées et déterminées, le joueur choisit celles qui lui plaisent pour influencer le déroulement du récit. «Il faut lui fournir l’expérience de la liberté, affirme M. Mauger. Lui donner le pouvoir est fondamental.»

Ces dernières années, la qualité audiovisuelle du jeu vidéo a atteint un niveau de détails remarquable grâce à une technologie en constante évolution. «Faune, flore, architecture, costumes, paysages: tous les aspects visuels sont aujourd’hui exploités à fond pour favoriser l’immersion du joueur dans un environnement aussi complexe que précis et détaillé», explique le chargé de cours. Par exemple, l’action d’Assassin’s Creed 3 se déroule au 18e siècle et plonge le joueur dans une reconstitution minutieuse de Boston créée à partir de cartes d’époque.

Scénariste, une lourde responsabilité
Dans l’équipe de concepteurs d’un jeu vidéo, le scénariste qui occupe le poste de designer d’éléments narratifs est investi d’une lourde responsabilité. «Il fait plus que de la scénarisation comme telle, soutient Vincent Mauger. Il est responsable de la construction d’un univers et il doit fournir des ressources qui vont aider les concepteurs à réaliser le projet, tout en étant sensible aux limites technologiques.»

Selon le conférencier, les mondes sortis de l’imagination des scénaristes peuvent paraître évanescents, mais ils sont en fait très concrets. En ce sens, la trame narrative s’avère assez contrôlée pour atteindre la plus grande cohérence possible. «Le scénariste de jeu vidéo doit imaginer de façon réaliste les fondements d’un monde interactif, poursuit-il. Il doit définir diverses composantes telles la taille d’une planète, la forme des continents, les cités d’un pays et la culture d’une nation. Cette culture comprend notamment une histoire avec un grand H ainsi que des mythes fondateurs.»

Le scénariste doit également créer de toutes pièces des personnages crédibles dont la psychologie permet des rapports réalistes. Il doit inventer une intrigue générale vraisemblable et suffisamment captivante pour retenir le joueur à sa console jusqu’à la fin du jeu. C’est qu’un jeu vidéo dure beaucoup plus longtemps qu’un film. «Il faut donc toujours de la nouveauté pour maintenir l’intérêt du joueur, souligne Vincent Mauger. Et définir le rythme idéal est un sacré défi!»

Dans les récits numériques, comme dans tout récit de fiction, l’action dramatique est essentiellement basée sur la notion de conflit. Par contre, dans les jeux vidéo, il s’agit généralement d’affrontements au sens propre. «Dans ce type de constructions fictionnelles, il est difficile de faire vivre des conflits intérieurs aux personnages, comme on peut le faire dans un roman ou au théâtre, explique M. Mauger. La technologie permet difficilement d’“entrer” dans la tête d’un personnage.» Du moins pour l’instant! 

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Redonner le sourire http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/redonner-le-sourire/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/redonner-le-sourire/#respond Tue, 14 Feb 2017 12:00:44 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30003834 Chaque année, une vingtaine de futurs dentistes vivent une expérience hors du commun: un stage de quatre semaines à la Clinique des soins adaptés de la Faculté de médecine dentaire. À cet endroit, on donne des soins gratuits à des

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Chaque année, une vingtaine de futurs dentistes vivent une expérience hors du commun: un stage de quatre semaines à la Clinique des soins adaptés de la Faculté de médecine dentaire. À cet endroit, on donne des soins gratuits à des personnes de la région de Québec vivant dans la pauvreté ou ayant un handicap.

Du travail et des émotions
L’étudiante de quatrième année Mylène Gagnon était du nombre, ce printemps. La jeune femme voyait un patient par demi-journée, sous la supervision de dentistes généralistes et de spécialistes. Elle faisait des examens complets de la bouche, comme en clinique privée, et s’est frottée à une grande diversité de problèmes buccodentaires. Elle en rapporte des anecdotes touchantes. «Je pense à une de mes patientes, évoque-t-elle. Ses dents du maxillaire supérieur étaient irrécupérables et nous avons décidé qu’il valait mieux les extraire et les remplacer immédiatement par une prothèse. Quand elle s’est vue dans un miroir avec la prothèse complète, cette dame a pleuré de joie. J’ai pleuré aussi. À ce moment, j’ai su que j’avais fait un bon choix de carrière!»

L’étudiante a vécu une expérience globale, tant humaine que professionnelle. Elle a traité des enfants, une clientèle pas toujours facile. Elle a aussi relevé le défi de la communication avec des réfugiés nouvellement arrivés à Québec et accompagnés d’une interprète. «Les patients étaient reconnaissants d’être là», témoigne Mylène Gagnon.

En 2016, la clinique a accueilli 249 patients, dont 71 enfants. Une bonne partie des traitements étaient curatifs, comme des obturations, des soins de gencives et des extractions. La valeur des soins offerts s’élève à plus de 160 000$. Cette somme est payée par un ensemble de partenaires, dont le ministère de la Santé et des Services sociaux.

La doyenne de la Faculté de médecine dentaire, Cathia Bergeron, rappelle que la Faculté s’investit beaucoup dans la communauté: «Dans notre mission, nous cherchons à transmettre plusieurs valeurs à nos étudiants. La conscience sociale est l’une d’elles.» 

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Portrait de famille http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/portrait-de-famille/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/portrait-de-famille/#respond Tue, 14 Feb 2017 11:00:51 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30003826 La famille n’a rien de «jojo» chez nos cinéastes! Andrée Fortin, professeure au Département de sociologie, a épluché 150 longs métrages de fiction, sortis entre 1966 et 2013, dont l’histoire tourne autour d’une relation familiale.

Un des constats qui émane

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La famille n’a rien de «jojo» chez nos cinéastes! Andrée Fortin, professeure au Département de sociologie, a épluché 150 longs métrages de fiction, sortis entre 1966 et 2013, dont l’histoire tourne autour d’une relation familiale.

Un des constats qui émane de son analyse, publiée dans Recherches sociographiques. Manifestations contemporaines de la vie familiale: «Le rapport mère-enfants est le plus compliqué. La mère reste dans le silence ou le non-dit et, souvent, l’histoire se termine par une coupure.» Borderline (Lyne Charlebois) en est un exemple: le personnage de Kiki s’enfonce dans la drogue, l’alcool et le sexe alors que le dialogue est impossible avec sa mère schizophrène. On peut aussi penser à Tout ce que tu possèdes (Bernard Émond), Les bons débarras (Francis Mankiewicz) et J’ai tué ma mère (Xavier Dolan).

Ce n’est guère mieux du côté paternel. Il n’est pas rare que le lien soit brisé, l’enjeu du récit étant justement de le renouer. Dans plusieurs cas, une activité en nature permet de rapprocher père et fils, comme une partie de chasse (Un zoo la nuit, Camion, Le temps d’une chasse) ou un séjour en forêt (De père en flic).

Les liens fraternels, en revanche, sont plus forts que tout et s’inscrivent sous le signe de l’entraide et de la solidarité. Souvent, la fratrie partage un toit (Les bons débarras, Un petit vent de panique, Les 3 p’tits cochons). S’il existe une tension, elle se résorbe ou s’atténue généralement. Un constat qui a étonné la chercheuse: dans plusieurs films analysés, l’art est très présent dans la vie des enfants. Cela peut être la danse (La capture), l’écriture (Borderline, L’arrache-cœur) ou le cinéma (Emporte-moi).

Ces exemples peuvent en dire long sur la société québécoise, selon Andrée Fortin: «Bien qu’il ne soit pas un reflet pur et dur de la réalité, notre cinéma présente une fracture entre les générations. L’héritage ne se transmet plus. Les jeunes, qui s’épanouissent avec des gens de la même génération, renforcent leur identité par la pratique des arts et par l’espace partagé. Bref, la quête identitaire passe davantage par le moment présent que par l’héritage.»

La sociologue encourage les Québécois à se déplacer en salle: «Les gens ont parfois des préjugés à l’égard du cinéma d’ici, mais ces films parlent de nous! Si on ne les regarde pas, qui le fera?» 

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Au Temple de la renommée médicale http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/temple-de-renommee-medicale/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/temple-de-renommee-medicale/#respond Tue, 14 Feb 2017 10:00:51 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30003821 Marguerite d’Youville, fondatrice des Sœurs grises qui veillaient sur les malades démunis au 18e siècle, Frederick Banting et Charles Best, codécouvreurs de l’insuline, Norman Bethune, chirurgien avant-gardiste dont l’engagement humanitaire a transcendé les frontières: voilà quelques-unes des figures historiques honorées

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Marguerite d’Youville, fondatrice des Sœurs grises qui veillaient sur les malades démunis au 18e siècle, Frederick Banting et Charles Best, codécouvreurs de l’insuline, Norman Bethune, chirurgien avant-gardiste dont l’engagement humanitaire a transcendé les frontières: voilà quelques-unes des figures historiques honorées au Temple de la renommée médicale canadienne. En mai prochain, le nom de Michel G. Bergeron s’ajoutera à cette liste de 124 personnes. «C’est très émouvant et très gratifiant de me retrouver parmi eux», avoue ce professeur de la Faculté de médecine et chercheur au CHU de Québec-Université Laval.

Bergeron

Créé en 1994, le Temple de la renommée médicale canadienne rend hommage aux Canadiens qui ont contribué à une plus grande compréhension des maladies et à la promotion universelle de la santé. C’est à titre de bâtisseur et de chercheur que Michel G. Bergeron fait son entrée dans ce groupe prestigieux. «Lorsque j’ai commencé ma carrière à l’Université Laval, en 1974, le CHUL n’avait pas de service clinique en maladies infectieuses et il n’y avait pas de recherche dans ce domaine. J’ai fondé le Centre de recherche en infectiologie (CRI) et j’en ai assuré la direction pendant quatre décennies. Avec une équipe de 250 personnes, le CRI est aujourd’hui l’un des plus importants centres de recherche en infectiologie en Amérique du Nord.»

Un chef d’orchestre efficace
Les travaux que mène le scientifique depuis 1985 poursuivent deux objectifs. Le premier: diagnostiquer en moins d’une heure les microbes responsables d’une infection afin de prescrire rapidement un antibiotique efficace. Pour y arriver, Michel G. Bergeron s’est associé à des chercheurs de diverses disciplines, une constante dans sa carrière. «J’ai joué le rôle de chef d’orchestre pour que ces spécialistes de diverses provenances parlent un même langage et collaborent plutôt que de travailler en vase clos.» Les tests qu’ils ont conçus –et qui ciblent des microbes faisant des dizaines de milliers de victimes chaque année dans le monde– sont maintenant vendus dans une cinquantaine de pays par Becton Dickinson. À Québec, cette entreprise emploie plus de 300 personnes à son Centre de fabrication de tests de diagnostic moléculaires, générant des retombées économiques considérables pour la région.

Le second objectif du chercheur: concevoir des outils permettant d’effectuer un diagnostic rapide à l’endroit même où le patient est traité. Ici encore, les collaborations multidisciplinaires ont porté leurs fruits. Michel G. Bergeron et ses collaborateurs sont parvenus à créer un microlaboratoire automatisé de la taille d’une cafetière, qui permet de réaliser ces tests en moins d’une heure. «Ce produit est maintenant fabriqué par GenePOC Diagnostics, une entreprise que j’ai fondée. Les premières ventes ont eu lieu l’automne dernier en Europe.»

En juin, après 42 ans à la tête du CRI, Michel G. Bergeron a passé le flambeau à Gary Kobinger. «J’ai eu un pincement au cœur, admet-il, mais c’était ma volonté et nous avons trouvé un homme d’équipe et un chercheur exceptionnel pour prendre la relève.» Il n’accroche pas ses patins de chercheur pour autant. «J’ai des subventions pour mener mes travaux, j’ai des étudiants dans mon équipe et j’ai encore le désir de développer d’autres tests de diagnostic rapide.»

Michel G. Bergeron est le troisième professeur de la Faculté de médecine intronisé au Temple de la renommée médicale canadienne. Les deux premiers, Jean Dussault et Claude Fortier, l’ont été à titre posthume. 

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On cherche, on trouve http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve-6/ http://www.contact.ulaval.ca/article_magazine/on-cherche-on-trouve-6/#respond Tue, 14 Feb 2017 09:00:59 +0000 http://www.contact.ulaval.ca/?post_type=article_magazine&p=30003818 Perturbés dès la fécondation
Une étude publiée dans Toxicological Sciences montre que l’alcool a des effets néfastes sur les embryons porcins dès la première semaine de vie, une conclusion qui pourrait s’appliquer aux embryons humains. Florence Pagé-Larivière et Marc-André Sirard,

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Perturbés dès la fécondation
Une étude publiée dans Toxicological Sciences montre que l’alcool a des effets néfastes sur les embryons porcins dès la première semaine de vie, une conclusion qui pourrait s’appliquer aux embryons humains. Florence Pagé-Larivière et Marc-André Sirard, du Centre de recherche en reproduction, développement et santé intergénérationnelle, et une collègue de l’Institut national de la santé publique, ont exposé 1421 embryons porcins à une solution contenant 0,2% d’alcool (un taux élevé, mais pas irréaliste) pendant les sept premiers jours suivant leur fécon­dation. Les tests ont révélé que le taux de survie des embryons exposés à l’alcool est 43% plus faible que dans le groupe témoin, et que ceux qui survivent se développent moins bien. De plus, l’alcool perturbe certaines structures associées à des stress oxydatifs et à des dommages au système nerveux. Les chercheurs ignorent encore si ces effets notés pendant les premiers jours de vie peuvent se corriger par la suite, mais leurs résultats invitent à la prudence.

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À l’écoute du Dark Web
Concevoir un outil intelligent pour repérer les criminels et les terroristes actifs dans les groupes de discussion clandestins du Web: voilà la tâche entreprise par l’équipe de Richard Khoury, professeur au Département d’informatique et de génie logiciel, en collaboration avec Thales, une multinationale spécialisée en sécurité et en défense. À terme, un tel outil permettra de signaler les cas louches aux personnes qui surveillent les activités illégales sur Internet. Déjà, l’équipe a conçu un prototype qui analyse de façon automatique le flux de messages, en décode le sens et signale les propos suspects. Au prototype, s’ajouteront bientôt des algorithmes capables d’analyser les relations sociales des participants et de prendre en compte les émotions. La tâche d’infiltrer le Dark Web, où il faut être invité par quelqu’un qui a déjà accès au groupe clandestin, sera facilitée par Thales. Ces travaux sont réalisés au sein du tout nouveau Centre de recherche en données massives de l’Université.

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Construire ou réutiliser?
Chez plusieurs espèces d’oiseaux, certains couples utilisent un nid existant plutôt que d’en construire un nouveau. Une telle économie de temps et d’énergie leur permet-elle de mieux se reproduire? Pas chez la buse pattue, rapportent l’étudiante-chercheuse Andréanne Beardsell et Gilles Gauthier, professeur au Département de biologie, dans la revue The Auk. Leur équipe a étudié les couples qui se reproduisent sur l’île Bylot, dans l’Arctique canadien. Entre 2009 et 2015, tous les sites de nidification de buse pattue trouvés sur une aire de 500 km2 ont été répertoriés, soit 87, dont le quart étaient occupés par des couples qui réutilisaient le nid de l’année précédente. Les chercheurs n’ont noté aucune différence entre le nombre d’œufs pondus ou la date d’éclosion de ces oiseaux et la situation qui prévalait dans les nouveaux nids. Seule exception: les couples qui ont construit un nid sur un territoire auparavant inoccupé ont eu un succès reproducteur inférieur aux autres, peut-être attribuable à leur jeunesse.

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Les aires d’autrefois
Le modèle classique qui associe le langage à deux zones du cerveau ne tient plus la route, soutiennent Pascale Tremblay, professeure au Département de réadaptation, et un collègue américain, dans la revue Brain and Language. Selon cette conception élaborée au 19e siècle, l’aire de Broca contrôle la production du langage, l’aire de Wernicke assure la compréhension du langage et les deux aires communiquent entre elles par un faisceau de neurones. Mais au cours du dernier quart de siècle, la neuro-imagerie a permis d’établir que même si ces aires sont sollicitées, le contrôle du langage est distribué dans presque tout le cerveau. Pourtant, ni le schéma, ni le vocabulaire n’ont été actualisés dans les livres de référence ou les sites Web consacrés au langage. L’appel à s’entendre sur un nouveau modèle est lancé!

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Des échanges énergisants
Avec la popularité grandissante des autos électriques, la recharge coopérative autos-bâtiments pourrait faire son apparition d’ici une décennie dans les stationnements des grands employeurs: une partie de l’énergie emmagasinée dans les batteries serait alors envoyée vers le réseau pour répondre aux besoins des bâtiments lorsque la demande est élevée; lorsque la demande est plus faible, le réseau rechargerait gratuitement les batteries des véhicules jusqu’à 80% de leur capacité, de façon à permettre les déplacements en fin de journée. Selon une évaluation réalisée par l’équipe de Christian Gagné, professeur au Département de génie électrique et de génie informatique, et rapportée dans Sustainable Cities and Society, la formule serait rentable pour les deux parties. Ses meilleures simulations montrent qu’un automobiliste québécois économiserait une centaine de dollars par an alors qu’un employeur comme l’Université réaliserait un gain de quelque 50 000$ sur sa facture d’électricité annuelle. Mais surtout, cette gestion permettrait de répartir la demande énergétique de façon à éviter la construction de nouvelles centrales électriques.

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